Mexique
Soutien inconditionnel aux Etats-Unis
Les récents événements aux Etats-Unis ont permis de révéler les nouvelles tendances de la politique extérieure mexicaine : un virage à 180 degrés.
De notre correspondant au Mexique
Le Mexique est très jaloux de sa politique extérieure. Par tradition, il a toujours défendu la neutralité et la non intervention, défendant l'auto-détermination des peuples. Sa position de médiateur dans de nombreux conflits lui a donné une certaine aura en Amérique latine. Ses efforts pour la paix mondiale et le désarmement nucléaire avait valu au ministre des Relations extérieures de l'époque,Alfonso Garcfa Robles, le prix Nobel de la Paix, en 1982. Une politique souvent nationaliste qui puise ses principes dans une expérience historique : le Mexique n'a jamais participé à une seule guerre contre un autre pays mais a souffert d'innombrables invasions.
L'application de ses principes lui a permis de marquer une certaine distance vis à vis de Washington désireux de voir son voisin abandonner ses principes de non intervention (sur Cuba en particulier).
Le brutal changement de doctrine que vit le Mexique et que mettent en exergue les attentats aux Etats-Unis, soulève des réactions dans toute la société mexicaine y compris au sein du PAN, le parti du président.
Une politique cohérente
Néanmoins, Vicente Fox et son chancelier Jorge Castaªeda, justifient la cohérence de leur politique. Ils estiment que les principes isolationnistes ne correspondent plus aux réalités et qu'ils ont été conçu alors que le Mexique ne dépendait en rien de l'extérieur, ni économiquement, ni politiquement. Aujourd'hui, ce pays est la 10 ème puissance mondiale, un des pays dont l'économie est la plus globalisée du monde et surtout, depuis la signature de l'Alena en 1994, c'est le second partenaires des Etats-Unis avec qui il échange 340 milliards de dollars par an.
Si le Mexique démocratique veut être un partenaire à part entière de l'ALENA, résoudre les problèmes bilatéraux comme l'émigration (3 millions de sans papier mexicains travaillent aux Etats-Unis) ou la lutte contre le trafic de drogue, il doit, selon Fox, modifier sa politique extérieure et manifester pleinement son appui et sa solidarité à son principale partenaire. Après trois semaines de réflexion, le président s'est finalement rendu aux Etats-Unis pour exprimer la solidarité du Mexique après les attentats meurtriers et leur apporter un soutien inconditionnel. Une déclaration qui a fait bondir l'opposition et même certains membres du PAN, le parti de Vicente Fox.
Inconditionnel : certains voient là un alignement total sur la politique américaine et se demandent comment fera le gouvernement pour s'opposer par exemple au plan énergétique de Bush qui considère déjà les réserves pétrolières mexicaines comme stratégiques pour les Etats-Unis. Cette même opposition questionne aussi le rôle que va jouer le Mexique au sein du Conseil de Sécurité de l'ONU où il vient d'être élu (9 oct.). On peut aisément craindre que là aussi le Mexique soit obligé de s'aligner systématiquement sur les positions américaines pour ne pas porter atteinte à sa relation bilatérale. Du reste, à Washington, le Département d'Etat a aussitôt réagi aux déclarations de Fox en exprimant son entière satisfaction pour cet appui inconditionnel.
Pour certains, Fox serait allé trop loin, aurait cédé de la souveraineté en ayant une conduite de complicité qui sert avant tout les intérêts américains et subordonne encore plus le Mexique aux Etats-Unis. Un malaise que l'on note dans le dernier sondage de Mitofsky, réalisé le 9 octobre, sur l'attitude des Mexicains vis à vis des Etats-Unis après les attentats de New York et les bombardements en Afghanistan : 69 % des interrogés se prononcent contre les bombardements, il ne sont que 35 % a soutenir inconditionnellement les Etats-Unis.
On est donc loin d'un consensus. Le gouvernement donne l'impression d'adapter les politiques du pays aux circonstances que vit le monde et surtout de s'aligner chaque fois davantage à celle des Etat-Unis. Si le Mexique doit effectivement adapter sa politique diplomatique au monde moderne globalisé, on ne comprend pas pourquoi ce thème ne fait pas l'objet d'un débat au parlement.
