Sida
La France prône une «<i>approche globale</i>»
A quelques jours de la session spéciale des Nations unies consacrée au sida (New York, 25-27 juin), Charles Josselin, ministre délégué à la Coopération et la Francophonie, a fait le point sur la politique française en matière de lutte contre le fléau qui ravage l'Afrique. Et a rappelé que «la France s'est engagée depuis longtemps dans ce combat».
En 1997, la politique française de coopération sur le sida a changé de dimension: à partir de ce moment l'accès aux soins a été intégré à part entière dans la définition des objectifs. Deux ans seulement après l'apparition des anti-rétroviraux. Pour Charles Josselin, la France a dans ce domaine été un pays précurseur qui prônait une «approche globale» quand la plupart des autres Etats mettaient avant tout l'accent sur la prévention: «Nous nous sommes efforcés de convaincre nos partenaires européens d'avoir cette approche globale intégrant l'accès aux soins en plus de la prévention».
L'initiative la plus significative de cette politique spécifiquement française a été la création du Fonds de solidarité thérapeutique internationale (FTSI), lancé par Jacques Chirac, président de la République et Bernard Kouchner, ministre de la Santé, lors de la Conférence d'Abidjan en décembre 1997. Au départ, tous les pays désireux d'y participer étaient invités à le faire et ce fonds avait vocation à devenir international. Mais dans la pratique, la France est restée le seul contributeur. Et les programmes menés ont été de ce fait limités. On dénombre à l'heure actuelle, cinq pays africains bénéficiaires de l'aide de ce programme (Afrique du Sud, Bénin, Côte d'Ivoire, Maroc, Sénégal). Le FSTI dispose d'un financement global d'une quarantaine de millions de francs débloqués au fur et à mesure des besoins. Sans que l'on puisse parler de véritable échec, le Fonds n'a pourtant pas eu à ce jour l'impact escompté.
La politique de coopération de la France en matière de lutte contre le sida passe aussi par une implication financière importante. En 2000, un quart des 500 millions de francs consacrés en bilatéral à l'appui aux soins étaient destinés au sida, auxquels s'ajoutent 300 millions de francs de contribution aux agences spécialisées des Nations unies, et 500 millions dans le cadre multilatéral (Europe, Banque mondiale).
Les médicaments sont au Nord et les malades au Sud
Dans le domaine de la lutte contre le sida, un consensus a aujourd'hui été obtenu sur le plan international concernant la nécessité de permettre aux malades des pays les plus démunis, qui se trouvent en grande majorité en Afrique, de ne pas rester exclus des traitements faute de moyens. Depuis la conférence mondiale de Durban, en 2000, le débat sur l'accès aux médicaments antisida à moindre coût et sur la nécessaire implication des firmes pharmaceutiques a franchi des étapes. L'appel de Kofi Annan, secrétaire général des Nations unies, lancé au sommet africain sur le VIH/sida à Abuja au Nigeria, en avril 2001, pour la création d'un fonds international contre le sida et les autres maladies infectieuses (paludisme, tuberculose) a obtenu rapidement un écho favorable. Plusieurs Etats, fondations ont annoncé leur contribution. Parmi ceux-ci la France qui doit apporter 150 millions d'euros sur trois ans. Pour Charles Josselin, «on ne peut pas imaginer que les médicaments soient au Nord et les malades au Sud», et concernant le fonctionnement d'un tel organisme, «il faudra que le fonds soit autre chose qu'une centrale d'achat d'anti-rétroviraux à bon compte».
Dans ce nouveau contexte international, Charles Josselin estime que le FSTI peut devenir un «opérateur» du nouveau Fonds international. «Il paraîtrait normal que le FSTI s'intègre dans le Fonds mondial». Sous quelle forme ? Cette question doit être abordée prochainement à New York, à l'ONU. Tout comme la dernière proposition de Bernard Kouchner de mettre en place un Programme de solidarité thérapeutique hospitalière dont l'objectif serait de réaliser des jumelages entre les hôpitaux du Nord et du Sud pour favoriser l'accès aux traitements.
