Etats-Unis
Le mystère de la stagiaire disparue
Après l'affaire Monica Lewinsky, une nouvelle affaire impliquant une stagiaire et un homme politique fait la «une» des médias américains. Depuis le 30 avril dernier, Chandra Levy, 24 ans, stagiaire et maîtresse du représentant démocrate Gary Condit, a disparu.
De notre correspondant aux Etats-Unis
Susan et Bob Levy sont sans nouvelle de leur fille Chandra depuis le 30 avril dernier. Elle a été vue pour la dernière fois au Sports Club de Washington, non loin de son domicile. La police a retrouvé ses papiers, ses cartes de crédit et son téléphone portable dans son appartement. Depuis, plus rien, pas un signe.
Les parents de la jeune fille âgée de 24 ans n'avaient jusque là aucune raison de s'inquiéter. Elle venait de terminer un stage auprès du bureau fédéral des prisons du représentant de Californie Gary Condit. Elu de Modesto, la ville natale de Chandra, l'homme est d'allure sportive. Elégant, il porte les cheveux en brosse et affiche un sourire d'une blancheur au-dessus de tout soupçon. A 53 ans, marié et père de deux enfants, c'est un démocrate bon ton qui s'est fait connaître pour son attitude «de donneur de leçon» face à un Bill Clinton embourbé dans l'affaire Monica Lewinsky. Les deux affaires sont similaires, à ce détail près que Monica Lewinsky est toujours en vie et goûte les plaisirs de la célébrité. C'est moins sûr pour Chandra Levy.
Au lendemain de la disparition, Gary Condit se montre fort peu coopératif avec la police. En dépit des informations de la famille Levy selon lesquelles l'honorable politicien entretenait une relation «romantique» avec la jeune fille, Gary Condit nie fermement. Il se borne à faire savoir par son entourage que tous deux étaient simplement de «très bons amis». Le temps passe, les pistes se font rares, la famille se morfond, Gary Condit tient bon. Intervient alors Anne Mary Smith, une hôtesse de l'air de United Airlines à la chevelure flamboyante, qui révèle avoir entretenu une relation plus que «romantique» avec Condit pendant près d'un an.
«Fantasmes sexuels étranges» avec une hôtesse de l'air
L'aventure a pris fin de façon peu élégante après la disparition de Chandra, quand Condit a, selon elle, tenté par le biais de son avocat de lui faire signer une déclaration sous serment dans laquelle elle affirmait n'avoir jamais eu de relation avec lui. Elle affirme également qu'il a tenté de la convaincre de ne pas témoigner dans le cadre de l'enquête du FBI. Fiasco total pour l'infortuné Condit. Non seulement l'hôtesse de l'air parle, mais histoire de pimenter le tout, elle déclare que sur la fin de leur liaison, «Condit avait des fantasmes sexuels étranges, qu'un mâle hétérosexuel normal n'aurait pas». Elle aurait découvert des cravates attachées entre elles sous le lit de Condit, «comme si quelqu'un avait été attaché au lit», et «d'autres choses de nature sexuelles avec lesquelles elle n'avait rien à voir».
Quotidiennement harcelé par les médias qui l'attendent jour et nuit devant son domicile, Condit change peu à peu de tactique. Il décide d'abord d'offrir une récompense pour toute information pouvant mener à la découverte de la stagiaire disparue. A son troisième interrogatoire par les enquêteurs, vendredi dernier, il finit par avouer la véritable nature de sa relation avec Chandra : sexuelle. Il se dit prêt à autoriser la police à perquisitionner son domicile, à interroger son personnel et à éplucher ses notes de téléphone. S'y attendait-il ? Les enquêteurs le prennent immédiatement au mot et fouillent soigneusement son appartement. «Ce que nous cherchons pourrait être du sang, un cheveu ou un indice révélateur d'une bagarre», explique l'assistant du chef de police de Washington, Terrance Gainer.
La police ne considère toutefois pas le démocrate comme un «suspect», surtout parce qu'en l'absence de crime -aucune trace de Chandra-, il ne peut y avoir de «suspect». Echaudée par le mensonge originel de Condit, la famille Levy veut plus. Son avocat réclame sur CNN que Condit soit soumis à un détecteur de mensonge, car «soutirer une information au membre du Congrès Condit, c'est comme lui arracher une dent». Le FBI est prêt à mener l'interrogatoire. Garry Condit devra désormais fournir des échantillons de son ADN et décider s'il se soumet ou non au terrible détecteur de mensonges.
