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Immigration

De l'accueil dépend une intégration réussie

La qualité de l'accueil des immigrants en France conditionne en grande partie une intégration réussie. Ainsi, le Haut conseil à l'intégration préconise la création d'un véritable service public de l'accueil des nouveaux arrivants, en s'inspirant de ce qui existe aux Pays-Bas ou au Québec.
En 2000, 124 000 étrangers sont arrivés en France dont 93 000 n'appartenant pas à l'Union européenne. Le dispositif actuel d'accueil de ceux qui arrivent pour la première fois en France concerne les familles qui bénéficient du regroupement familial, les membres étrangers de famille de Français et les familles des réfugiés, soit, théoriquement 52 000 personnes. En fait moins de 20 000 personnes ont profité des mesures d'accueil et d'orientation qui comportent la diffusion d'un film de présentation de la France, un entretien social destiné à faire le point sur le projet d'insertion du migrant, une visite médicale et, pour ceux qui le souhaitent un bilan de connaissance du français et un entretien avec une assistante sociale.

Pour le Haut conseil à l'intégration, créé en 1990 par le Premier ministre, la politique d'accueil des immigrants, telle que définie par le gouvernement entend organiser concrètement l'arrivée, faciliter son installation mais aussi expliquer les droits et devoirs qui lui incombent et les règles de la vie commune en France. Or, souligne le président du HCI Roger Fauroux, le système actuel ne permet pas une qualité d'accueil favorisant le processus d'intégration, alors que d'autres pays d'immigration font mieux.

Contrat individuel d'intégration

Ainsi le HCI préconise l'instauration d'un véritable service public de l'accueil, en un lieu institutionnel unique pour plus d'efficacité. Tout d'abord, il conviendrait d'élargir à l'ensemble des nouveaux arrivants le dispositif d'accueil réservé jusqu'ici pour l'essentiel aux familles des travailleurs migrants et des réfugiés. Ensuite, approfondir l'aide aux immigrés en leur proposant systématiquement une formation au français adaptée à leurs besoins et validée par un certificat. Le bilan linguistique, facultatif, n'est demandé que par un tiers des personnes suivant le parcours d'accueil soit un peu plus de 6000 en 2000.

Chaque nouvel arrivant devrait conclure un contrat individuel d'intégration alliant mesures d'accueil, plan d'intégration, lutte contre les discriminations et marquant la volonté de l'immigré de s'insérer dans la société d'accueil. Pour élaborer cette proposition, le HCI s'est inspiré des exemples hollandais et québécois pays qui reçoivent, comme la France, un bon nombre de migrants. Ainsi aux Pays-Bas, l'immigré est pris en charge dès son arrivée et bénéficie d'un programme d'intégration qui comporte des aspects contraignants et s'étale sur plusieurs années : cours de langue obligatoire, orientation sociale et formation professionnelle assortis de sanctions financières en cas de refus. Au Québec le caractère obligatoire est assoupli mais l'intégration est comprend des facteurs multiples : langue française, logement, santé, travail, adhésion aux valeurs fondamentales de la société québécoise : démocratie, respect des opinions et des croyances, égalité des sexes.



par Francine  Quentin

Article publié le 09/11/2001