Football
Les Coqs plutôt que les Fennecs
Pour l'avoir attendu si longtemps, les amateurs de football risquent de ne pas savourer le match France-Algérie, comme ils auraient pu le faire dans les années quatre-vingt. L'Algérie rayonnait comme jamais et la France traçait une route qui allait la conduire à la conquête de la Coupe du Monde en 1998. Soixante-douze places séparent les deux équipes au classement mondial de la FIFA. C'est une «Algérie malade», dit son entraîneur et ex-joueur vedette Rabah Madjer qui abordera cette rencontre historique.
Les heures heureuses du football algérien sont loin. C'était le temps des Fergani, Dahleb, Assad, Madjer et Belloumi. C'était le temps où l'Algérie dominait l'Allemagne lors de la Coupe du Monde en Espagne. C'était le temps où l'Algérie ennivrait les spectateurPour l'avoir attendu si longtemps, les amateurs de football risquent de ne pas savourer le match France-Algérie, comme ils auraient pu le faire dans les années quatre-vingt. L'Algérie rayonnait comme jamais et la France traçait une route qui allait la conduire à la conquête de la Coupe du Monde en 1998. Soixante-douze places séparent les deux équipes au classement mondial de la FIFA. C'est une «Algérie malade», dit son entraîneur et ex-joueur vedette Rabah Madjer qui abordera cette rencontre historique.s par son football en mouvement, ses arabesques, ses talents inimitables, sa joie de jouer, sa capacité à accélérer le jeu en pleine action, un peu à la mode brésilienne. Une époque qui allait durer de 1980 à 1990, entre une finale de Coupe d'Afrique des Nations à Lagos (0-3 contre le Nigéria) et la conquête du titre continental à Alger (1-0 contre le même Nigéria). Depuis la sélection a vécu dans l'instabilité la plus complète. On n'a pas compté moins de quinze changements d'entraîneurs, entre les licenciements, les démissions et les incompatibilités d'humeur.
Les dirigeants de la fédération ont connu le même type de mouvements et le football s'en est trouvé délaissé. Ce qui faisait, à une époque, la force du football algérien, ses équipes de jeunes, a quasiment disparu. L'unique participation d'une équipe juniors au championnat du monde de la catégorie remonte à 1979 (elle s'était incliné en quart de finale contre l'Argentine de Diego Maradona). Pas la moindre apparition non plus chez les cadets. Le talent est toujours latent, mais il y a longtemps qu'il n'est plus détecté. Depuis plus de dix ans, les coups d'éclat n'existent plus et ce sont des « Fennecs » (renards du désert) bien pâles qui s'apprêtent à affronter le champion du monde en titre. Une formation composée pour moitié de joueurs expatriés (dix en France, un en Belgique et un en Ecosse) à la tête desquels on retrouve le milieu de terrain de l'Olympique de Marseille Djamel Belmadi et l'attaquant de Guingamp Adelhafid Tasfaout. Une formation qui aura dans un premier temps la volonté d'être à la hauteur de l'événement qualifié plus politiquement que sportivement d'historique. Un match qui doit permettre à Rabah Madjer de poser les bases du onze-type qui disputera à partir du 19 janvier à Bamako la 23ème Coupe d'Afrique des Nations. Un match qui sera le douzième de l'année 2000 (5 victoires, 2 nuls, 1 défaite, 16 buts pour, 16 buts contre).
Roger Lemerre n'a pas les mêmes soucis que Rabah Madjer. Mais l'année 2001 a été moins favorable aux « Coqs » que les précédentes. Pour la première fois depuis longtemps, elle a été battue à trois reprises lors de ses dix dernières rencontres, le 28 mars par l'Espagne à Valence (1-2), le 1er juin à Taegu par l'Australie (0-1) dans le cadre de la Coupe des confédérations, et le 1er septembre à Santiago par le Chili (0-1).
