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Proche-Orient

La spirale de la violence

C'est un terrible attentat-suicide perpétré par un kamikaze palestinien, vendredi soir devant une discothèque de Tel-Aviv qui est à l'origine de la mort de 18 jeunes et qui a fait une centaine de blessés. Cet attentat, le plus meurtrier depuis le début de la deuxième intifada palestinienne contre l'occupation israélienne le 28 septembre 2000, met en péril la trêve qui avait été décrétée unilatéralement par Israël le 22 mai dernier.
C'était un peu avant minuit. Au Pacha, sur le front de mer de Tel-Aviv. Une boîte de nuit très fréquentée par des jeunes d'origine russe, lorsque qu'une déflagration s'est produite, donnant lieu à un véritable carnage. Cet attentat est survenu quelques heures après l'inhumation sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem-Est de Fayçal Husseini, représentant officieux de l'OLP pour Jérusalem. Selon certaines sources israéliennes, cet attentat incomberait à l'organisation extrémiste palestinienne du Djihad islamiste, ce que l'on dément du côté palestinien.

Crainte de raids israéliens

Quelques heures après cet attentat, des Israéliens se sont rassemblés ce samedi matin devant le ministère de la Défense où se réunissait en urgence un cabinet de sécurité, alors que de son côté, l'Autorité palestinienne ordonnait à tous ses employés de quitter les bureaux, craignant des raids aériens israéliens contre des cibles gouvernementales.

Les attentats anti-israéliens depuis les accords d'Oslo en 1993 ont défrayé la chronique. On se souvient de cette voiture piégée lancée contre un autobus dans le nord de l'Etat hébreu en 1994, attentat qui avait fait huit morts et 44 blessés. Depuis lors, chaque année a engendré son lot de violences : citons entre autres cet attentat perpétré l'an dernier contre un bus scolaire dans le sud de la bande de Gaza, blessant cinq enfants. Sans oublier celui qui, près de Tel-Aviv en février dernier, avait lui aussi fait des victimes : un Palestinien avait lancé son autobus contre un groupe de civils et de soldats.

Dans le monde, les réactions n'ont pas tardé. En France, le président Jacques Chirac a condamné « sans réserve » cette violence aveugle et meurtrière et renouvelé l'appel solennel de la France à la cessation immédiate de toutes les violences et engagé instamment les parties à reprendre le dialogue. Rappelons que le Premier ministre israélien Ariel Sharon devait effectuer la semaine prochaine une visite de deux jours en France mais qui en fonction des évènements serait certainement différée. Ce sera l'occasion d'évoquer ce sensible dossier du Proche-Orient, auquel est attentif également le président des Etats-Unis Bush, qui comme le secrétaire général de l'ONU, a condamné cet attentat, qualifié « d'odieux ».



par Pierre  DELMAS

Article publié le 02/06/2001