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Proche-Orient

Radicalisation et cris de vengeance

Le recours de l'armée israélienne aux avions de combat pour exercer des représailles contre l'attentat palestinien de Netanya a entrainé la radicalisation de la Ligue arabe qui appelle à cesser tout contact politique avec Israël et à poursuivre l'Intifada. Parmi les Israéliens cette action est loin de faire l'unanimité en raison de ses conséquences sur l'image internationale du pays et les risques accrus de conflit régional. Aux Etats-Unis, le vice président Dick Cheney a souhaité qu'Israël n'utilise plus ses F-16 de fabrication américaine contre les Palestiniens.
Attentat, représailles, menaces de contre-représailles, la situation entre Israéliens et Palestiniens s'est encore aggravée depuis vendredi avec le recours de l'armée israélienne aux bombardements aériens. Ce tour dangereux pris pour la sécurité et l'équilibre de la région entraîne la multiplication des contacts diplomatiques afin d'enrayer l'escalade de la violence.

L'attentat contre des Israéliens à l'entrée d'un centre commercial de Netanya a déclenché vendredi la journée la plus meurtrière depuis la reprise de l'Intifada en septembre 2000. L'Autorité palestinienne s'est désolidarisée de cette action, revendiquée par le Hamas, mais le gouvernement israélien ne lui en a pas moins attribué la responsabilité. Et, pour la première fois depuis 1967, des avions de combat sont entrés en action au-dessus des territoires palestiniens. Total : 19 morts et plus de 150 blessés de part et d'autre.

Devant cette aggravation de la situation, les positions se radicalisent. Le président palestinien Yasser Arafat, participant à une réunion du comité de suivi de la Ligue arabe au Caire, a réaffirmé que son peuple «ne cédera pas d'un pouce» devant le «terrorisme d'Etat» pratiqué par Israël. L'un des principaux leaders du Hamas a promis une riposte rapide aux bombardements aériens alors que se tenait samedi à Naplouse une manifestation d'une ampleur rarement atteinte, à l'occasion des funérailles de 11 Palestiniens tués la veille.

Inquiétude croissante

De leur côté les Israéliens ont justifié leur intervention par la lutte contre le terrorisme, ajoutant qu'ils poursuivraient ce combat de la manière qu'ils choisiraient et quand ils le décideraientàDe fait, en dépit des appels au calme de la communauté internationale des hélicoptères de combat israéliens ont repris leurs tirs dans la journée de samedi, notamment en direction du siège de l'Autorité palestinienne.

Les pays arabes de la région, comme les grandes capitales internationales s'inquiètent ouvertement de la dégradation de la situation. Le président égyptien Moubarak a pris l'initiative de s'entretenir avec plusieurs dirigeants afin de tenter de mettre un terme à l'escalade de la violence. Le président américain Bush appelle à entamer une discussion de nature à obtenir un règlement politique. Les Européens déplorent la violence des deux côtés et souhaitent la fin de cette spirale de la violence. Tandis que, plus sévère, le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan et le président russe Poutine jugent disproportionnée la riposte israélienne. La Ligue arabe demande une protection internationale des Palestiniens et son nouveau secrétaire général Amr Moussa considère comme nécessaire la poursuite de l'Intifada.



par Francine  Quentin

Article publié le 20/05/2001