Le Mexique est très jaloux de sa politique extérieure. Par tradition, il a toujours défendu la neutralité et la non intervention, défendant l'auto-détermination des peuples. Sa position de médiateur dans de nombreux conflits lui a donné une certaine aura en Amérique latine. Ses efforts pour la paix mondiale et le désarmement nucléaire avait valu au ministre des Relations extérieures de l'époque,Alfonso Garcfa Robles, le prix Nobel de la Paix, en 1982. Une politique souvent nationaliste qui puise ses principes dans une expérience historique : le Mexique n'a jamais participé à une seule guerre contre un autre pays mais a souffert d'innombrables invasions.
L'application de ses principes lui a permis de marquer une certaine distance vis à vis de Washington désireux de voir son voisin abandonner ses principes de non intervention (sur Cuba en particulier).
Le brutal changement de doctrine que vit le Mexique et que mettent en exergue les attentats aux Etats-Unis, soulève des réactions dans toute la société mexicaine y compris au sein du PAN, le parti du président.
Une politique cohérente
Néanmoins, Vicente Fox et son chancelier Jorge Castaªeda, justifient la cohérence de leur politique. Ils estiment que les principes isolationnistes ne correspondent plus aux réalités et qu'ils ont été conçu alors que le Mexique ne dépendait en rien de l'extérieur, ni économiquement, ni politiquement. Aujourd'hui, ce pays est la 10 ème puissance mondiale, un des pays dont l'économie est la plus globalisée du monde et surtout, depuis la signature de l'Alena en 1994, c'est le second partenaires des Etats-Unis avec qui il échange 340 milliards de dollars par an.
Si le Mexique démocratique veut être un partenaire à part entière de l'ALENA, résoudre les problèmes bilatéraux comme l'émigration (3 millions de sans papier mexicains travaillent aux Etats-Unis) ou la lutte contre le trafic de drogue, il doit, selon Fox, modifier sa politique extérieure et manifester pleinement son appui et sa solidarité à son principale partenaire. Après trois semaines de réflexion, le président s'est finalement rendu aux Etats-Unis pour exprimer la solidarité du Mexique après les attentats meurtriers et leur apporter un soutien inconditionnel. Une déclaration qui a fait bondir l'opposition et même certains membres du PAN, le parti de Vicente Fox.
Inconditionnel : certains voient là un alignement total sur la politique américaine et se demandent comment fera le gouvernement pour s'opposer par exemple au plan énergétique de Bush qui considère déjà les réserves pétrolières mexicaines comme stratégiques pour les Etats-Unis. Cette même opposition questionne aussi le rôle que va jouer le Mexique au sein du Conseil de Sécurité de l'ONU où il vient d'être élu (9 oct.). On peut aisément craindre que là aussi le Mexique soit obligé de s'aligner systématiquement sur les positions américaines pour ne pas porter atteinte à sa relation bilatérale. Du reste, à Washington, le Département d'Etat a aussitôt réagi aux déclarations de Fox en exprimant son entière satisfaction pour cet appui inconditionnel.
Pour certains, Fox serait allé trop loin, aurait cédé de la souveraineté en ayant une conduite de complicité qui sert avant tout les intérêts américains et subordonne encore plus le Mexique aux Etats-Unis. Un malaise que l'on note dans le dernier sondage de Mitofsky, réalisé le 9 octobre, sur l'attitude des Mexicains vis à vis des Etats-Unis après les attentats de New York et les bombardements en Afghanistan : 69 % des interrogés se prononcent contre les bombardements, il ne sont que 35 % a soutenir inconditionnellement les Etats-Unis.
On est donc loin d'un consensus. Le gouvernement donne l'impression d'adapter les politiques du pays aux circonstances que vit le monde et surtout de s'aligner chaque fois davantage à celle des Etat-Unis. Si le Mexique doit effectivement adapter sa politique diplomatique au monde moderne globalisé, on ne comprend pas pourquoi ce thème ne fait pas l'objet d'un débat au parlement.
Article publié le 16/10/2001