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Sécurité alimentaire

Vers un abattage sélectif des bovins

Les mesures de prévention prises, en France, contre la maladie de la vache folle permettent d'envisager l'abattage sélectif des bovins suspects plutôt que l'abattage systématique du troupeau. L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments a rendu un avis qui tend à desserrer progressivement la contrainte qui pèse sur l'élevage bovin. Ce climat de relative détente sur le front de la sécurité alimentaire est confirmé par la fin officielle de l'épizootie de fièvre aphteuse en France et aux Pays-Bas.
Au cours des dernières années on a assisté à un renforcement continu des mesures de lutte contre la diffusion de l'encéphalopathie spongiforme bovine : interdiction de l'utilisation des farines carnées, retrait de la chaîne alimentaire des morceaux à risque comme les abats, dépistage de tous les bovins de plus de 30 mois destinés à la consommation humaine. A cela s'ajoute, dès qu'un animal est détecté souffrant de la maladie, l'abattage de tout le troupeau auquel il appartient.

L'Agence de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) estime, dans un avis au gouvernement, que les mesures de prévention sont devenues suffisamment efficaces pour qu'on puisse envisager, par étapes, un abattage sélectif et non plus total du troupeau, sans mettre pour autant les consommateurs en danger. Cet assouplissement répond au souhait des éleveurs et notamment de la Confédération paysanne de José Bové qui dénonçait depuis des mois le caractère excessif et inutile de l'euthanasie du troupeau. Depuis 1991, en effet, 25 000 animaux ont été supprimés alors que la détection d'un deuxième cas d'ESB dans le même troupeau est rarissime.

«Quarantaine» pour les rescapés L'Afssa se prononce donc pour un processus d'élimination des bêtes malades qui s'élargirait aux animaux du même âge ou plus âgés du troupeau. Les autres animaux ne seraient pas introduits immédiatement dans la chaîne alimentaire. Ils feraient l'objet d'une sorte de quarantaine jusqu'à 30 mois, âge auquel ils sont soumis au dépistage systématique. En revanche, les troupeaux où un animal né après 1996, c'est-à-dire la date de la sécurisation des farines animales, serait détecté continueraient d'être abattus comme dans la situation présente.

Les experts des maladies à prion travaillent sur de nouvelles techniques de détection de l'agent infectieux dont on attend beaucoup dans ce contexte. D'autres pays européens, dont le Royaume-Uni qui connaît un nombre élevé de cas d'ESB, mais aussi le Portugal et la Suisse ont adopté la formule de l'abattage sélectif des animaux considérés les plus à risque, en raison de leur âge, au sein de troupeau ayant présenté un cas de la maladie.

Reste au gouvernement, informé de la position des experts scientifiques de l'Afssa à consulter les professionnels de la filière bovine et les associations de consommateurs avant d'arrêter sa décision. Par le passé, toutefois, le gouvernement a régulièrement suivi ces avis quand ils allaient dans le sens du renforcement de la sécurité du consommateur.





par Francine  Quentin

Article publié le 26/06/2001