Maroc
Boukhari entendu en septembre par la justice française
L'ancien agent secret marocain, Ahmed Boukhari devrait être reconvoqué par la justice en septembre. L'auteur des révélations sur l'affaire Ben Barka, l'opposant marocain enlevé à Paris en 1965, ne s'est pas rendu jeudi matin à la convocation du juge français Jean-Baptiste Parlos. Boukhari n'a pu obtenir le renouvellement de son passeport périmé.
L'avocat de Boukhari, Me Abderrahim Jamai a dénoncé sur RFI «une entrave à la justice» et estime que les autorités marocaines expriment «une position politique» en ne renouvelant pas le passeport de son client.
Le juge Jean-Baptiste Parlos devait établir un procès-verbal de non-comparution et convoquer une nouvelle fois Boukhari pour le début du mois de septembre.
Fin juin, le témoignage de Boukhari avait été publié par le quotidien français Le Monde et l'hebdomadaire marocain Le journal. L'ancien agent des services de renseignements marocains avait affirmé que Ben Barka avait été torturé à mort par le général Oufkir, (ministre de l'Intérieur du roi Hassan II à l'époque) et par son adjoint le commandant Ahmed Dlimi dans une villa de la région parisienne. Son corps a ensuite été transféré à Dar El Mokri, un des centres de détention de la capitale marocaine, à l'aide de complicités françaises. Le corps de Ben Barka aurait ensuite été dissout dans une cuve d'acide à Rabat. Après ces révélations qui ont soulevé un coin du voile sur ce crime d'état très médiatisé, la justice française avait fait savoir qu'elle souhaitait entendre Boukhari, terré dans un appartement de Casablanca.
«hésitation et nonchalance» selon l'OMDH
Les révélations de Boukhari ont également provoqué une polémique. L'avocat du fils de l'opposant assassiné, Me Maurice Buttin, assure que ces révélations sont «essentiellement un montage des services spéciaux marocains. C'est un contre-feu car si le dossier est transporté au Maroc, dit-il c'est la justice marocaine qui s'en occupe et qui prendra ce qu'elle veut dans le dossier».
De son côté, l'OMDH, l'Organisation marocaine des droits de l'Homme, demande la mise sur pied «d'une commission indépendante» pour faire la lumière sur le sort des disparus, dont celui de Ben Barka. «Ce dossier a été traité avec hésitation et nonchalance alors que des éléments de vérité surgissent de partout» estime l'organisation.
Avec l'AMDH, l'association marocaine pour les droits de l'homme, l'OMDH a écrit une lettre ouverte au président américain George W. Bush pour demander à la CIA d'ouvrir les dossiers concernant la répression présumée des dissidents politiques au cours des dernières années.
Selon les deux organisations, les révélations de Boukhari implique la CIA dans l'affaire Ben Barka. Le Monde et le Journal avaient en effet, sur la foi du témoignage de Boukhari, affirmé que trois Américains travaillaient pour le compte de la CIA au département de la contre-insurrection des services secrets marocains.
Le juge Jean-Baptiste Parlos devait établir un procès-verbal de non-comparution et convoquer une nouvelle fois Boukhari pour le début du mois de septembre.
Fin juin, le témoignage de Boukhari avait été publié par le quotidien français Le Monde et l'hebdomadaire marocain Le journal. L'ancien agent des services de renseignements marocains avait affirmé que Ben Barka avait été torturé à mort par le général Oufkir, (ministre de l'Intérieur du roi Hassan II à l'époque) et par son adjoint le commandant Ahmed Dlimi dans une villa de la région parisienne. Son corps a ensuite été transféré à Dar El Mokri, un des centres de détention de la capitale marocaine, à l'aide de complicités françaises. Le corps de Ben Barka aurait ensuite été dissout dans une cuve d'acide à Rabat. Après ces révélations qui ont soulevé un coin du voile sur ce crime d'état très médiatisé, la justice française avait fait savoir qu'elle souhaitait entendre Boukhari, terré dans un appartement de Casablanca.
«hésitation et nonchalance» selon l'OMDH
Les révélations de Boukhari ont également provoqué une polémique. L'avocat du fils de l'opposant assassiné, Me Maurice Buttin, assure que ces révélations sont «essentiellement un montage des services spéciaux marocains. C'est un contre-feu car si le dossier est transporté au Maroc, dit-il c'est la justice marocaine qui s'en occupe et qui prendra ce qu'elle veut dans le dossier».
De son côté, l'OMDH, l'Organisation marocaine des droits de l'Homme, demande la mise sur pied «d'une commission indépendante» pour faire la lumière sur le sort des disparus, dont celui de Ben Barka. «Ce dossier a été traité avec hésitation et nonchalance alors que des éléments de vérité surgissent de partout» estime l'organisation.
Avec l'AMDH, l'association marocaine pour les droits de l'homme, l'OMDH a écrit une lettre ouverte au président américain George W. Bush pour demander à la CIA d'ouvrir les dossiers concernant la répression présumée des dissidents politiques au cours des dernières années.
Selon les deux organisations, les révélations de Boukhari implique la CIA dans l'affaire Ben Barka. Le Monde et le Journal avaient en effet, sur la foi du témoignage de Boukhari, affirmé que trois Américains travaillaient pour le compte de la CIA au département de la contre-insurrection des services secrets marocains.
par Sylvie Berruet
Article publié le 19/07/2001