Iran
A Téhéran, on ne crie plus «mort aux USA»
Depuis le début de la crise, Téhéran a multiplié les gestes de bonne volonté à l'égard des Etats-Unis. Téhéran espère profiter de cette crise pour renforcer sa position dans la région.
De notre correspondant en Iran
La visite du chef de la diplomatie britannique à Téhéran est non seulement un tournant dans les relations entre les deux pays -c'est le plus important responsable britannique qui se rend en Iran depuis la révolution islamique de 1979- mais de plus elle montre le rôle croissant de l'Iran à l'occasion de la crise actuelle. En effet, la très ferme condamnation des attentats du 11 septembre par le président Khatami et les messages de sympathie envoyés par plusieurs responsables iraniens, ont été très appréciés à Washington.
D'ailleurs, Jack Straw est porteur d'un message de la part des Américains pour les responsables iraniens. Depuis les attaques terroristes contre les Etats-Unis, Tony Blair a appelé à deux reprises le président Khatami. Les Etats-Unis voudraient que l'Iran fasse partie de la coalition internationale pour lutter contre le terrorisme. Jack Straw vient à Téhéran pour transmettre ce message. Une proposition que les Iraniens se disent prêts à accepter à condition que ce soit sous l'égide des Nations unies
Les Américains remercient l'Iran
Le ministre britannique n'est pas le seul messager. En effet, la semaine dernière les Américains ont envoyé un message de remerciements aux dirigeants de Téhéran. «Nous avons envoyé un message par l'intermédiaire des Suisses pour remercier les Iraniens pour leurs positions [condamnant les attaques terroristes du 11 septembre] et nous leur avons dit que nous espérons qu'ils ne vont pas rester en dehors de ce que nous allons entreprendre [la lutte contre le terrorisme]» a affirmé un diplomate américain.
Depuis la rupture des relations diplomatiques entre Téhéran et Washington en 1980, la Suisse représente les intérêts américains en Iran. L'ambassadeur suisse à Téhéran qui a refusé de commenter cette information est parti dimanche à Washington pour consulter les Américains. Enfin, le ministre belge des Affaires étrangères doit également venir à Téhéran à la tête de la troïka européenne pour consulter les Iraniens.
Il semble que l'ensemble des dirigeants du pays soient tombés d'accord sur cette ligne de rapprochement avec les Occidentaux. Ces deux dernières semaines, le traditionnel slogan «mort à l'Amérique» crié depuis la victoire de la révolution islamique lors de la prière du vendredi a été tout simplement «oublié». Vendredi dernier, les plus zélés qui refusaient de respecter cette consigne ont été priés de se taire. Surtout, deux rassemblements ont été organisés à Téhéran par «sympathie avec les Américains et les victimes des attentats». Du jamais vu ces vingt dernières années.
Il n'empêche, certains durs du régime critiquent violemment cette nouvelle politique. Ainsi, le quotidien conservateur Keyhan a dénoncé la visite de Jack Straw. Hier, lundi, plusieurs dizaines d'extrémistes islamiques ont tenté de manifester devant l'ambassade de la Grande Bretagne, mais la police les a dispersés manu militari. Après 22 ans de ruptures diplomatiques, Téhéran et Washington pourraient rependre langue de nouveau pour parler de l'avenir de l'Afghanistan. L'Iran qui était il y a encore pas si longtemps régulièrement accusé de soutenir le terrorisme international veut profiter de cette crise pour redorer son blason et faire reconnaître son rôle de puissance régionale. De même, la position iranienne pourrait permettre une levée des sanctions américaines.
Sans compter les intérêts stratégiques de l'Iran en Afghanistan. En effet, les taliban n'ont jamais caché leur hostilité envers Téhéran. Ensuite, l'Iran est confronté au trafic de la drogue en provenance de l'Afghanistan. Enfin, il y a la présence de près de trois millions de réfugiés afghans en Iran. Si, le pouvoir change a Kaboul, tous ces problèmes pourront être réglés. Ce qui explique la politique de neutralité de l'Iran.
