Proche-Orient
Israël et les Etats-Unis resserrent leurs liens
Israël a annoncé au Bourget une commande de 50 chasseurs-bombardiers F16 tandis qu'Ariel Sharon se rendra la semaine prochaine à Washington.
Le dernier journal de RFI
La commande de 50 nouveaux chasseurs-bombardiers F16, est la suite d'une première commande de 50 appareils, effectuée voici deux ans. Cette commande d'un montant de 2 milliards de dollars, confirmée à l'occasion du Salon du Bourget par le ministre israélien de la Défense Benyamin Ben Eliezer, porte sur la livraison d'appareils de 2006 à 2009. Il est donc a priori difficile de lier ce choix à l'actualité la plus chaude du conflit israélo-palestinien.
Pourtant, voici à peine quelques semaines, ce sont ces mêmes F16 qu'avait utilisé l'aviation israélienne pour bombarder en Cisjordanie des localités placées sous la juridiction de l'Autorité palestinienne. Cette utilisation avait suscité une vive émotion à l'étranger, y compris de la part des Etats-Unis où l'administration Bush avait fermement recommandé au gouvernement d'Ariel Sharon de s'abstenir de recourir à l'aviation pour réprimer l'intifada. Au Congrès, des parlementaires s'étaient émus du fait que, comme il est de règle en la matière, l'utilisation de matériel de guerre de fabrication américaine est soumis à certaines conditions d'utilisation. La répression d'émeutes palestiniennes, à l'évidence, n'était pas incluse dans le périmètre de l'autorisation délivrée à son client par Washington.
Ce point est d'autant plus significatif que non seulement les F16 sont de fabrication américaine, mais que leur achat sera pratiquement entièrement financé par la subvention militaire que les Etats-Unis allouent chaque année à leur principal allié au Proche-Orient.
Deuxième visite de Sharon à la Maison Blanche
La victoire commerciale du fabricant, Lockheed-Martin, illustre surtout la permanence des liens entre Israël et les Etats-Unis qu'aucune tension entre les deux gouvernements n'a jamais remise en cause. La proximité entre l'administration Bush et le gouvernement d'Ariel Sharon est d'ailleurs illustrée par la visite que ce dernier va effectuer la semaine prochaine à Washington où il sera reçu pour la deuxième fois à la Maison Blanche par le président Bush.
Par contraste, Yasser Arafat, que le chef de l'exécutif américain se refuse toujours à convier dans le Bureau Ovale, n'a eu depuis le 20 janvier avec son administration qu'un bref contact avec le secrétaire d'Etat Colin Powell, lors de sa tournée du mois de février, si l'on excepte ses rencontres avec le chef de la CIA George Tenet et l'émissaire américain William Burns. Ce dernier est à nouveau attendu au Proche-Orient dans les jours qui viennent pour s'assurer de la bonne tenue du cessez-le-feu négocié par George Tenet.
Le contrat du Bourget, tout comme la seconde visite de Sharon à Washington démontrent aux Palestiniens qu'aux yeux de l'administration Bush, ils ne peuvent aucunement prétendre être traités, même en apparence, comme des partenaires sur un pied d'égalité avec les Israéliens.
La commande de 50 nouveaux chasseurs-bombardiers F16, est la suite d'une première commande de 50 appareils, effectuée voici deux ans. Cette commande d'un montant de 2 milliards de dollars, confirmée à l'occasion du Salon du Bourget par le ministre israélien de la Défense Benyamin Ben Eliezer, porte sur la livraison d'appareils de 2006 à 2009. Il est donc a priori difficile de lier ce choix à l'actualité la plus chaude du conflit israélo-palestinien.
Pourtant, voici à peine quelques semaines, ce sont ces mêmes F16 qu'avait utilisé l'aviation israélienne pour bombarder en Cisjordanie des localités placées sous la juridiction de l'Autorité palestinienne. Cette utilisation avait suscité une vive émotion à l'étranger, y compris de la part des Etats-Unis où l'administration Bush avait fermement recommandé au gouvernement d'Ariel Sharon de s'abstenir de recourir à l'aviation pour réprimer l'intifada. Au Congrès, des parlementaires s'étaient émus du fait que, comme il est de règle en la matière, l'utilisation de matériel de guerre de fabrication américaine est soumis à certaines conditions d'utilisation. La répression d'émeutes palestiniennes, à l'évidence, n'était pas incluse dans le périmètre de l'autorisation délivrée à son client par Washington.
Ce point est d'autant plus significatif que non seulement les F16 sont de fabrication américaine, mais que leur achat sera pratiquement entièrement financé par la subvention militaire que les Etats-Unis allouent chaque année à leur principal allié au Proche-Orient.
Deuxième visite de Sharon à la Maison Blanche
La victoire commerciale du fabricant, Lockheed-Martin, illustre surtout la permanence des liens entre Israël et les Etats-Unis qu'aucune tension entre les deux gouvernements n'a jamais remise en cause. La proximité entre l'administration Bush et le gouvernement d'Ariel Sharon est d'ailleurs illustrée par la visite que ce dernier va effectuer la semaine prochaine à Washington où il sera reçu pour la deuxième fois à la Maison Blanche par le président Bush.
Par contraste, Yasser Arafat, que le chef de l'exécutif américain se refuse toujours à convier dans le Bureau Ovale, n'a eu depuis le 20 janvier avec son administration qu'un bref contact avec le secrétaire d'Etat Colin Powell, lors de sa tournée du mois de février, si l'on excepte ses rencontres avec le chef de la CIA George Tenet et l'émissaire américain William Burns. Ce dernier est à nouveau attendu au Proche-Orient dans les jours qui viennent pour s'assurer de la bonne tenue du cessez-le-feu négocié par George Tenet.
Le contrat du Bourget, tout comme la seconde visite de Sharon à Washington démontrent aux Palestiniens qu'aux yeux de l'administration Bush, ils ne peuvent aucunement prétendre être traités, même en apparence, comme des partenaires sur un pied d'égalité avec les Israéliens.
par Olivier Da Lage
Article publié le 20/06/2001