Grande-Bretagne
Tony Blair part en campagne
Après avoir reporté la tenue des élections générales pour cause de fièvre aphteuse, Tony Blair a finalement convoqué le scrutin comme prévu pour le 7 juin prochain, donnant par la même occasion le coup d'envoi de la campagne électorale. Les principaux candidats qui rongeaient leur frein depuis l'arrivée de l'épizootie, vont pouvoir sortir des tranchées et s'engager pleinement dans la bataille. Néanmoins, face à une issue assez prévisible, les candidats auront la double tâche de gagner des voix à leur parti mais aussi de stimuler l'intérêt quelque peu érodé des électeurs...
De notre correspondante à Londres
C'est sous haute surveillance médiatique -et sous un soleil inattendu- que le Premier ministre est enfin monté mardi midi dans sa voiture officielle, direction Buckingham Palace pour mettre fin à un suspense insoutenable... Là, selon un rituel immuable, le chef du gouvernement devait demander à la Reine de dissoudre le Parlement, étape préalable à toute élection générale. Ainsi fut fait et la dissolution programmée le lundi suivant... Tony Blair pouvait alors desserrer sa cravate et, dans le plus pur style New Labour, délaisser les marches du 10 Downing Street décidément trop conventionnelles pour une petite école du Sud de Londres afin de délivrer son message. C'est donc en bras de chemise devant un parterre de jeunes filles quelque peu déroutées -la plupart n'ont pas encore le droit de vote- que le Premier ministre a confirmé la date du scrutin général.
Cette mise en scène a d'ailleurs donné le ton pour les semaines à venir: pour sortir les électeurs britanniques d'une dangereuse apathie, il faudra jouer la mobilité et l'imprévu. Les autres principaux candidats à ce scrutin l'ont bien compris et n'ont pas attendu pour partir sur le terrain. William Hague, le chef des Conservateurs a choisi de s'exprimer carrément dans la rue au milieu des passants avec une simple estrade et un micro, un style qui risque pourtant de le faire ressembler à un bonimenteur de foire... De son côté Charles Kennedy, leader des Libéraux-démocrates, a déjà son bus de campagne et prévoit un marathon inédit de milliers de kilomètres à travers le pays, espérant poursuivre la lente remontée de son parti, amorcée en 1997 lors des dernières élections. Mais il faut dire que face à des travaillistes champions des sondages depuis des mois, la tâche des Conservateurs et des «Lib-dem» s'annonce des plus fastidieuses: le Labour caracole à 50 % d'intentions de vote contre 30 % aux Tories et 13 % aux Libéraux-démocrates.
Thèmes de campagne
Ceci n'empêche pas un certain paradoxe: tandis que William Hague clame haut et fort que son parti peut gagner les élections, Tony Blair, pourtant favori des sondages, répète que la victoire des travaillistes ne tient qu'à un fil. Le Premier ministre a d'ailleurs résumé en deux mots la devise des travaillistes durant les quatre semaines de campagne: «Humilité et espoir». Humilité, car Tony Blair admet que beaucoup de ceux qui l'ont élu en 1997 ont pu être déçus, espoir aussi car le Premier ministre entend, s'il est réélu, consacrer ses efforts non plus cette fois à assurer la stabilité économique du pays mais permettre la réforme du service public, en débloquant davantage de fonds notamment pour la santé et l'éducation.
De leur côté, les Conservateurs vont s'employer à rappeler constamment tous les manquements du New Labour au pouvoir. Ils proposent une baisse significative des impôts,possible selon eux sans toucher au budget de la sécurité sociale. Leur second cheval de bataille est bien entendu la défense de la livre sterling face à une monnaie unique honnie. Enfin chez les Libéraux-démocrates, le credo est l'honnêteté par opposition aux deux autres grands partis. Charles Kennedy se singularise en promettant d'augmenter les impôts, seul moyen d'après lui d'améliorer l'éducation. Il appelle aussi les autres leaders à mener une campagne «positive», c'est-à-dire qui ne soit pas fondée sur la critique pure et simple.
