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Mondialisation

Un G8 ouvert sur le monde

Gouvernance mondiale, mais aussi lutte contre le sida et la pauvreté, les huit pays les plus puissants de la planète sont réunis à Gênes du 20 au 22 juillet, sous haute surveillance policière.
Les chefs d'Etat et de gouvernements des pays les plus riches et les plus puissants de la planète se réunissent à Gênes sous haute protection policière en raison de l'afflux des militants anti-mondialisation. Pourtant cette année les membres du G8 ont mis à leur ordre du jour, à côté des questions économiques générales qui leur attirent le qualificatif de «directoire du monde», des sujets aussi consensuels que la lutte contre le sida et les grandes pandémies, ou une stratégie globale de lutte contre la pauvreté. A preuve, l'invitation de six représentants des pays émergents ou en développement, dont quatre Africains.

Les grands de la planète, réunis de vendredi à dimanche à Gênes maintiennent toujours la distinction entre le G7, groupe des sept pays les plus industrialisés ( Etat-Unis, Canada, Japon, Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni) et le G8, qui accueille la Russie. C'est pourquoi le président russe Poutine ne se joindra aux discussions que vendredi dans la soirée.

Auparavant, les Sept auront évoqué la situation économique mondiale, dans un contexte de recul de la croissance, et la libéralisation du commerce international. Sur ce point ils devraient marquer leur souhait du lancement d'un nouveau cycle de négociations lors de la rencontre ministérielle de l'organisation mondiale du commerce en novembre au Qatar.

Mais la journée de vendredi ne s'achèvera pas sur un ordre du jour consacré aux seuls problèmes des pays du Nord. Avec l'arrivée du président russe, et en présence du secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan, le Fonds mondial pour la santé sera officiellement lancé. D'un montant de 1 milliard de dollars de contributions ce fonds doit permettre de financer la prévention, le dépistage, le traitement et la recherche médicale en matière de sida, de paludisme et de tuberculose.

Outre la création de ce fonds, principal acte concret à attendre de ce G8, la soirée de vendredi sera également consacrée à une rencontre entre le G8 et les représentants de six pays du tiers monde : le président algérien Abdelaziz Bouteflika, son homologue sud-africain Thabo Mbeki, le nigérian Olusegun Obasanjo, le malien Alpha Oumar Konaré, la présidente du Bangladesh Hasina Wajed et le salvadorien Francisco Flores. Au menu, la lutte contre la pauvreté avec le traitement de la dette, l'accès au marché mondial et aux nouvelles technologies, les investissements mais aussi les aspects du développement liés à la santé et l'éducation.

Les sujets qui fâchent

La journée de samedi permettra d'aborder, entre Grands les sujets sur lesquels les désaccords persistent. Par rapport à la photo de groupe prise lors du précédent sommet du G8 à Okinawa (Japon) en juillet 2000, trois des membres du club ont changé. Ce qui n'est pas sans conséquences. Le président Bush a remplacé Bill Clinton modifiant la position américaine sur le protocole de Kyoto contre le réchauffement de la planète et l'engagement des pays occidentaux contre la criminalité financière. Le nouveau Premier ministre japonais Junichiro Koizumi semble avoir été quelque peu ébranlé par les réticences américaines à ratifier le protocole de Kyoto tandis que les Européens demeurent fermes, y compris le dernier arrivé Silvio Berlusconi qui a pris en compte l'opinion publique italienne.

Les questions brûlantes de politique étrangère, Proche-Orient et Balkans feront l'objet d'un déjeuner de travail samedi. Enfin, la matinée de dimanche sera consacrée à l'adoption du communiqué final du sommet de Gênes avant de transmettre la présidence du G7 au Canada pour 2002, avant la France dont le tour revient en 2003.



par Francine  Quentin

Article publié le 19/07/2001