Immigration
Kurdes et Afghans s'affrontent à Sangatte
Une violente bagarre a éclaté dimanche 11 février 2001 au camp de réfugiés de Sangatte (nord de la France), opposant des réfugiés kurdes et afghans pour une affaire de racket. Bilan: quinze blessés dont deux graves.
Le climat restait tendu, lundi 12 février à Sangatte, au lendemain de la bataille rangée entre réfugiés kurdes et afghans, qui a fait une quinzaine de blessés, dont deux gravement atteints. Cet ancien hangar d'Eurotunnel situé près du port de Calais, reconverti depuis un an et demi en centre de réfugiés géré par la Croix-Rouge, a été dimanche le théâtre d'affrontements violents. Abritant près de 800 réfugiés d'une quinzaine de nationalités qui tentent de passer en Grande-Bretagne, il accueille chaque jour, par dizaines, de nouveaux immigrés clandestins refoulés par la police britannique.
Même si les frictions y sont fréquentes, les autorités locales affirment n'avoir jamais vu une telle violence. Une dizaine de jeunes Afghans étaient, semble-t-il, à la recherche d'un Kurde, considéré comme le chef d'un réseau de passeurs qui rackette les réfugiés désireux de franchir la Manche. La traque a dégénéré en bagarre générale opposant pendant une heure les deux communautés, à coups de pierres et de d'armes blanches. Les CRS présents ont dû appeler des renforts (près d'une centaine d'hommes supplémentaires) avant de parvenir à séparer les belligérants, avec l'aide du directeur du centre qui a appelé au calme. La situation s'est apaisée en début de soirée, les réfugiés acceptant finalement de nettoyer eux-mêmes le sol jonché d'éclats de verre et de débris.
Le port et le tunnel sous haute surveillance
Ces violences, révélatrices de l'atmosphère de tension qui règne à Sangatte, sont survenues deux jours après le sommet franco-britannique de Cahors, au cours duquel Paris et Londres ont annoncé l'intensification de leur coopération policière pour lutter contre l'immigration clandestine, et la multiplication des contrôles dans le train Eurostar Paris-Calais-Londres. Un plan de protection des 500 hectares du site d'Eurotunnel a notamment été mis en place, avec patrouilles de maîtres-chiens et fils de fer barbelés. Les secteurs du tunnel ferroviaire sous la Manche et celui du port de Calais font l'objet d'une surveillance accrue.
Ces mesures, s'ajoutant à un dispositif frontalier déjà renforcé dans la région de Calais, rendent le passage clandestin en Grande-Bretagne de plus en plus difficile, ce qui, selon la sous-préfecture, accroît le phénomène mafieux et conduit les passeurs à une surenchère de promesses qu'ils peuvent de moins en moins tenir. L'an dernier, 25 000 clandestins qui essayaient de franchir la Manche ont été refoulés. Certains y laissent la vie, comme ce réfugié qui, la semaine dernière, a été heurté par un train alors qu'il tentait sa chance dans le tunnel. Mais le drame le plus marquant de l'immigration clandestine reste la mort à Douvres, en juin 2000, de 58 Chinois retrouvés asphyxiés dans la remorque d'un camion.
Même si les frictions y sont fréquentes, les autorités locales affirment n'avoir jamais vu une telle violence. Une dizaine de jeunes Afghans étaient, semble-t-il, à la recherche d'un Kurde, considéré comme le chef d'un réseau de passeurs qui rackette les réfugiés désireux de franchir la Manche. La traque a dégénéré en bagarre générale opposant pendant une heure les deux communautés, à coups de pierres et de d'armes blanches. Les CRS présents ont dû appeler des renforts (près d'une centaine d'hommes supplémentaires) avant de parvenir à séparer les belligérants, avec l'aide du directeur du centre qui a appelé au calme. La situation s'est apaisée en début de soirée, les réfugiés acceptant finalement de nettoyer eux-mêmes le sol jonché d'éclats de verre et de débris.
Le port et le tunnel sous haute surveillance
Ces violences, révélatrices de l'atmosphère de tension qui règne à Sangatte, sont survenues deux jours après le sommet franco-britannique de Cahors, au cours duquel Paris et Londres ont annoncé l'intensification de leur coopération policière pour lutter contre l'immigration clandestine, et la multiplication des contrôles dans le train Eurostar Paris-Calais-Londres. Un plan de protection des 500 hectares du site d'Eurotunnel a notamment été mis en place, avec patrouilles de maîtres-chiens et fils de fer barbelés. Les secteurs du tunnel ferroviaire sous la Manche et celui du port de Calais font l'objet d'une surveillance accrue.
Ces mesures, s'ajoutant à un dispositif frontalier déjà renforcé dans la région de Calais, rendent le passage clandestin en Grande-Bretagne de plus en plus difficile, ce qui, selon la sous-préfecture, accroît le phénomène mafieux et conduit les passeurs à une surenchère de promesses qu'ils peuvent de moins en moins tenir. L'an dernier, 25 000 clandestins qui essayaient de franchir la Manche ont été refoulés. Certains y laissent la vie, comme ce réfugié qui, la semaine dernière, a été heurté par un train alors qu'il tentait sa chance dans le tunnel. Mais le drame le plus marquant de l'immigration clandestine reste la mort à Douvres, en juin 2000, de 58 Chinois retrouvés asphyxiés dans la remorque d'un camion.
par Philippe Quillerier-Lesieur
Article publié le 12/02/2001
