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Quelques dates

VIIème-XVIème siècles : les royaumes indianisés (hindouistes et bouddhistes)

XVème-XVIème siècles : expansion de l'islam (87 % de la population aujourd'hui) et essor du commerce

1511 : arrivée des Portugais et début de la christianisation (9 % de la population aujourd'hui)

XVIIème siècle : les Hollandais créent de nombreux comptoirs sous la houlette de la Compagnie des Indes orientales pour le commerce des épices. En 1619, ils fondent Batavia, future Jakarta.

XVIIIème-XIXème siècles : grandes vagues d'immigration chinoise

1799 : Java devient colonie hollandaise. Tous les autres sultanats et territoires, hormis l'Est de Timor sous souveraineté portugaise, sont progressivement conquis et « pacifiés » au cours du 19ème et au début du 20ème siècle.

1811-1815 : intermède anglais à Java

1854 : les Chinois constituent un groupe distinct des indigènes dans le statut fondamental hollandais.

Début du XXème siècle : les Pays-Bas lancent l'agriculture de plantation (café) et l'extraction pétrolière, développent l'industrie textile et organisent la «Kolonisatie», migrations de populations entre les îles.

1942-1945 : occupation japonaise

17 août 1945 : Sukarno se proclame premier président de la République d'Indonésie au sein d'un Etat fédéral dont l'indépendance est officielle le 27 décembre 1949. Les Hollandais conservent la souveraineté sur la Nouvelle-Guinée occidentale (future Irian Jaya). Batavia est rebaptisée Jakarta.

Dès les années 50 : politique de «transmigration» des îles surpeuplées, notamment Java et Bali, pour développer les autres provinces, Sumatra, Kalimantan (sud de Bornéo), Sulawesi (Célèbes) et les Moluques.

1955 : conférence de Bandung. L'Indonésie est un des leaders du mouvement non-aligné. Premières élections nationales : le Parti national indonésien de Sukarno et les partis de gauche l'emportent.

1957 : le président Sukarno promulgue la loi martiale devant la multiplication des rébellions dans les provinces et remplace le système parlementaire par la «démocratie guidée», système présidentiel autoritaire et laïc, en s'appuyant sur la popularité du Parti communiste indonésien (PKI) et sur l'armée, qui s'implique dans l'administration et l'économie, avec la nationalisation des entreprises hollandaises.

1962-1964 : confrontation avec la Malaisie, à laquelle l'Indonésie dispute le Nord de Bornéo, ancienne possession anglaise. Devant l'opposition des Etats-Unis, Sukarno abandonne mais se rapproche des pays socialistes, notamment la Chine.

1er mai 1963 : l'Irian Jaya est indonésienne. Un accord est parrainé par les Etats-Unis, qui prend acte de la nationalisation des plantations et concessions hollandaises et du débarquement des militaires indonésiens sur l'île dès 1957. Il prévoit que les Papous exprimeront leur droit à l'autodétermination avant 1969à

30 septembre 1965 : dans un contexte de marasme économique, un «coup d'Etat» attribué au Parti communiste indonésien justifie un bain de sang anticommuniste et anti-chinois organisé par le général Suharto, avec le soutien de l'organisation islamique Nahdlatul Ulama (plus de 500 000 exécutions). En mars 1966, Sukarno abandonne les pleins pouvoirs à Suharto, président de fait dès mars 1967 et nommé président de la République le 27 mars 1968. C'est le début de l'«Ordre nouveau» coalition de musulmans, d'étudiants, d'économistes et de militaires pour restaurer la stabilité politique (le PKI et les écrits communistes sont interdits ; 1,5 millions de personnes sont emprisonnées) et retrouver la croissance économique (l'Indonésie se tourne à nouveau vers les Etats-Unis pour l'expertise économique et, tout en conservant un secteur d'Etat important, s'ouvre aux investissements étrangers). L'armée prend une part croissante dans le gouvernement du pays, au nom du principe de sa «double fonction», «dwifungsi».

