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Afghanistan

L'offensive marque le pas

Entrée dans sa troisième semaine, l'opération militaire menée par l'armée américaine et des forces britanniques, tarde à produire des résultats significatifs sur le terrain. Face aux bombardements, les Taliban s'organisent et résistent.
L'offensive américaine semble marquer le pas. Certes, d'après le ministre britannique de la Défense, les 9 camps connus d'Al Qaida ont été entièrement détruits, et 24 casernements des forces taliban durement frappés, au bout de ces 17 jours de bombardements.

Mais les hommes de Ben Laden et du mollah Omar résistent mieux que prévu: ils ont repris le terrain perdu ces derniers jours autour de Mazar-e-Sharif; leurs blindés continuent de circuler, en dépit du pilonnage des installations pétrolières, vient de reconnaître un des patrons de l'opération américaine.

Par ailleurs, selon un ex-officier taliban, le système radar de Kandahar serait intact; la DCA, supposée anihilée après la première semaine de frappes, continue de répliquer, à chaque passage des chasseurs américains.
Deux erreurs de tir majeures
En outre, de nuit, ou sous les arbres, pour ne pas être détectés, les combattants rejoignent écoles et mosquées, s'abritant dans les zones résidentielles où il sera difficile de les déloger sans opération au sol et sans risques. Les militaires américains ont d'ailleurs reconnu deux erreurs de tir majeures, dans les bombardements de ces derniers jours, qui ont occasionné la mort de civils.

Le Secrétaire américain à la Défense vient d'admettre qu'on ne savait toujours pas où se trouvait Ben Laden. Son collègue diplomate Colin Powell craint de ne pouvoir en finir avant la chute des neiges et le début du jeûne du Ramadan, à la mi-novembre - qui vont paralyser l'action des Moudjahidine de l'opposition afghane - dans un pays où, traditionnellement, la guerilla s'arrête en hiver, pour ne reprendre qu'au printemps.

Et surtout, les Américains se retrouvent - comme jadis les Soviétiques - face au «casse-tête» de la relève politique, et butent devant les rivalités entre clans et chefs de guerre locaux.



par Philippe  Leymarie

Article publié le 24/10/2001