Un v£u pieux qui risque malgré tout de ne pas trouver beaucoup d'écho car les enjeux sont de taille pour chacun de ces candidats et cette campagne pourrait s'avérer impitoyable...
C'est sous haute surveillance médiatique -et sous un soleil inattendu- que le Premier ministre est enfin monté mardi midi dans sa voiture officielle, direction Buckingham Palace pour mettre fin à un suspense insoutenable... Là, selon un rituel immuable, le chef du gouvernement devait demander à la Reine de dissoudre le Parlement, étape préalable à toute élection générale. Ainsi fut fait et la dissolution programmée le lundi suivant... Tony Blair pouvait alors desserrer sa cravate et, dans le plus pur style New Labour, délaisser les marches du 10 Downing Street décidément trop conventionnelles pour une petite école du Sud de Londres afin de délivrer son message. C'est donc en bras de chemise devant un parterre de jeunes filles quelque peu déroutées -la plupart n'ont pas encore le droit de vote- que le Premier ministre a confirmé la date du scrutin général.
Cette mise en scène a d'ailleurs donné le ton pour les semaines à venir: pour sortir les électeurs britanniques d'une dangereuse apathie, il faudra jouer la mobilité et l'imprévu. Les autres principaux candidats à ce scrutin l'ont bien compris et n'ont pas attendu pour partir sur le terrain. William Hague, le chef des Conservateurs a choisi de s'exprimer carrément dans la rue au milieu des passants avec une simple estrade et un micro, un style qui risque pourtant de le faire ressembler à un bonimenteur de foire... De son côté Charles Kennedy, leader des Libéraux-démocrates, a déjà son bus de campagne et prévoit un marathon inédit de milliers de kilomètres à travers le pays, espérant poursuivre la lente remontée de son parti, amorcée en 1997 lors des dernières élections. Mais il faut dire que face à des travaillistes champions des sondages depuis des mois, la tâche des Conservateurs et des «Lib-dem» s'annonce des plus fastidieuses: le Labour caracole à 50 % d'intentions de vote contre 30 % aux Tories et 13 % aux Libéraux-démocrates.
Thèmes de campagne
Ceci n'empêche pas un certain paradoxe: tandis que William Hague clame haut et fort que son parti peut gagner les élections, Tony Blair, pourtant favori des sondages, répète que la victoire des travaillistes ne tient qu'à un fil. Le Premier ministre a d'ailleurs résumé en deux mots la devise des travaillistes durant les quatre semaines de campagne: «Humilité et espoir». Humilité, car Tony Blair admet que beaucoup de ceux qui l'ont élu en 1997 ont pu être déçus, espoir aussi car le Premier ministre entend, s'il est réélu, consacrer ses efforts non plus cette fois à assurer la stabilité économique du pays mais permettre la réforme du service public, en débloquant davantage de fonds notamment pour la santé et l'éducation.
De leur côté, les Conservateurs vont s'employer à rappeler constamment tous les manquements du New Labour au pouvoir. Ils proposent une baisse significative des impôts,possible selon eux sans toucher au budget de la sécurité sociale. Leur second cheval de bataille est bien entendu la défense de la livre sterling face à une monnaie unique honnie. Enfin chez les Libéraux-démocrates, le credo est l'honnêteté par opposition aux deux autres grands partis. Charles Kennedy se singularise en promettant d'augmenter les impôts, seul moyen d'après lui d'améliorer l'éducation. Il appelle aussi les autres leaders à mener une campagne «positive», c'est-à-dire qui ne soit pas fondée sur la critique pure et simple.
Un v£u pieux qui risque malgré tout de ne pas trouver beaucoup d'écho car les enjeux sont de taille pour chacun de ces candidats et cette campagne pourrait s'avérer impitoyable...
par Muriel Delcroix
Article publié le 09/05/2001