Mondialisation
Manifestation monstre anti-G8 à Gênes
Une manifestation réunissant encore plus de monde que prévu contre la mondialisation, samedi à Gênes, a éclipsé les travaux du sommet des huit pays les plus industrialisés. Après la mort d'un jeune autonome italien, vendredi, de nouveaux affrontements ont eu lieu entre une minorité de radicaux et les forces de l'ordre, lançant le débat sur l'avenir de telles rencontres internationales.
La coordination des mouvements anti-mondialisation (GSF) a décidé de maintenir la manifestation prévue samedi après-midi en marge du G8, en dépit des heurts violents de la veille qui ont causé la mort d'un militant italien. On attendait 100 000 manifestants mais les organisateurs ont compté environ 200 000 participants à un défilé pacifique, distant de la zone rouge qui protège le Palais ducal où se tiennent les discussions entre chefs d'Etat et de gouvernement des Huit (Allemagne,
Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni et Russie). Néanmoins, quelques centaines d'éléments violents ont affronté les forces de l'ordre, se livrant à des déprédations.
L'émotion suscitée par la mort de Carlo Giuliani, 23 ans, abattu de deux balles dans la tête par un carabinier alors qu'il attaquait un véhicule de police, photo qui a fait le tour du monde en quelques heures, a quelque peu relégué au second plan la réunion du G8 lui-même et lancé un débat sur le bien-fondé de rencontres internationales de ce type. En effet, depuis la réunion de l'Organisation mondiale du commerce en décembre 1999 à Seattle, la contestation anti-mondialisation a saisi toutes les occasions de manifester, tandis que des groupes de casseurs incontrôlés ont, avec chaque fois plus de violence, envahi les rues de Prague, Nice ou Göteborg et maintenant Gênes, entraînant pour la première fois mort d'homme. Les participants au G8 devaient d'ailleurs aborder, samedi soir, la question de l'organisation et du fonctionnement de leur «club» dont la lourdeur et la bureaucratie croissantes sont désormais fréquemment évoquées.
Soutien au Plan pour l'Afrique
Dans les murs du Palais ducal de Gênes le sommet s'est poursuivi faisant une place aux questions de développement et de lutte contre la pauvreté. Déjà, vendredi soir, le G8 s'était ouvert aux pays du sud pour une séance de travail avec cinq présidents africains (Sénégal, Afrique du sud, Nigeria, Mali, Algérie), le président du Salvador et le Premier ministre du Bangladesh. Les représentants africains, notamment, ont présenté un plan pour le continent, adopté par l'Organisation de l'unité africaine, qui a reçu le soutien des Européens, du Japon et du Canada. D'ailleurs, le prochain sommet du G8, en 2002, au Canada, devrait discuter d'un pacte entre les pays les plus industrialisés et l'Afrique. En revanche, des sources diplomatiques faisaient état de divergences sur la conception de l'aide au développement portée par le président des Etats-Unis.
Georges W. Bush entend faire figurer au titre de l'aide au développement les opérations de la communauté internationale en matière de maintien de la paix et de règlement des conflits tandis que ses partenaires insistent sur l'effort nécessaire en faveur des investissements, de l'éducation, de la santé et du commerce. En outre, le président américain ne propose pas de financements supplémentaires pour atteindre ces objectifs.
Divergences, encore, sur la ratification du Protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le désaccord persiste entre les Etats-Unis, qui ont dénoncé ce protocole en avril dernier, et les autres qui le défendent, comme cela avait déjà été le cas en juin à Göteborg au sommet Etats-Unis-Union européenne.
Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni et Russie). Néanmoins, quelques centaines d'éléments violents ont affronté les forces de l'ordre, se livrant à des déprédations.
L'émotion suscitée par la mort de Carlo Giuliani, 23 ans, abattu de deux balles dans la tête par un carabinier alors qu'il attaquait un véhicule de police, photo qui a fait le tour du monde en quelques heures, a quelque peu relégué au second plan la réunion du G8 lui-même et lancé un débat sur le bien-fondé de rencontres internationales de ce type. En effet, depuis la réunion de l'Organisation mondiale du commerce en décembre 1999 à Seattle, la contestation anti-mondialisation a saisi toutes les occasions de manifester, tandis que des groupes de casseurs incontrôlés ont, avec chaque fois plus de violence, envahi les rues de Prague, Nice ou Göteborg et maintenant Gênes, entraînant pour la première fois mort d'homme. Les participants au G8 devaient d'ailleurs aborder, samedi soir, la question de l'organisation et du fonctionnement de leur «club» dont la lourdeur et la bureaucratie croissantes sont désormais fréquemment évoquées.
Soutien au Plan pour l'Afrique
Dans les murs du Palais ducal de Gênes le sommet s'est poursuivi faisant une place aux questions de développement et de lutte contre la pauvreté. Déjà, vendredi soir, le G8 s'était ouvert aux pays du sud pour une séance de travail avec cinq présidents africains (Sénégal, Afrique du sud, Nigeria, Mali, Algérie), le président du Salvador et le Premier ministre du Bangladesh. Les représentants africains, notamment, ont présenté un plan pour le continent, adopté par l'Organisation de l'unité africaine, qui a reçu le soutien des Européens, du Japon et du Canada. D'ailleurs, le prochain sommet du G8, en 2002, au Canada, devrait discuter d'un pacte entre les pays les plus industrialisés et l'Afrique. En revanche, des sources diplomatiques faisaient état de divergences sur la conception de l'aide au développement portée par le président des Etats-Unis.
Georges W. Bush entend faire figurer au titre de l'aide au développement les opérations de la communauté internationale en matière de maintien de la paix et de règlement des conflits tandis que ses partenaires insistent sur l'effort nécessaire en faveur des investissements, de l'éducation, de la santé et du commerce. En outre, le président américain ne propose pas de financements supplémentaires pour atteindre ces objectifs.
Divergences, encore, sur la ratification du Protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le désaccord persiste entre les Etats-Unis, qui ont dénoncé ce protocole en avril dernier, et les autres qui le défendent, comme cela avait déjà été le cas en juin à Göteborg au sommet Etats-Unis-Union européenne.
par Francine Quentin
Article publié le 21/07/2001