Argent sale
Mobilisation internationale contre l'argent des réseaux
Le Gafi (groupe d'action financière sur le blanchiment de capitaux) va étendre son action à la lutte contre le financement du terrorisme. La mobilisation internationale contre l'argent des organisations terroristes est lancée et les ministres des Finances du G7, réunis ce week-end à Washington, se sont engagés à une coopération étroite.
Depuis les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis et la mise accusation de Oussama Ben Laden, la qualité de «milliardaire» de cet héritier d'une famille saoudienne richissime a été sans cesse soulignée. Son rôle central dans le financement de réseaux terroristes a mis en lumière, dans les pays occidentaux, la nécessité de tarir la source financière de ces organisations, parallèlement aux opérations militaires de démantèlement des camps d'entraînement.
Premier effet de cette mobilisation internationale contre l'argent du terrorisme, le Gafi (groupe d'action financière sur le blanchiment de capitaux) tiendra une réunion extraordinaire à Washington les 29 et 30 octobre pour lancer des initiatives. Cette réunion d'urgence constitue donc une extension des compétences du Gafi à l'argent du terrorisme. En effet, souligne Patrick Moulette, secrétaire général du Gafi, cette organisation internationale s'occupait jusqu'à présent du blanchiment de l'argent sale c'est-à-dire du recyclage des capitaux issus d'activités criminelles (trafic d'armes, drogue, etc). Or, dans le cas du financement du terrorisme, l'argent peut parfaitement avoir une origine légale et être ensuite «noirci» en pénétrant dans le circuit terroriste.
Le Conseil de coopération du Golfe au Gafi
Lors de la réunion qui va se tenir entre les 29 pays et les deux organisations internationales membres du Gafi, une délégation sera particulièrement sous les projecteurs : le Conseil de coopération du Golfe. Cette organisation, créée en 1981, regroupe l'Arabie saoudite, dont la responsabilité dans le financement des réseaux islamistes et fondamentalistes est fréquemment évoquée, Bahreïn, les Emirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar.
Comme il le fait déjà pour l'argent sale, le Gafi va donc établir des normes internationales de lutte contre le financement du terrorisme et les promouvoir auprès de la communauté internationale. Par la suite, il aura pour mission d'évaluer le respect de ces engagements par les pays membres de l'organisation et de dresser la liste de ceux qui, membres ou non-membres, ne s'y conforment pas et contribuent ou favorisent les contributions au financement du terrorisme.
En revanche, le Gafi ne mène pas directement d'enquêtes sur les circuits de l'argent sale. C'est pourquoi les ministres des Finances du G7, réunis ce week-end à Washington, ont annoncé d'ici deux mois maximum la création d'une structure d'échange d'informations financières sur le terrorisme faisant appel à la coopération de tous les pays. Les cellules et unités de renseignement financier des différents pays seront en outre mises à contribution. C'est, par exemple, le rôle du «groupe Egmont» créé en 1995 à l'initiative des Américains, des Belges et des Français.
Côté français, le ministère de l'Economie et des Finances qui disposait déjà d'une unité spécialisée dans le renseignement financier, TRACFIN (Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins) a mis en place, il y a quelques jours, une cellule de lutte contre le financement du terrorisme, FINTER, qui, outre TRACFIN, mobilise les services des douanes, du Trésor, des impôts, de la législation fiscale, des relations économiques extérieures et des affaires juridiques.
Premier effet de cette mobilisation internationale contre l'argent du terrorisme, le Gafi (groupe d'action financière sur le blanchiment de capitaux) tiendra une réunion extraordinaire à Washington les 29 et 30 octobre pour lancer des initiatives. Cette réunion d'urgence constitue donc une extension des compétences du Gafi à l'argent du terrorisme. En effet, souligne Patrick Moulette, secrétaire général du Gafi, cette organisation internationale s'occupait jusqu'à présent du blanchiment de l'argent sale c'est-à-dire du recyclage des capitaux issus d'activités criminelles (trafic d'armes, drogue, etc). Or, dans le cas du financement du terrorisme, l'argent peut parfaitement avoir une origine légale et être ensuite «noirci» en pénétrant dans le circuit terroriste.
Le Conseil de coopération du Golfe au Gafi
Lors de la réunion qui va se tenir entre les 29 pays et les deux organisations internationales membres du Gafi, une délégation sera particulièrement sous les projecteurs : le Conseil de coopération du Golfe. Cette organisation, créée en 1981, regroupe l'Arabie saoudite, dont la responsabilité dans le financement des réseaux islamistes et fondamentalistes est fréquemment évoquée, Bahreïn, les Emirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar.
Comme il le fait déjà pour l'argent sale, le Gafi va donc établir des normes internationales de lutte contre le financement du terrorisme et les promouvoir auprès de la communauté internationale. Par la suite, il aura pour mission d'évaluer le respect de ces engagements par les pays membres de l'organisation et de dresser la liste de ceux qui, membres ou non-membres, ne s'y conforment pas et contribuent ou favorisent les contributions au financement du terrorisme.
En revanche, le Gafi ne mène pas directement d'enquêtes sur les circuits de l'argent sale. C'est pourquoi les ministres des Finances du G7, réunis ce week-end à Washington, ont annoncé d'ici deux mois maximum la création d'une structure d'échange d'informations financières sur le terrorisme faisant appel à la coopération de tous les pays. Les cellules et unités de renseignement financier des différents pays seront en outre mises à contribution. C'est, par exemple, le rôle du «groupe Egmont» créé en 1995 à l'initiative des Américains, des Belges et des Français.
Côté français, le ministère de l'Economie et des Finances qui disposait déjà d'une unité spécialisée dans le renseignement financier, TRACFIN (Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins) a mis en place, il y a quelques jours, une cellule de lutte contre le financement du terrorisme, FINTER, qui, outre TRACFIN, mobilise les services des douanes, du Trésor, des impôts, de la législation fiscale, des relations économiques extérieures et des affaires juridiques.
par Francine Quentin
Article publié le 08/10/2001