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Sida

Premier pas vers un fonds international

Lors du sommet d'Abuja en avril, Kofi Annan, le secrétaire général de l'Onu, avait appelé à la création d'un Fonds international de lutte contre le sida. A l'occasion de l'Assemblée mondiale de la Santé, à Genève, il vient d'annoncer que celui-ci était «en bonne voie».
Deux cents millions de dollars de la part des Etats-Unis, 100 000 dollars du Comité international olympique, la même somme de Kofi Annan lui-même, qui a fait don de la récompense en deniers qui accompagnait la Médaille de la Liberté de Philadelphie qui lui a été attribuée cette année. Ces sommes représentent les premiers versements annoncés officiellement pour alimenter le futur Fonds international contre le sida et les maladies infectieuses dont le principal bénéficiaire devrait être l'Afrique. En quelques semaines, l'appel lancé par le secrétaire général des Nations unies pour la création de cette institution a donc déjà obtenu quelques échos dont le plus significatif reste l'engagement américain qui marque une volonté de participer à cette initiative menée par l'ONU avec laquelle les Etats-Unis entretiennent pourtant des relations souvent conflictuelles. Le président américain, George W. Bush, a donc affirmé ainsi que la lutte contre le sida était bel et bien l'une de ses priorités contrairement à l'impression qu'avaient donné les premières interventions de son gouvernement sur ce type de dossiers liés à la santé depuis son arrivée à la Maison Blanche.

Décision au G8 ?

Certes, tout cela reste bien minime par rapport aux besoins estimés par l'OMS, de l'ordre de 7 à 10 milliards de dollars par an, pour pouvoir lutter efficacement contre le fléau. Mais ces annonces tendent à laisser supposer que l'on avance lentement vers une mobilisation plus large des pays riches. La déclaration de Kofi Annan, à Genève, à l'Assemblée mondiale de la Santé organisée par l'OMS (Organisation mondiale de la Santé) va dans le même sens. Celui-ci a, en effet, affirmé que la constitution du Fonds «était en bonne voie». Les choses devraient donc se clarifier lors des prochains mois au cours desquels deux réunions internationales importantes sont prévues sur le thème du sida. La session spéciale des Nations unies (25-27 juin) à New York et le G8, à Gênes (Italie) en juillet. Kofi Annan a d'ailleurs fait part de son espoir de voir l'engagement américain, pris par George W. Bush lui même, servir rapidement d'exemple aux autres pays bailleurs de fonds pour les inciter à contribuer eux aussi à cette «caisse spéciale». Jacques Chirac, le président français, s'est quant à lui réjouit «des progrès de la mobilisation internationale contre le sida» après l'annonce du président américain. Et la France a affirmé à propos du Fonds, participer «activement à l'examen de ce sujet par le G8».

Le ministre français de la Santé, Bernard Kouchner, a lui aussi apporté sa pierre à l'édifice lors de l'Assemblée mondiale de la Santé, en proposant la création d'un programme de «solidarité thérapeutique hospitalière» contre le sida entre les pays du Nord et ceux du Sud. Cette initiative dont l'examen est aussi inscrit au programme du prochain G8, fait suite à celle prise en 1998 de créer un Fonds de solidarité thérapeutique international dont l'impact est resté très limité faute de financement suffisant, la France ayant été le seul contributeur.

Sur les modalités pratiques d'organisation du Fonds international contre le sida, Kofi Annan a d'ores et déjà donné quelques indications. Celui-ci devrait être administré par un conseil indépendant constitué des différentes parties prenantes. A savoir les pays contributeurs, mais aussi des organisations non gouvernementales, le secteur privé (qui est engagé à apporter son soutien financier) et l'ONU. La gestion quotidienne sera assurée par un secrétariat. Un conseil consultatif, constitué d'experts internationaux, sera formé et décidera des stratégies et des programmes à mener en accord avec les pays concernés. Des garde-fous seront mis en place pour assurer la transparence et garantir un emploi efficace des financements. La Banque mondiale pourrait accueillir le Fonds.

Pour en savoir plus :
Onusida



par Valérie  Gas

Article publié le 18/05/2001