Indonésie
Partie de poker menteur à Djakarta
Menacé de destitution, le président Abdurrahman Wahid a donné l'ordre au ministre de la Sécurité publique de prendre toutes les mesures pour rétablir «l'ordre et la sécurité».
Une semaine cruciale s'ouvre en Indonésie alors que le Parlement doit se réunir ce mercredi, éventuellement pour entamer une procédure de destituion du président Wahid, surnommé «Gus Dur».
Une partie de poker menteur s'ouvre cette semaine à Jakarta. Poussé dans ses derniers retranchements, le président Wahid lutte désespérément contre l'étau qui resserre autour de lui. Pour la deuxième fois, il est sommé de s'expliquer sur les sommes qu'il est accusé d'avoir détournées. Et si ses explications ne convainquent pas les parlementaires, ces derniers convoqueront une session extraordinaire en forme de procès, qui risque de se conclure par sa destitution.
Cette affaire de scandale n'est qu'un prétexte pour sanctionner un homme, qui, après un état de grâce sans pareil, n'a pas su être le «docteur miracle» d'un archipel en perdition. Un homme qui tout en confortant les libertés de presse et d'opinion, s'est conduit en autocrate.
Gus Dur le dos au mur
En effet, à force de propos à l'emporte-pièce, de provocations gratuites, le président Wahid s'est aliéné le monde politique, alors que son parti est minoritaire au parlement. Et ses méthodes peu orthodoxes, ses coups politiques, d'abord considérés comme les fruits présumés d'un génie incompris, se sont révélés des coups d'épée dans l'eau. Si bien qu'aujourd'hui, Gus Dur apparaît le dos au mur.
En août dernier, un acte de contrition de dernière minute lui avait permis d'échapper à un vote sanction du Parlement. Seulement, une fois la session refermée, ses belles promesses de concéder des pouvoirs à la vice-présidente se sont envolées en fumée. Pour cette raison, son engagement d'y souscrire ne suffit donc plus à dissiper la crise. Et c'est le monde à l'envers.
Le président démocrate en est réduit à brandir le bâton de l'état d'urgence pour barrer la route à la session parlementaire de ce mercredi. Tandis que le chef d'état-major de l'armée se prononce contre l'état d'urgence, préalable à la dissolution du Parlement, et appelle à une solution pacifique.
Pour le moins, le président Wahid joue un jeu dangereux. Dangereux pour l'Indonésie, dangereux pour lui-même. Son pari est que les parlementaires reculeront devant les risques de violence. Selon la rumeur, les partisans de Gus Dur, des milices de l'association musulmane qu'il a dirigée naguère, seraient prêts à se battre pour le défendre. Or, jusqu'à présent, le président n'a pas fait la preuve de sa capacité à mobiliser les foules de ses partisans à Jakarta. C'est sur cette terrible incertitude que se joue le dénouement de la crise et l'avenir politique de Gus Dur.
Une partie de poker menteur s'ouvre cette semaine à Jakarta. Poussé dans ses derniers retranchements, le président Wahid lutte désespérément contre l'étau qui resserre autour de lui. Pour la deuxième fois, il est sommé de s'expliquer sur les sommes qu'il est accusé d'avoir détournées. Et si ses explications ne convainquent pas les parlementaires, ces derniers convoqueront une session extraordinaire en forme de procès, qui risque de se conclure par sa destitution.
Cette affaire de scandale n'est qu'un prétexte pour sanctionner un homme, qui, après un état de grâce sans pareil, n'a pas su être le «docteur miracle» d'un archipel en perdition. Un homme qui tout en confortant les libertés de presse et d'opinion, s'est conduit en autocrate.
Gus Dur le dos au mur
En effet, à force de propos à l'emporte-pièce, de provocations gratuites, le président Wahid s'est aliéné le monde politique, alors que son parti est minoritaire au parlement. Et ses méthodes peu orthodoxes, ses coups politiques, d'abord considérés comme les fruits présumés d'un génie incompris, se sont révélés des coups d'épée dans l'eau. Si bien qu'aujourd'hui, Gus Dur apparaît le dos au mur.
En août dernier, un acte de contrition de dernière minute lui avait permis d'échapper à un vote sanction du Parlement. Seulement, une fois la session refermée, ses belles promesses de concéder des pouvoirs à la vice-présidente se sont envolées en fumée. Pour cette raison, son engagement d'y souscrire ne suffit donc plus à dissiper la crise. Et c'est le monde à l'envers.
Le président démocrate en est réduit à brandir le bâton de l'état d'urgence pour barrer la route à la session parlementaire de ce mercredi. Tandis que le chef d'état-major de l'armée se prononce contre l'état d'urgence, préalable à la dissolution du Parlement, et appelle à une solution pacifique.
Pour le moins, le président Wahid joue un jeu dangereux. Dangereux pour l'Indonésie, dangereux pour lui-même. Son pari est que les parlementaires reculeront devant les risques de violence. Selon la rumeur, les partisans de Gus Dur, des milices de l'association musulmane qu'il a dirigée naguère, seraient prêts à se battre pour le défendre. Or, jusqu'à présent, le président n'a pas fait la preuve de sa capacité à mobiliser les foules de ses partisans à Jakarta. C'est sur cette terrible incertitude que se joue le dénouement de la crise et l'avenir politique de Gus Dur.
par Hélène Mendes Da Costa
Article publié le 28/05/2001