La France, on le voit, tient plus que jamais à apporter sa pierre à l'édifice en matière de lutte contre le sida. Elle est d'ailleurs à l'origine d'une autre proposition qui doit être examinée à la session des Nations unies: celle d'organiser à Dakar, en décembre 2001, une conférence parrainée conjointement avec l'Onusida et l'OMS qui réunirait les pays du Nord, du Sud, les organisations internationales et les malades. Pour trouver les moyens de mettre en oeuvre concrètement les recommandations sur la lutte contre le sida.
L'initiative la plus significative de cette politique spécifiquement française a été la création du Fonds de solidarité thérapeutique internationale (FTSI), lancé par Jacques Chirac, président de la République et Bernard Kouchner, ministre de la Santé, lors de la Conférence d'Abidjan en décembre 1997. Au départ, tous les pays désireux d'y participer étaient invités à le faire et ce fonds avait vocation à devenir international. Mais dans la pratique, la France est restée le seul contributeur. Et les programmes menés ont été de ce fait limités. On dénombre à l'heure actuelle, cinq pays africains bénéficiaires de l'aide de ce programme (Afrique du Sud, Bénin, Côte d'Ivoire, Maroc, Sénégal). Le FSTI dispose d'un financement global d'une quarantaine de millions de francs débloqués au fur et à mesure des besoins. Sans que l'on puisse parler de véritable échec, le Fonds n'a pourtant pas eu à ce jour l'impact escompté.
La politique de coopération de la France en matière de lutte contre le sida passe aussi par une implication financière importante. En 2000, un quart des 500 millions de francs consacrés en bilatéral à l'appui aux soins étaient destinés au sida, auxquels s'ajoutent 300 millions de francs de contribution aux agences spécialisées des Nations unies, et 500 millions dans le cadre multilatéral (Europe, Banque mondiale).
Les médicaments sont au Nord et les malades au Sud
Dans le domaine de la lutte contre le sida, un consensus a aujourd'hui été obtenu sur le plan international concernant la nécessité de permettre aux malades des pays les plus démunis, qui se trouvent en grande majorité en Afrique, de ne pas rester exclus des traitements faute de moyens. Depuis la conférence mondiale de Durban, en 2000, le débat sur l'accès aux médicaments antisida à moindre coût et sur la nécessaire implication des firmes pharmaceutiques a franchi des étapes. L'appel de Kofi Annan, secrétaire général des Nations unies, lancé au sommet africain sur le VIH/sida à Abuja au Nigeria, en avril 2001, pour la création d'un fonds international contre le sida et les autres maladies infectieuses (paludisme, tuberculose) a obtenu rapidement un écho favorable. Plusieurs Etats, fondations ont annoncé leur contribution. Parmi ceux-ci la France qui doit apporter 150 millions d'euros sur trois ans. Pour Charles Josselin, «on ne peut pas imaginer que les médicaments soient au Nord et les malades au Sud», et concernant le fonctionnement d'un tel organisme, «il faudra que le fonds soit autre chose qu'une centrale d'achat d'anti-rétroviraux à bon compte».
Dans ce nouveau contexte international, Charles Josselin estime que le FSTI peut devenir un «opérateur» du nouveau Fonds international. «Il paraîtrait normal que le FSTI s'intègre dans le Fonds mondial». Sous quelle forme ? Cette question doit être abordée prochainement à New York, à l'ONU. Tout comme la dernière proposition de Bernard Kouchner de mettre en place un Programme de solidarité thérapeutique hospitalière dont l'objectif serait de réaliser des jumelages entre les hôpitaux du Nord et du Sud pour favoriser l'accès aux traitements.
La France, on le voit, tient plus que jamais à apporter sa pierre à l'édifice en matière de lutte contre le sida. Elle est d'ailleurs à l'origine d'une autre proposition qui doit être examinée à la session des Nations unies: celle d'organiser à Dakar, en décembre 2001, une conférence parrainée conjointement avec l'Onusida et l'OMS qui réunirait les pays du Nord, du Sud, les organisations internationales et les malades. Pour trouver les moyens de mettre en oeuvre concrètement les recommandations sur la lutte contre le sida.
par Valérie Gas
Article publié le 20/06/2001