Sida
1981 : les premiers cas diagnostiqués
L'épidémie de sida est aujourd'hui un fléau qui ravage tous les continents. Il y a 20 ans, le 5 juin 1981, des scientifiques américains publiaient le premier article sur cinq patients atteints de pneumonies particulièrement graves. Le sida n'avait pas encore de nom mais les premiers cas avaient été décelés.
L'histoire du sida a commencé par neuf paragraphes publiés dans le Morbidity and Mortality Weekly Report (MMWR), le bulletin du Center for Desease Control d'Atlanta. Récit de l'observation dans trois hôpitaux de Los Angeles de cinq malades présentant les mêmes symptômes: une pneumonie, appelée pneumocystose, dont la principale caractéristique est d'avoir des conséquences dramatiques uniquement lorsqu'elle survient sur des patients imunodéprimés, accompagnée de candidoses (champignons). D'où les interrogations des médecins américains face à des malades qui n'avaient jusque-là aucun antécédent qui aurait permis d'expliquer la gravité de la maladie, dont l'issue avait déjà été fatale pour deux d'entre eux.
De là à parler d'épidémie, il y avait un pas qui n'a pas été franchi avant plusieurs années. Mais les médecins ont tout de même noté que les patients présentaient un certain nombre de points communs pouvant laisser penser que la maladie qui les avaient frappés avait aussi une origine similaire. Il s'agissait de cinq hommes, jeunes (aux alentours de trente ans), homosexuels, ayant consommé de la drogue. Après la publication de cet article, les recoupements vont s'enchaîner. Le 4 juillet 1981, un nouveau numéro de la même revue révèle qu'une trentaine d'autres jeunes homosexuels, pour la plupart résidant à New York, sont atteints du sarcome de Kaposi, un cancer de la peau. Huit d'entre eux sont décédés. Ces premières révélations alimentent pendant un temps l'hypothèse selon laquelle il s'agit de ce que certains ont appelé «un cancer gay», une maladie étroitement liée aux pratiques homosexuelles ou à la prise de drogue comme les poppers.
Une bataille scientifique
Parallèlement, la bataille scientifique se profile entre les équipes de chercheurs américains et français. Car dans l'Hexagone, on commence aussi à étudier les premiers cas déclarés de cette nouvelle maladie bientôt baptisée syndrome de l'immunodéficience acquise (sida) et à essayer d'identifier son origine. D'où vient-elle ? Quel est son mode de contamination ? Peu à peu, les chercheurs penchent vers l'hypothèse d'un nouveau virus qui s'attaquerait au système immunitaire. Et c'est autour de la découverte du VIH1 que vont s'affronter les professeurs Luc Montagnier et Robert C. Gallo. Qui a découvert le virus en 1983 ? Durant quatre ans, la polémique va faire rage alimentée tour à tour par la recherche du prestige scientifique et les inévitables intérêts économiques. Presque dérisoire par rapport à la propagation de ce qui est devenu une véritable épidémie mondiale.
En 1985, tous les continents sont, en effet, atteints. Un nouvel agent pathogène, le VIH2 a été identifié en 1986. Il n'est plus question d'une maladie qui ne frappe que les homosexuels. La transmission hétérosexuelle est avérée. Elle a été révélée en Afrique en 1983. Les progrès de la recherche ont permis de mettre au point des traitements: AZT en 1987, trithérapies dix ans plus tard et multithérapies maintenant. Mais vingt ans après la révélation de la maladie, les scientifiques sont toujours à la recherche d'un vaccin.
De là à parler d'épidémie, il y avait un pas qui n'a pas été franchi avant plusieurs années. Mais les médecins ont tout de même noté que les patients présentaient un certain nombre de points communs pouvant laisser penser que la maladie qui les avaient frappés avait aussi une origine similaire. Il s'agissait de cinq hommes, jeunes (aux alentours de trente ans), homosexuels, ayant consommé de la drogue. Après la publication de cet article, les recoupements vont s'enchaîner. Le 4 juillet 1981, un nouveau numéro de la même revue révèle qu'une trentaine d'autres jeunes homosexuels, pour la plupart résidant à New York, sont atteints du sarcome de Kaposi, un cancer de la peau. Huit d'entre eux sont décédés. Ces premières révélations alimentent pendant un temps l'hypothèse selon laquelle il s'agit de ce que certains ont appelé «un cancer gay», une maladie étroitement liée aux pratiques homosexuelles ou à la prise de drogue comme les poppers.
Une bataille scientifique
Parallèlement, la bataille scientifique se profile entre les équipes de chercheurs américains et français. Car dans l'Hexagone, on commence aussi à étudier les premiers cas déclarés de cette nouvelle maladie bientôt baptisée syndrome de l'immunodéficience acquise (sida) et à essayer d'identifier son origine. D'où vient-elle ? Quel est son mode de contamination ? Peu à peu, les chercheurs penchent vers l'hypothèse d'un nouveau virus qui s'attaquerait au système immunitaire. Et c'est autour de la découverte du VIH1 que vont s'affronter les professeurs Luc Montagnier et Robert C. Gallo. Qui a découvert le virus en 1983 ? Durant quatre ans, la polémique va faire rage alimentée tour à tour par la recherche du prestige scientifique et les inévitables intérêts économiques. Presque dérisoire par rapport à la propagation de ce qui est devenu une véritable épidémie mondiale.
En 1985, tous les continents sont, en effet, atteints. Un nouvel agent pathogène, le VIH2 a été identifié en 1986. Il n'est plus question d'une maladie qui ne frappe que les homosexuels. La transmission hétérosexuelle est avérée. Elle a été révélée en Afrique en 1983. Les progrès de la recherche ont permis de mettre au point des traitements: AZT en 1987, trithérapies dix ans plus tard et multithérapies maintenant. Mais vingt ans après la révélation de la maladie, les scientifiques sont toujours à la recherche d'un vaccin.
par Valérie Gas
Article publié le 05/06/2001 Dernière mise à jour le 09/07/2004 à 15:06 TU