Toutefois, elle a inscrit vingt-quatre buts et n'en a encaissé que six, ce qui confirme que sa défense demeure toujours très solide sous la conduite de Fabien Barthez et que son attaque avec les Henry, Trezeguet et Wiltord est une des plus prolifiques actuellement. Ajoutezûy un Zidane qui, même en léger recul ces derniers mois, demeure un incomparable inspirateur, brillamment épaulé par un Pires qui n'a cessé de prendre du volume depuis qu'il joue à Arsenal. Sans oublier les Desailly, Lizarazu, Thuram et autres Vieira. Et même si Zidane a confié avant le match qu'un match nul serait son résultat préféré compte tenu d'origines algériennes dont il se dit «fier», il est évident que les Français feront tout pour le gagner. C'est l'obligation d'un champion du monde qui n'a plus que neuf mois avant de repartir à une éventuelle deuxième conquête consécutive de la couronne suprême et dont un certain nombre de joueurs savent que c'est dans ce genre de rencontres qu'on peut conquérir des galons de titulaire, à tout le moins de s'imposer dans la liste définitive des sélectionnés pour le Mondial.
Classé à hauts risques, en raison du passé des deux pays et de l'environnement international du moment, ce France-Algérie pourrait, s'il était éclairé de quelques instants d'intense luminosité par la grâce des joueurs, sceller des relations plus sereines entre les deux riverains de la Méditerranée. Le sport est parfois bien plus efficace qu'une poignée de mains entre hommes politiques.
Les dirigeants de la fédération ont connu le même type de mouvements et le football s'en est trouvé délaissé. Ce qui faisait, à une époque, la force du football algérien, ses équipes de jeunes, a quasiment disparu. L'unique participation d'une équipe juniors au championnat du monde de la catégorie remonte à 1979 (elle s'était incliné en quart de finale contre l'Argentine de Diego Maradona). Pas la moindre apparition non plus chez les cadets. Le talent est toujours latent, mais il y a longtemps qu'il n'est plus détecté. Depuis plus de dix ans, les coups d'éclat n'existent plus et ce sont des « Fennecs » (renards du désert) bien pâles qui s'apprêtent à affronter le champion du monde en titre. Une formation composée pour moitié de joueurs expatriés (dix en France, un en Belgique et un en Ecosse) à la tête desquels on retrouve le milieu de terrain de l'Olympique de Marseille Djamel Belmadi et l'attaquant de Guingamp Adelhafid Tasfaout. Une formation qui aura dans un premier temps la volonté d'être à la hauteur de l'événement qualifié plus politiquement que sportivement d'historique. Un match qui doit permettre à Rabah Madjer de poser les bases du onze-type qui disputera à partir du 19 janvier à Bamako la 23ème Coupe d'Afrique des Nations. Un match qui sera le douzième de l'année 2000 (5 victoires, 2 nuls, 1 défaite, 16 buts pour, 16 buts contre).
Roger Lemerre n'a pas les mêmes soucis que Rabah Madjer. Mais l'année 2001 a été moins favorable aux « Coqs » que les précédentes. Pour la première fois depuis longtemps, elle a été battue à trois reprises lors de ses dix dernières rencontres, le 28 mars par l'Espagne à Valence (1-2), le 1er juin à Taegu par l'Australie (0-1) dans le cadre de la Coupe des confédérations, et le 1er septembre à Santiago par le Chili (0-1).
Toutefois, elle a inscrit vingt-quatre buts et n'en a encaissé que six, ce qui confirme que sa défense demeure toujours très solide sous la conduite de Fabien Barthez et que son attaque avec les Henry, Trezeguet et Wiltord est une des plus prolifiques actuellement. Ajoutezûy un Zidane qui, même en léger recul ces derniers mois, demeure un incomparable inspirateur, brillamment épaulé par un Pires qui n'a cessé de prendre du volume depuis qu'il joue à Arsenal. Sans oublier les Desailly, Lizarazu, Thuram et autres Vieira. Et même si Zidane a confié avant le match qu'un match nul serait son résultat préféré compte tenu d'origines algériennes dont il se dit «fier», il est évident que les Français feront tout pour le gagner. C'est l'obligation d'un champion du monde qui n'a plus que neuf mois avant de repartir à une éventuelle deuxième conquête consécutive de la couronne suprême et dont un certain nombre de joueurs savent que c'est dans ce genre de rencontres qu'on peut conquérir des galons de titulaire, à tout le moins de s'imposer dans la liste définitive des sélectionnés pour le Mondial.
Classé à hauts risques, en raison du passé des deux pays et de l'environnement international du moment, ce France-Algérie pourrait, s'il était éclairé de quelques instants d'intense luminosité par la grâce des joueurs, sceller des relations plus sereines entre les deux riverains de la Méditerranée. Le sport est parfois bien plus efficace qu'une poignée de mains entre hommes politiques.
par Gérard Dreyfus
Article publié le 05/10/2001