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Esclavage

Confrontation au procès

En France, un couple jugé pour avoir maintenu en esclavage, pendant deux ans, une jeune employée de maison malgache a tenté de convaincre le tribunal de Versailles de sa bonne foi.
Confrontation tendue hier au procès du couple Gori. Jean-Yves Gori et sa femme, Sylviana Rakotomavo étaient poursuivis pour une affaire d'esclavage moderne. On les accuse d'avoir exploité une jeune femme qui a aujourd'hui 22 ans.

La jeune femme, Menja, a vécu chez les Gori, pendant deux ans. Elle s'occupait des enfants, repassait faisait le ménage, etc... En échange, on lui avait promis qu'elle irait à l'école, et qu'elle toucherait 500 F par mois. La jeune Malgache n'a jamais vu la couleur de l'argent et n'a jamais été scolarisée. Dans le pavillon de Maurepas (à l'ouest de Paris), Menja dormait sur un matelas dans la salle de bain. La jeune femme affirme que sa patronne qu'elle appelle Madame Sissi l'insultait lorsque le travail n'était pas fait correctement, ce que l'accusée nie en bloc.

«Nous voulions l'aider»

Madame Sissi explique qu'à ses yeux Menja «faisait partie de la famille» puisqu'elle est la fille de la nièce de son père. «Nous avons ramené Menja en France pour l'aider», c'est par ses mots que Jean-Yves Gori a essayé de défendre devant le tribunal. Il reconnaît que la jeune Malgache dormait dans la salle de bain mais c'était, dit-il, son choix, «elle avait peut-être besoin d'intimité». Pour Zina Rouaba directrice du comité contre l'esclavage moderne, cette stratégie de défense est classique de la part des employeurs poursuivis dans les affaires d'esclavage moderne.

Le procureur a requis un an de prison avec sursis et 20 000 F d'amende à l'encontre du couple Gori. Le tribunal de Versailles rendra son jugement le 27 septembre prochain.




par Frédérique  Misslin

Article publié le 06/07/2001