Immigration
Les naufragés kurdes sont libres de leurs mouvements
Le ministère français de l'Intérieur a délivré, mercredi, aux naufragés kurdes, un sauf-conduit de huit jours qui leur permet de déposer une demande d'asile. Les réfugiés sont désormais libres d'aller où bon leur semble en France ou dans l'espace Schengen. Seule deux personnes ont été exclues de ce dispositif administratif et juridique.
Depuis leur arrivée spectaculaire samedi dernier sur les côtes françaises, les naufragés kurdes et irakiens de l'East Sea ont reçu mercredi un sauf-conduit de huit jours (la journée d'audience prévue mercredi ayant été annulée) pour leur permettre de déposer une demande d'asile. Cette situation, inédite en France, ne l'est pourtant pas pour d'autres pays européens, comme l'Italie et l'Espagne, qui sont régulièrement confrontés à ces problèmes d'échouage de bateaux de réfugiés sur leurs côtes.
«Nous remercions la France pour nous avoir accueillis sur le sol français» a déclaré l'un des réfugiés. «Soyez les bienvenus» leur a répondu le préfet du Var. L'avenir commence donc à s'éclaircir pour ces réfugiés même si le parcours administratif est encore long. Avec leur sauf-conduit en poche, les naufragés vont non seulement pouvoir quitter le camp du 21ème RIMA de Fréjus mais circuler librement sur le territoire français et en Europe. Cependant durant ces huit jours, la plupart d'entre eux ne sachant pas où aller, vont rester dans des centres provisoires, désignés par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité ou seront accueillis par des particuliers et des associations. D'autres pourraient sans doute rejoindre de la famille en Allemagne ou en Angleterre.
Ils pourront également se rendre dans la préfecture de leur choix pour retirer une demande d'asile et recevoir un récépissé qui vaudra titre de séjour provisoire en attendant que l'Office français pour la protection des réfugiés et les apatrides (Ofpra) ne statue sur leur demande d'asile. Une fois formulée, cette demande prend en moyenne un an avant qu'il ne soit statué sur les cas présentés. Le ministère de l'Intérieur a tenu à ajouter que les sauf-conduit délivrés «ne sauraient préjuger de la suite que l'Ofpra réservera à ces demandes à l'issue d'un examen individuel approfondi».
Leur situation leur permet désormais de recevoir une allocation de 1 800 francs par personne et par mois. Ceux qui souhaitent quitter le territoire français pour se rendre dans un pays européen doivent cependant préalablement faire une demande d'asile dans l'hexagone.
Une enquête judiciaire en cours
Alors que les réfugiés entament un fastidieux parcours administratif et juridique visant pour certains d'entre eux l'obtention d'un statut de réfugiés, une enquête judiciaire a été ouverte lundi pour retrouver le commandant, l'équipage et l'armateur du bateau. Avant l'échouage, sept à neuf personnes ont pris la fuite à bord d'un canot, retrouvé dimanche, mais qui n'a cependant pas livré d'indices.
D'après des témoignages recueillis par la préfecture du Var, il semblerait que le voyage ait été organisé conjointement par une filière mafieuse irakienne et turque. Il apparaît également, selon des sources policières, que parmi les nombreux Kurdes se trouvent des membres du PKK, le parti des travailleurs du Kurdistan, dont le fondateur n'est autre de Abdullah Ocalan, emprisonné en Turquie depuis deux ans et condamné à mort.
Pour en savoir plus :
Le Cimade
Le Haut commissariat aux réfugiés en Europe (HCR)
Le Conseil européen sur les réfugiés et les exilés
Le Centre d'information et d'études sur les migrations internationales (CIEMI)
Le groupe d'information et de soutien des immigrés (GISTI)
«Nous remercions la France pour nous avoir accueillis sur le sol français» a déclaré l'un des réfugiés. «Soyez les bienvenus» leur a répondu le préfet du Var. L'avenir commence donc à s'éclaircir pour ces réfugiés même si le parcours administratif est encore long. Avec leur sauf-conduit en poche, les naufragés vont non seulement pouvoir quitter le camp du 21ème RIMA de Fréjus mais circuler librement sur le territoire français et en Europe. Cependant durant ces huit jours, la plupart d'entre eux ne sachant pas où aller, vont rester dans des centres provisoires, désignés par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité ou seront accueillis par des particuliers et des associations. D'autres pourraient sans doute rejoindre de la famille en Allemagne ou en Angleterre.
Ils pourront également se rendre dans la préfecture de leur choix pour retirer une demande d'asile et recevoir un récépissé qui vaudra titre de séjour provisoire en attendant que l'Office français pour la protection des réfugiés et les apatrides (Ofpra) ne statue sur leur demande d'asile. Une fois formulée, cette demande prend en moyenne un an avant qu'il ne soit statué sur les cas présentés. Le ministère de l'Intérieur a tenu à ajouter que les sauf-conduit délivrés «ne sauraient préjuger de la suite que l'Ofpra réservera à ces demandes à l'issue d'un examen individuel approfondi».
Leur situation leur permet désormais de recevoir une allocation de 1 800 francs par personne et par mois. Ceux qui souhaitent quitter le territoire français pour se rendre dans un pays européen doivent cependant préalablement faire une demande d'asile dans l'hexagone.
Une enquête judiciaire en cours
Alors que les réfugiés entament un fastidieux parcours administratif et juridique visant pour certains d'entre eux l'obtention d'un statut de réfugiés, une enquête judiciaire a été ouverte lundi pour retrouver le commandant, l'équipage et l'armateur du bateau. Avant l'échouage, sept à neuf personnes ont pris la fuite à bord d'un canot, retrouvé dimanche, mais qui n'a cependant pas livré d'indices.
D'après des témoignages recueillis par la préfecture du Var, il semblerait que le voyage ait été organisé conjointement par une filière mafieuse irakienne et turque. Il apparaît également, selon des sources policières, que parmi les nombreux Kurdes se trouvent des membres du PKK, le parti des travailleurs du Kurdistan, dont le fondateur n'est autre de Abdullah Ocalan, emprisonné en Turquie depuis deux ans et condamné à mort.
Pour en savoir plus :
Le Cimade
Le Haut commissariat aux réfugiés en Europe (HCR)
Le Conseil européen sur les réfugiés et les exilés
Le Centre d'information et d'études sur les migrations internationales (CIEMI)
Le groupe d'information et de soutien des immigrés (GISTI)
par Clarisse Vernhes
Article publié le 21/02/2001