Conjoncture
Pas de «lundi noir» à Wall Street
Après quatre jours d'interruption des cotations, pendant lesquels les autres bourses mondiales, désemparées, ont baissé, Wall Street a repris ses activités lundi. La place financière new-yorkaise, la première au monde, a affiché une forte baisse à l'ouverture, avant de se stabiliser. Le Dow Jones a finalement perdu 7,13%, alors que des mesures préventives avaient été prises pour éviter un effondrement des cours.
A 9 heures 30, lundi, le retentissement de la cloche annonçant l'ouverture des cotations à la bourse de New York, sonnée par des membres des services de secours qui s'activent depuis mardi sur les ruines du World Trade Center, a été suivi de deux minutes de silence en hommage aux victimes des attentats. Les essais techniques de fonctionnement menés samedi ont été concluants et les opérateurs, dont certains ont déplacé leurs locaux sur le New Jersey voisin, se tenaient prêts.
Cette séance de cotations, après quatre jours d'interruption et deux jours de week-end, était celle de tous les dangers pour les marchés financiers, américains mais aussi mondiaux. En effet, la nervosité était perceptible lundi sur les autres bourses mondiales avant l'ouverture de New York, la première place au monde, qui leur sert traditionnellement de boussole. Depuis mardi, les bourses asiatiques et européennes, désemparées ont connu des périodes de flottement, mais avec une tendance générale à la baisse.
Pour les marchés américains, paradoxalement, la suspension des cotations a empêché un tel mouvement baissier, mais l'heure de vérité a sonné à la reprise avec, une baisse de l'indicateur Dow Jones de 6,5% entraîné par l'effondrement des valeurs des compagnies aériennes et d'assurances. Finalement, la bourse de New York reprenait son sang-froid mais enregistrait une perte de 7,13%.
Mesures préventives
Les responsables économiques et financiers américains avaient pourtant pris, à titre préventif, des précautions pour éviter un krach, comme celui de 1987, présent dans tous les esprits, et limiter les dégâts. Un peu plus d'une heure avant l'ouverture de Wall Street, lundi, la Réserve fédérale américaine a annoncé une nouvelle baisse d'un demi-point de ses taux d'intérêts directeurs, la huitième depuis le début de l'année. La Banque centrale européenne lui a emboité le pas peu après. La semaine dernière, la Fed et plusieurs autres banques centrales, dont la Banque centrale européenne, ont conclu un accord pour un échange de devises permettant de fournir des liquidités aux marchés et contenir ainsi les mouvements de ventes massives.
De plus, à titre exceptionnel, les entreprises cotées aux Etats-Unis ont reçu l'autorisation de procéder au rachat de leurs propres actions pour des montants plus importants que les plafonds habituels et sans attendre de décision formelle de leurs conseils d'administration. Cette disposition a pour objectif de permettre aux entreprises de soutenir le cours de leurs actions et de se mettre quelque peu à l'abri de la spéculation.
Plus hypothétique, l'appel au patriotisme des Américains, invités à ne pas jouer contre leur pays en vendant et, mieux encore, à acheter pour marquer leur confiance dans l'économie de leur pays. S'il était entendu, cet appel pourrait, à court terme, enrayer les risques de krach et, par contrecoup, faire baiser les valeurs européennes dont beaucoup sont détenues par des fonds de pensions américains. Toutefois, les analystes relèvent que les fonds spéculatifs n'ont de compte à rendre qu'à leurs investisseurs dont les motivations peuvent diverger.
A plus long terme, la situation des marchés financiers dépend de la santé de l'économie américaine, emploi, production, investissements, déjà mal en point avant les attentats. Le vice-président Dick Cheney n'a pas exclu une récession dont les conséquences s'étendraient à l'économie mondiale.
Lire également:
New York: les matières premières sur leur lancée (chronique de Jean-Pierre Boris).
Cette séance de cotations, après quatre jours d'interruption et deux jours de week-end, était celle de tous les dangers pour les marchés financiers, américains mais aussi mondiaux. En effet, la nervosité était perceptible lundi sur les autres bourses mondiales avant l'ouverture de New York, la première place au monde, qui leur sert traditionnellement de boussole. Depuis mardi, les bourses asiatiques et européennes, désemparées ont connu des périodes de flottement, mais avec une tendance générale à la baisse.
Pour les marchés américains, paradoxalement, la suspension des cotations a empêché un tel mouvement baissier, mais l'heure de vérité a sonné à la reprise avec, une baisse de l'indicateur Dow Jones de 6,5% entraîné par l'effondrement des valeurs des compagnies aériennes et d'assurances. Finalement, la bourse de New York reprenait son sang-froid mais enregistrait une perte de 7,13%.
Mesures préventives
Les responsables économiques et financiers américains avaient pourtant pris, à titre préventif, des précautions pour éviter un krach, comme celui de 1987, présent dans tous les esprits, et limiter les dégâts. Un peu plus d'une heure avant l'ouverture de Wall Street, lundi, la Réserve fédérale américaine a annoncé une nouvelle baisse d'un demi-point de ses taux d'intérêts directeurs, la huitième depuis le début de l'année. La Banque centrale européenne lui a emboité le pas peu après. La semaine dernière, la Fed et plusieurs autres banques centrales, dont la Banque centrale européenne, ont conclu un accord pour un échange de devises permettant de fournir des liquidités aux marchés et contenir ainsi les mouvements de ventes massives.
De plus, à titre exceptionnel, les entreprises cotées aux Etats-Unis ont reçu l'autorisation de procéder au rachat de leurs propres actions pour des montants plus importants que les plafonds habituels et sans attendre de décision formelle de leurs conseils d'administration. Cette disposition a pour objectif de permettre aux entreprises de soutenir le cours de leurs actions et de se mettre quelque peu à l'abri de la spéculation.
Plus hypothétique, l'appel au patriotisme des Américains, invités à ne pas jouer contre leur pays en vendant et, mieux encore, à acheter pour marquer leur confiance dans l'économie de leur pays. S'il était entendu, cet appel pourrait, à court terme, enrayer les risques de krach et, par contrecoup, faire baiser les valeurs européennes dont beaucoup sont détenues par des fonds de pensions américains. Toutefois, les analystes relèvent que les fonds spéculatifs n'ont de compte à rendre qu'à leurs investisseurs dont les motivations peuvent diverger.
A plus long terme, la situation des marchés financiers dépend de la santé de l'économie américaine, emploi, production, investissements, déjà mal en point avant les attentats. Le vice-président Dick Cheney n'a pas exclu une récession dont les conséquences s'étendraient à l'économie mondiale.
Lire également:
New York: les matières premières sur leur lancée (chronique de Jean-Pierre Boris).
par Francine Quentin
Article publié le 17/09/2001