1967 : l'Indonésie est un membre fondateur de l'ASEAN (Association des nations du Sud-Est asiatique) et s'en veut le pilier.

21 juin 1970 : mort de Sukarno, assigné à résidence depuis 3 ans.

Années 70 : lancement de la «révolution verte» (en 20 ans, la production de riz va doubler) et d'une politique industrielle de substitution des importations. Développement de l'extraction de minerais, de bois et d'hydrocarbures à Kalimantan et en Irian Jaya. Politique de planning familial et intensification de la «transmigration», qui devient spontanée (1,5 millions de personnes déplacées de 1969 à 1982).

Juillet 1971 : élections législatives sans débat politique. Le «Golkar», coordination de syndicats anticommunistes et d'associations sous le régime précédent, est érigé en parti pour l'occasion. Soutenu par l'armée et la bureaucratie, il remporte 63 % des voix, et avec le même score aux scrutins suivants, devient le pilier du régime Suharto. Les symboles d'unité nationale du «pancasila» énoncés par Sukarno avant l'indépendance deviennent idéologie d'Etat : l'intérêt individuel, partisan, syndical ou religieux doit s'effacer. Les partis sont regroupés en une fédération musulmane, le Parti du développement uni (PPP) et le Parti démocratique indonésien (PDI) qui regroupe tous les autres. L'information est sous tutelle.

Juillet 1976 : le Timor-Oriental est annexé, peu après la libération des colonies portugaises et la proclamation d'indépendance du FRETILIN (28 novembre 1975). Ni le Portugal ni l'ONU ne reconnaissent le fait accompli. Répression de la rébellion timoraise et famine liée aux regroupements forcés feront 200 000 morts en un peu plus de 20 ans.

1984 : massacre de près de 400 musulmans par les forces de l'ordre au port de Jakarta lors d'une manifestation anti-gouvernementale. Abdurrahmane Wahid prend la tête de l'organisation islamique modérée Nahdlatul Ulama (Renaissance des Oulémas)

1989 : création de l'APEC (Asia-Pacific Economic Cooperation) qui comprend les membres de l'ASEAN et les ses six partenaires commerciaux : Etats-Unis, Japon, Canada, Corée du Sud, Australie, Nouvelle-Zélande.

12 novembre 1991 : tuerie de l'armée indonésienne à Dili, capitale du Timor : 271 morts.

1993 : Megawati Sukarnoputri, fille du premier président Sukarno, est nommée à la tête du Parti démocratique indonésien. L'opposition au régime, accusé de corruption et de népotisme (la fortune de la famille Suharto) se renforce au cours des années 90.

14 avril 1994 : émeutes anti-chinoises

Juin 1994 : le ministre de l'Information supprime la licence de trois journaux très populaires et respectés, dont l'hebdomadaire Tempo.

Juillet 1996 : après des man£uvres pour détrôner Megawati à la tête du Parti démocratique indonésien (PDI), un raid est lancé contre le siège de cette organisation, faisant 5 morts, 149 blessés et 23 disparus.

29 mai 1997 : élections législatives boycottées par l'opposition et entachées d'irrégularités et de violences. Le Golkar, parti au pouvoir, l'emporte avec 74 % des voix.

Eté 1997 : la crise financière née en Thaïlande frappe l'Indonésie, qui voit chuter dangereusement la roupie. Les institutions financières internationales s'inquiètent de l'endettement des compagnies indonésiennes, souvent associées à la famille Suharto. L'Indonésie demande l'aide du FMI en octobre.

Automne 1997 : le feu ravage un million d'hectares de forêts à Bornéo et Sumatra. Déclenché par des débroussaillages alors que sévit la sécheresse due à El Niªo, l'incendie provoque des fumées toxiques de la Thaïlande aux Philippines qui obligent à fermer les aéroports. Des feux reprendront en janvier 1998 en Irian Jaya, où la sécheresse décime les Papous. L'exploitation sauvage des compagnies forestières est mise en cause.

10 mars 1998 : Suharto réélu par l'Assemblée consultative du peuple pour un septième mandat de 5 ans.


Article publié le 23/07/2001