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Argent sale

Dix-sept pays sur la liste noire

La liste noire des pays et territoires accueillants au blanchiment a été révisée par le Gafi (Groupe d'action financière sur le blanchiment de capitaux). Quatre pays n'y figurent plus et six font leur entrée dont l'Egypte et le Nigeria portant à 17 le nombre des pays mis à l'index. Les Philippines et la Russie sont épinglés pour leur manque d'ardeur à améliorer leurs instruments de lutte contre le blanchiment.
En juin 2000, le Gafi publiait la liste de 15 pays et territoires jugés non-coopératifs dans la lutte contre le blanchiment de l'argent sale, issu de la criminalité et des trafics illégaux. Cette liste noire devait être révisée, en fonction des efforts déployés par ces pays pour se mettre en conformité avec les 40 recommandations formulées par le Gafi. C'est chose faite, un an après, et la liste passe à 17 pays qui n'ont pas répondu de manière satisfaisante aux 25 critères définis par le Gafi dont l'absence d'incrimination pour blanchiment dans l'appareil juridique ou l'obligation faite aux établissements financiers d'identifier les clients et de signaler les opérations douteuses.

Ainsi, 4 pays, les Bahamas, les Iles Caïman, le Liechtenstein et Panama sont considérés comme ayant fait suffisamment de progrès pour quitter la liste noire. En revanche, parmi les 13 pays dont la législation anti-blanchiment a été examinée par le Gafi, six ont raté l'examen et font leur entrée dans le groupe des pays accueillants à l'argent sale: deux africains, Egypte et Nigeria, deux asiatiques, Myanmar (ex-Birmanie) et Indonésie, un européen, la Hongrie et un latino-américain, le Guatemala.
L'Egypte rejoint ainsi Israël et le Liban parmi les pays du Proche-Orient figurant sur la liste noire. Quant au Nigeria, il s'est montré particulièrement peu coopératif, a souligné Patrick Moulette, secrétaire exécutif du Gafi, en ne répondant à aucune des sollicitations présentées par cet organisme.

Russie et Philippines blâmés

La République tchèque, la Pologne, les Seychelles, La Slovaquie, les Iles Turk et Caicos, l'Uruguay et le Vanuatu, s'ils ne sont pas tous exempts de reproche, satisfont cependant aux critères de législation luttant contre le blanchiment.

Des onze pays maintenus, comme l'année dernière, dans la liste des mis à l'index, certains ont fait des efforts, reconnus par les experts du Gafi, mais encore insuffisants: les iles Cook, la Dominique, Israël, Liban, les Iles Marshall, Kitts et Nevis, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Niue.

En revanche, deux fois stigmatisés, une fois par leur maintien sur la liste, une autre fois par leur absence de progrès, trois pays seront, à partir du 30 septembre, l'objet de mesures de surveillance supplémentaires par les pays qui luttent, eux, contre le blanchiment: les Philippines, la Russie et Nauru. Pour ces pays le seul moyen d'éviter qu'une attention particulière soit portée sur toutes les transactions et virements, entraînant retards et surcoûts financiers, est de donner des preuves de bonne volonté avant la date fatidique. Il ne s'agit pas, selon le Gafi, de sanctionner mais de protéger les institutions financières et l'économie des pays «propres» des incidences négatives du blanchiment.



par Francine  Quentin

Article publié le 22/06/2001