Nations unies
Des fins de mois difficiles
L'Organisation des Nations unies va devoir piocher dans les fonds destinés au maintien de la paix pour payer ses fonctionnaires. Plusieurs Etats membres, dont au premier chef les Etats-Unis, affichent des retards de paiement de leurs contributions 2001, et parfois des arriérés vieux de plusieurs années.
Fin août les Nations unies devraient être dans le rouge de 75 millions de dollars ce qui obligerait à utiliser des fonds destinés, en principe, aux opérations de maintien de la paix pour rémunérer les 8900 fonctionnaires de l'organisation. Le financement de l'Onu repose exclusivement sur les contributions des 189 Etats-membres, calculées en fonction de leur part dans l'économie mondiale et de leur capacité de paiement. Or, parmi les contributeurs, certains sont trop pauvres pour s'acquitter et d'autres sont de mauvais payeurs. Résultat, au 15 juillet, 513 millions de dollars restaient impayés sur les contributions 2001, pourtant exigibles, rappelle l'Onu, dès le début de l'année.
Cinq pays sont mis à l'index: les Etats-Unis, coutumiers du fait, qui doivent encore 298 millions de dollars, le Japon, 152 millions, le Brésil, plus de 17 millions, l'Argentine qui connaît actuellement une grave crise financière, doit 11,5 millions et la Chine 7,3 millions. A l'heure actuelle 103 Etats-membres sur 189 sont à jour de leurs contributions. C'est un peu moins bien que l'année dernière à la même époque où 108 pays étaient en règle. Mais, peu à peu, les pays qui doivent de l'argent à l'Onu finissent par payer puisque à fin septembre 2000 le nombre des Etats à jour était déjà passé à 131.
Ce n'est pas la première fois, en effet, que l'Organisation des Nations unies tire la sonnette d'alarme sur ses difficultés à payer ses salariés et le retard pris dans les remboursements aux pays qui fournissent, au nom de la communauté internationale, des contingents et du matériel pour les opérations de maintien de la paix. La situation s'est déjà produite en 2000 à la fin août quand l'Onu devait 800 millions de dollars à 73 pays, sans pouvoir s'acquitter.
Etats-Unis, la palme du mauvais payeur
L'Onu n'est pas dupe de la mauvaise volonté de certains. On peut lire dans un document officiel que des pays «choisissent de ne pas s'acquitter de leurs obligations financières dans le but de faire pression pour des raisons politiques». Cette accusation vise tout particulièrement les Etats-Unis peu suspects de ne pas avoir les moyens de payer à l'Onu ce qu'ils doivent. Et pourtant, ce pays remporte la palme du mauvais payeur, d'autant plus que l'importance du montant de ses contributions théoriques pèse lourdement sur l'équilibre budgétaire de l'organisation.
Pour rattraper une partie de ses retards de paiement, les Etats-Unis ont annoncé le versement prochain de 582 millions de dollars. Mais le Congrès américain menace de suspendre ce paiement pour manifester son opposition à l'instauration de la Cour pénale internationale sous l'égide des Nations unies. Pourtant la dette des Etats-Unis, y compris les arriérés des autres années, n'est pas mince: ils doivent, et devaient déjà en septembre 2000, 463 millions de dollars au titre du budget général, et près de 1,5 milliards pour les dépenses de maintien de la paix, soit en tout plus de 1,9 milliards de dollars. Si les Etats-Unis payaient ce qu'ils doivent au budget général le déficit fondrait d'un coup de 64%, précise-t-on aux Nations unies.
Certes, la charte des Nations unies de 1945 prévoit qu'un pays qui doit deux ans de contributions perd son droit de vote à l'assemblée générale. Et les Etats-Unis ont évité cette humiliation fin 1999 en s'acquittant du minimum nécessaire. Depuis, le montant des arriérés n'a plus décru.
Cinq pays sont mis à l'index: les Etats-Unis, coutumiers du fait, qui doivent encore 298 millions de dollars, le Japon, 152 millions, le Brésil, plus de 17 millions, l'Argentine qui connaît actuellement une grave crise financière, doit 11,5 millions et la Chine 7,3 millions. A l'heure actuelle 103 Etats-membres sur 189 sont à jour de leurs contributions. C'est un peu moins bien que l'année dernière à la même époque où 108 pays étaient en règle. Mais, peu à peu, les pays qui doivent de l'argent à l'Onu finissent par payer puisque à fin septembre 2000 le nombre des Etats à jour était déjà passé à 131.
Ce n'est pas la première fois, en effet, que l'Organisation des Nations unies tire la sonnette d'alarme sur ses difficultés à payer ses salariés et le retard pris dans les remboursements aux pays qui fournissent, au nom de la communauté internationale, des contingents et du matériel pour les opérations de maintien de la paix. La situation s'est déjà produite en 2000 à la fin août quand l'Onu devait 800 millions de dollars à 73 pays, sans pouvoir s'acquitter.
Etats-Unis, la palme du mauvais payeur
L'Onu n'est pas dupe de la mauvaise volonté de certains. On peut lire dans un document officiel que des pays «choisissent de ne pas s'acquitter de leurs obligations financières dans le but de faire pression pour des raisons politiques». Cette accusation vise tout particulièrement les Etats-Unis peu suspects de ne pas avoir les moyens de payer à l'Onu ce qu'ils doivent. Et pourtant, ce pays remporte la palme du mauvais payeur, d'autant plus que l'importance du montant de ses contributions théoriques pèse lourdement sur l'équilibre budgétaire de l'organisation.
Pour rattraper une partie de ses retards de paiement, les Etats-Unis ont annoncé le versement prochain de 582 millions de dollars. Mais le Congrès américain menace de suspendre ce paiement pour manifester son opposition à l'instauration de la Cour pénale internationale sous l'égide des Nations unies. Pourtant la dette des Etats-Unis, y compris les arriérés des autres années, n'est pas mince: ils doivent, et devaient déjà en septembre 2000, 463 millions de dollars au titre du budget général, et près de 1,5 milliards pour les dépenses de maintien de la paix, soit en tout plus de 1,9 milliards de dollars. Si les Etats-Unis payaient ce qu'ils doivent au budget général le déficit fondrait d'un coup de 64%, précise-t-on aux Nations unies.
Certes, la charte des Nations unies de 1945 prévoit qu'un pays qui doit deux ans de contributions perd son droit de vote à l'assemblée générale. Et les Etats-Unis ont évité cette humiliation fin 1999 en s'acquittant du minimum nécessaire. Depuis, le montant des arriérés n'a plus décru.
par Francine Quentin
Article publié le 17/08/2001