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Islamisme

Londres prête à extrader Rachid Ramda

La coopération judiciaire internationale, activée depuis les attentats anti-américains du 11 septembre dernier, relance et réactive des procédures qui sommeillaient. Ainsi, les autorités britanniques ont-elles annoncé l'extradition imminente de Rachid Ramda, soupçonné d'avoir financé les attentats commis en France en 1995. Celui-ci dispose de sept jours pour faire appel de cette décision.
Considéré comme l'un des cerveaux de la vague d'attentats qui a frappé la France en 1995, Rachid Ramda, appelé Abou Farès dans la clandestinité, avait été arrêté en Grande Bretagne en novembre 1995. Son interpellation avait eu lieu quelques jours après le démantèlement sur le sol français du réseau responsable des attentats. Le coordinateur présumé de cette vague de violences, Boualem Bensaïd avait été arrêté au cours de cette opération.

L'annonce de l'extradition de Rachid Ramda, constitue une victoire pour la justice française. C'est en effet l'aboutissement d'un long bras de fer (six ans) avec les autorités judiciaires britanniques. Pas moins de quatre mandats d'arrêts internationaux et autant de demandes d'extradition ont été délivrés en vain à son encontre par les juges Jean-Louis Bruguière et Jean-François Ricard.

Inculpé d'«association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste», Ramda est soupçonné d'être impliqué dans trois attentats commis à Paris en 1995: le 25 juillet dans la station de RER Saint-Michel (8 morts), le 6 octobre à l'extérieur du métro Maison Blanche et enfin, le 17 octobre à la station Musée d'Orsay.

L'enquête a permis d'établir le rôle de Rachid Ramda. Il aurait financé ce réseau terroriste, placé sous les ordres de Djamel Zitouni, cerveau du GIA algérien. Depuis Londres, Rachid Ramda aurait effectué des versements sur le compte de Boualem Bensaïd en France, permettant à celui d'effectuer sa sinistre besogne. La police dispose également de nombreux enregistrements de conversations téléphoniques entre les deux hommes. Mais en dépit des preuves transmises à Londres, l'activiste du GIA a pu jusqu'ici échapper à l'extradition, grâce aux multiples recours et appels déposés par ses avocats.

Réclamé aussi par l'Algérie

Pour Françoise Rudetzki, présidente de «SOS attentats», cette annonce est avant tout une satisfaction même si il est «regrettable que cette extradition ait été obtenue à cause des événements du 11 septembre, six ans après les premières demandes des juges d'instruction et des parties civiles».

Il serait souhaitable, poursuit dans un communiqué la présidente de l'association, que «la convention signée en 1996 par les ministres des Affaires intérieures et de la Justice à Dublin, soit ratifiée par les parlementaires français avant la fin de l'année», de manière à éviter «ces délais interminables». Cette convention devait permettre d'accélérer et de simplifier les procédures d'extradition.

Enfin, Rachid Ramda est aussi réclamé en Algérie, son pays d'origine, qui l'avait condamné à mort par contumace pour un sanglant attentat commis en 1992 par le GIA à l'aéroport d'Alger.



par Sylvie  Berruet

Article publié le 09/10/2001