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Sécurité alimentaire

France: retards et incohérences gouvernementaux

La commission d'enquête sénatoriale française sur les conséquences de l'utilisation des farines animales critique les retards et incohérences du gouvernement dans la gestion de la crise de la vache folle. La Commission européenne et la Grande-Bretagne ne sont pas non plus épargnées.
Les sénateurs français ont enquêté depuis novembre 2000 sur les farines animales et les conséquences de leur utilisation dans la propagation de la maladie de la vache folle. Leurs conclusions, rendues publiques le 17 mai, ne sont guère en faveur des pouvoirs publics, accusés d'avoir pris en compte avec retard l'importance de la crise. Les différentes administrations concernées, douanes, santé, consommation, ont fait preuve d'un manque de coordination et de cohérence dans l'action qui s'est révélé préjudiciable. Les services vétérinaires ont manqué de moyens et de personnel pour faire face à la diffusion de l'encéphalopathie spongiforme bovine.

Ce rapport sénatorial, qui sera suivi le 18 juin d'une autre enquête, réalisée par les députés, met en exergue le même type de défaillances que celles relevées, en novembre dernier, par le rapport de Lord Nicholas Philips, dénonçant les négligences du gouvernement britannique. D'ailleurs, les parlementaires français ne sont pas tendres avec la Grande-Bretagne accusée de «cynisme ou d'indifférence» pour avoir interdit, sur son territoire les farines animales dès 1988 et avoir encouragé leur exportation vers des pays tiers. La France a été, en la circonstance, le premier destinataire des farines déjà prohibées outre-Manche. La Commission européenne ne passe pas pour autant entre les mailles du filet: les sénateurs dénoncent l'inertie et la faible réaction des instances européennes tout au long de la crise de la vache folle.

Mesures d'urgence

Ces responsabilités posées et les mauvais points distribués, le rapport du Sénat formule aussi des propositions qualifiées d'urgentes. Tout d'abord l'interdiction définitive des farines animales dans l'alimentation du bétail et, a contrario, l'établissement d'une liste précise des matières premières susceptibles de rentrer dans la composition des aliments pour animaux. Vient ensuite une meilleure identification des produits bovins, notamment par l'étiquetage à destination du consommateur et la promotion des signes officiels d'identification de la qualité. La codification des «bonnes pratiques», la qualification des élevages y compris par la biais de la contractualisation sont également préconisées.
Enfin, la politique agricole commune de l'Union européenne est, une nouvelle fois, mise en cause. Sa réforme, avec le nécessaire soutien du marché de la viande bovine, devrait prendre la forme d'iune relance de la production des protéines végétales.

Lien vers le rapport du Sénat:
www.senat.fr



par Francine  Quentin

Article publié le 17/05/2001