La visite du chef de la diplomatie britannique à Téhéran est non seulement un tournant dans les relations entre les deux pays -c'est le plus important responsable britannique qui se rend en Iran depuis la révolution islamique de 1979- mais de plus elle montre le rôle croissant de l'Iran à l'occasion de la crise actuelle. En effet, la très ferme condamnation des attentats du 11 septembre par le président Khatami et les messages de sympathie envoyés par plusieurs responsables iraniens, ont été très appréciés à Washington.
D'ailleurs, Jack Straw est porteur d'un message de la part des Américains pour les responsables iraniens. Depuis les attaques terroristes contre les Etats-Unis, Tony Blair a appelé à deux reprises le président Khatami. Les Etats-Unis voudraient que l'Iran fasse partie de la coalition internationale pour lutter contre le terrorisme. Jack Straw vient à Téhéran pour transmettre ce message. Une proposition que les Iraniens se disent prêts à accepter à condition que ce soit sous l'égide des Nations unies
Les Américains remercient l'Iran
Le ministre britannique n'est pas le seul messager. En effet, la semaine dernière les Américains ont envoyé un message de remerciements aux dirigeants de Téhéran. «Nous avons envoyé un message par l'intermédiaire des Suisses pour remercier les Iraniens pour leurs positions [condamnant les attaques terroristes du 11 septembre] et nous leur avons dit que nous espérons qu'ils ne vont pas rester en dehors de ce que nous allons entreprendre [la lutte contre le terrorisme]» a affirmé un diplomate américain.
Depuis la rupture des relations diplomatiques entre Téhéran et Washington en 1980, la Suisse représente les intérêts américains en Iran. L'ambassadeur suisse à Téhéran qui a refusé de commenter cette information est parti dimanche à Washington pour consulter les Américains. Enfin, le ministre belge des Affaires étrangères doit également venir à Téhéran à la tête de la troïka européenne pour consulter les Iraniens.
Il semble que l'ensemble des dirigeants du pays soient tombés d'accord sur cette ligne de rapprochement avec les Occidentaux. Ces deux dernières semaines, le traditionnel slogan «mort à l'Amérique» crié depuis la victoire de la révolution islamique lors de la prière du vendredi a été tout simplement «oublié». Vendredi dernier, les plus zélés qui refusaient de respecter cette consigne ont été priés de se taire. Surtout, deux rassemblements ont été organisés à Téhéran par «sympathie avec les Américains et les victimes des attentats». Du jamais vu ces vingt dernières années.
Il n'empêche, certains durs du régime critiquent violemment cette nouvelle politique. Ainsi, le quotidien conservateur Keyhan a dénoncé la visite de Jack Straw. Hier, lundi, plusieurs dizaines d'extrémistes islamiques ont tenté de manifester devant l'ambassade de la Grande Bretagne, mais la police les a dispersés manu militari. Après 22 ans de ruptures diplomatiques, Téhéran et Washington pourraient rependre langue de nouveau pour parler de l'avenir de l'Afghanistan. L'Iran qui était il y a encore pas si longtemps régulièrement accusé de soutenir le terrorisme international veut profiter de cette crise pour redorer son blason et faire reconnaître son rôle de puissance régionale. De même, la position iranienne pourrait permettre une levée des sanctions américaines.
Sans compter les intérêts stratégiques de l'Iran en Afghanistan. En effet, les taliban n'ont jamais caché leur hostilité envers Téhéran. Ensuite, l'Iran est confronté au trafic de la drogue en provenance de l'Afghanistan. Enfin, il y a la présence de près de trois millions de réfugiés afghans en Iran. Si, le pouvoir change a Kaboul, tous ces problèmes pourront être réglés. Ce qui explique la politique de neutralité de l'Iran.
par Siavosh Ghazi
Article publié le 25/09/2001