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Argent sale

Les «liens capitalistiques» de la famille Ben Laden

Une étude sur l'empire financier Ben Laden émet des doutes sur la réalité de la rupture des relations entre Oussama Ben Laden et sa famille. Ce document, dont les auteurs restent anonymes pour des raisins de sécurité, est annexé au rapport de la mission parlementaire française d'information sur le blanchiment de capitaux consacré à la Grande-Bretagne, publié mercredi.
Lors de son enquête sur les failles du système britannique en matière de lutte contre la délinquance financière, le député français Arnaud Montebourg, rapporteur de la mission parlementaire sur le blanchiment de capitaux, a rencontré les auteurs d'une étude portant sur les structures susceptibles d'avoir favorisé les agissements financiers et terroristes de Oussama Ben Laden, instigateur présumé des récents attentats aux Etats-Unis. Plus généralement est mise en relief la place du groupe saoudien Ben Laden et de ses filiales dans la City de Londres et ses dépendances offshore et autres paradis fiscaux. En annexant cette étude à leur rapport sur l'opacité du système financier de la City de Londres, les députés français ont voulu démontrer que la collecte d'informations sur les acteurs financiers opérant à Londres est possible, à condition de s'en donner la peine.

Réseaux financiers frauduleux

Le Saudi Bin Ladin Group est un vaste ensemble de plus de 500 sociétés dans des secteurs divers d'activités que les auteurs de l'étude authentifiée par Arnaud Montebourg ont décrypté. En résumé, ils affirment que «plusieurs liens capitalistiques ont pu être établis entre Oussama Ben Laden et le groupe familial, ainsi qu'avec ses proches, sinon des membres de la famille royale saoudienne». Ces «liens» sont perceptibles à l'examen des réseaux financiers du groupe en Europe ou ailleurs et des investissements réalisés par des réseaux financiers ou humanitaires saoudiens à l'étranger. Des personnalités appartenant «à des réseaux financiers frauduleux connus» assurent le contact entre les différentes structures ou opérations. Parmi celles-ci, Khalid Ben Mahfouz, personnage central, selon l'étude, de la BCCI (Banque de crédit et de commerce international) liquidée en 1991 à la suite de scandales liés au trafic d'armes et au blanchiment.

Oussama Ben Laden «a mis en place au cours des années 90 un réseau financier important lui permettant de financer ses activités terroristes», poursuit le document. Ces activités économiques sont relayées par une holding installée au Soudan, Wadi Al-Aqiq. Officiellement Oussama Ben Laden aurait gelé ses avoirs au Soudan après son départ du pays en 1996 mais «les informations divergent sur les liens directs ou indirects pouvant subsister entre ces structures et Oussama Ben Laden».



par Francine  Quentin

Article publié le 11/10/2001