Peine de mort
Sursis pour Napoleon Beazley
Napoleon Beazley, condamné à mort noir américain a échappé in extremis à son exécution prévue mercredi soir au Texas, grâce à un sursis accordé par une Cour d'appel de cet Etat. Il avait été condamné à la peine capitale en 1995 pour un meurtre commis à l'âge de 17 ans. Mineur au moment des faits, son cas continue de diviser les Américains.
Lorsque Napoleon Beazley a commis son crime le 19 avril 1994, il n'avait que 17 ans. C'est lors d'un cambriolage à main armée que la victime, John Luttig, un industriel texan de 63 ans, a perdu la vie. Les deux complices de Naopelon Beazley ont écopé de peine de prison à vie alors que lui a été condamné à la peine capitale pour meurtre par un jury composé exclusivement de blancs. Outre le fait qu'il était mineur, sa condamnation à mort avait alors été critiquée en raison de faux témoignages faits par ses complices, d'un jury suspecté de partialité et du rôle qu'aurait joué dans l'affaire le fils de la victime, le juge Michael Luttig. Les avocats de Napoleon Beazley ont présenté dix allégations mettant en cause la validité de sa condamnation et de la sentence qui s'en était suivie.
Mercredi soir, la Cour d'appel d'Austin a reporté son exécution, quatre heures avant l'injection létale. Une décision exceptionnelle dans cet Etat alors que deux jours auparavant, la Commission des grâces du Texas et la Cour suprême des Etats-Unis avaient refusé de surseoir à l'exécution. C'est sans doute sous la pression de campagnes de protestation suscitées dans le pays et à l'étranger que la Cour a décidé de prendre en considération les arguments des avocats de Napoleon Beazley qui ont estimé qu'il était illégal d'exécuter une personne qui était mineure au moment des faits qui lui sont reprochés. Sans motiver leur décision, les juges texans ont indiqué que l'accusé bénéficiait «d'un report de son exécution en attendant d'autres décisions de la Cour».
Protestations d'Amnesty International et de l'Europe
Les faux témoignages des complices, un jury suspecté de partialité et l'influence du juge fédéral Michael Luttig, fils de la victime, suscitent depuis des années de multiples interrogations aux Etats-Unis. Selon le Austin American-Statesman, le quotidien de la capitale texane, «certaines preuves suggèrent une discrimination raciale, une procédure injuste et de faux témoignages sur les dangers présumés que posait le jeune homme à la société».
Peu avant la date où il devait être exécuté, le cas de Napoleon Beazley a provoqué une nouvelle campagne d'indignation sur l'application controversée de la peine de mort aux Etats-Unis. Amnesty International a dénoncé le jury qui a condamné le noir américain arguant que l'un des jurés connaissait la victime et que John Luttig, la victime, était le père d'un des juges de Cour d'appel d'Austin. Pour sa part, Nicole Fontaine, la présidente du Parlement européen, avait adressé, la semaine dernière, un télégramme au gouverneur du Texas, Rick Perry, lui demandant une mesure de clémence en faveur du condamné. Le Conseil de l'Europe, quant à lui, avait déclaré mardi que l'exécution de Napoleon Beazley irait à l'encontre «des normes juridiques internationales et des valeurs de civilisation».
Seule une grâce accordée par le gouverneur du Texas, successeur de George W. Bush, peut encore sauver Napoleon Beazley. Si tel n'est pas le cas, il risque de devenir le 19ème détenu américain à être exécuté, depuis 1976, pour un crime commis alors qu'il était mineur.
Mercredi soir, la Cour d'appel d'Austin a reporté son exécution, quatre heures avant l'injection létale. Une décision exceptionnelle dans cet Etat alors que deux jours auparavant, la Commission des grâces du Texas et la Cour suprême des Etats-Unis avaient refusé de surseoir à l'exécution. C'est sans doute sous la pression de campagnes de protestation suscitées dans le pays et à l'étranger que la Cour a décidé de prendre en considération les arguments des avocats de Napoleon Beazley qui ont estimé qu'il était illégal d'exécuter une personne qui était mineure au moment des faits qui lui sont reprochés. Sans motiver leur décision, les juges texans ont indiqué que l'accusé bénéficiait «d'un report de son exécution en attendant d'autres décisions de la Cour».
Protestations d'Amnesty International et de l'Europe
Les faux témoignages des complices, un jury suspecté de partialité et l'influence du juge fédéral Michael Luttig, fils de la victime, suscitent depuis des années de multiples interrogations aux Etats-Unis. Selon le Austin American-Statesman, le quotidien de la capitale texane, «certaines preuves suggèrent une discrimination raciale, une procédure injuste et de faux témoignages sur les dangers présumés que posait le jeune homme à la société».
Peu avant la date où il devait être exécuté, le cas de Napoleon Beazley a provoqué une nouvelle campagne d'indignation sur l'application controversée de la peine de mort aux Etats-Unis. Amnesty International a dénoncé le jury qui a condamné le noir américain arguant que l'un des jurés connaissait la victime et que John Luttig, la victime, était le père d'un des juges de Cour d'appel d'Austin. Pour sa part, Nicole Fontaine, la présidente du Parlement européen, avait adressé, la semaine dernière, un télégramme au gouverneur du Texas, Rick Perry, lui demandant une mesure de clémence en faveur du condamné. Le Conseil de l'Europe, quant à lui, avait déclaré mardi que l'exécution de Napoleon Beazley irait à l'encontre «des normes juridiques internationales et des valeurs de civilisation».
Seule une grâce accordée par le gouverneur du Texas, successeur de George W. Bush, peut encore sauver Napoleon Beazley. Si tel n'est pas le cas, il risque de devenir le 19ème détenu américain à être exécuté, depuis 1976, pour un crime commis alors qu'il était mineur.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 16/08/2001