Susan et Bob Levy sont sans nouvelle de leur fille Chandra depuis le 30 avril dernier. Elle a été vue pour la dernière fois au Sports Club de Washington, non loin de son domicile. La police a retrouvé ses papiers, ses cartes de crédit et son téléphone portable dans son appartement. Depuis, plus rien, pas un signe.
Les parents de la jeune fille âgée de 24 ans n'avaient jusque là aucune raison de s'inquiéter. Elle venait de terminer un stage auprès du bureau fédéral des prisons du représentant de Californie Gary Condit. Elu de Modesto, la ville natale de Chandra, l'homme est d'allure sportive. Elégant, il porte les cheveux en brosse et affiche un sourire d'une blancheur au-dessus de tout soupçon. A 53 ans, marié et père de deux enfants, c'est un démocrate bon ton qui s'est fait connaître pour son attitude «de donneur de leçon» face à un Bill Clinton embourbé dans l'affaire Monica Lewinsky. Les deux affaires sont similaires, à ce détail près que Monica Lewinsky est toujours en vie et goûte les plaisirs de la célébrité. C'est moins sûr pour Chandra Levy.
Au lendemain de la disparition, Gary Condit se montre fort peu coopératif avec la police. En dépit des informations de la famille Levy selon lesquelles l'honorable politicien entretenait une relation «romantique» avec la jeune fille, Gary Condit nie fermement. Il se borne à faire savoir par son entourage que tous deux étaient simplement de «très bons amis». Le temps passe, les pistes se font rares, la famille se morfond, Gary Condit tient bon. Intervient alors Anne Mary Smith, une hôtesse de l'air de United Airlines à la chevelure flamboyante, qui révèle avoir entretenu une relation plus que «romantique» avec Condit pendant près d'un an.
«Fantasmes sexuels étranges» avec une hôtesse de l'air
L'aventure a pris fin de façon peu élégante après la disparition de Chandra, quand Condit a, selon elle, tenté par le biais de son avocat de lui faire signer une déclaration sous serment dans laquelle elle affirmait n'avoir jamais eu de relation avec lui. Elle affirme également qu'il a tenté de la convaincre de ne pas témoigner dans le cadre de l'enquête du FBI. Fiasco total pour l'infortuné Condit. Non seulement l'hôtesse de l'air parle, mais histoire de pimenter le tout, elle déclare que sur la fin de leur liaison, «Condit avait des fantasmes sexuels étranges, qu'un mâle hétérosexuel normal n'aurait pas». Elle aurait découvert des cravates attachées entre elles sous le lit de Condit, «comme si quelqu'un avait été attaché au lit», et «d'autres choses de nature sexuelles avec lesquelles elle n'avait rien à voir».
Quotidiennement harcelé par les médias qui l'attendent jour et nuit devant son domicile, Condit change peu à peu de tactique. Il décide d'abord d'offrir une récompense pour toute information pouvant mener à la découverte de la stagiaire disparue. A son troisième interrogatoire par les enquêteurs, vendredi dernier, il finit par avouer la véritable nature de sa relation avec Chandra : sexuelle. Il se dit prêt à autoriser la police à perquisitionner son domicile, à interroger son personnel et à éplucher ses notes de téléphone. S'y attendait-il ? Les enquêteurs le prennent immédiatement au mot et fouillent soigneusement son appartement. «Ce que nous cherchons pourrait être du sang, un cheveu ou un indice révélateur d'une bagarre», explique l'assistant du chef de police de Washington, Terrance Gainer.
La police ne considère toutefois pas le démocrate comme un «suspect», surtout parce qu'en l'absence de crime -aucune trace de Chandra-, il ne peut y avoir de «suspect». Echaudée par le mensonge originel de Condit, la famille Levy veut plus. Son avocat réclame sur CNN que Condit soit soumis à un détecteur de mensonge, car «soutirer une information au membre du Congrès Condit, c'est comme lui arracher une dent». Le FBI est prêt à mener l'interrogatoire. Garry Condit devra désormais fournir des échantillons de son ADN et décider s'il se soumet ou non au terrible détecteur de mensonges.
par Philippe Bolopion
Article publié le 12/07/2001