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Attentats: la riposte

La force multinationale se met en place

Après la chute du régime des Taliban, plusieurs pays occidentaux et musulmans ont décidé de prendre part à la constitution d'une force multinationale de maintien de la paix en Afghanistan. Les Etats-Unis et l'Egypte n'en font pas partie
Une centaine de soldats britanniques sont arrivés jeudi soir dans le nord de l'Afghanistan, une soixantaine de militaires français sont attendus sur place au cours du week-end, l'Allemagne va également envoyer des troupes. Pour ce qui est des pays musulmans, la Turquie a proposé sa participation (à condition qu'elle ait son mot à dire sur la future administration afghane), la Jordanie et le Qatar également, de même que l'Indonésie et le Bangladesh. Le Japon a également annoncé vendredi qu'il dépêcherait 1 380 soldats et cinq navires en appui logistique et médical à la campagne militaire. Au total, ce sont plusieurs milliers de soldats étrangers qui vont débarquer sur le sol afghan. Leur mission essentielle, après la victoire de l'Alliance du nord sur les Taliban, est le maintien de la sécurité et la protection de l'acheminement de l'aide humanitaire.

Les militaires de certains pays sont toutefois appelés à jouer un rôle plus offensif. Ainsi les soldats britanniques, dont Tony Blair annonce qu'ils se verront confier une mission de premier plan. «Nous ne pouvons pas exclure que certains de nos soldats pourraient être utilisés pour des opérations d'offensive sur le front» contre les Taliban, a déclaré devant la Chambre des communes le chef du gouvernement. Le ministre britannique des Affaires étrangères Jack Straw a précisé que ces militaires seront également chargés de traquer Oussama Ben Laden «pour le traduire devant la justice», ainsi que de «détruire le réseau terroriste Al Qaïda».Une centaine de soldats britanniques sont arrivés jeudi soir dans le nord de l'Afghanistan, une soixantaine de militaires français sont attendus sur place au cours du week-end, l'Allemagne va également envoyer des troupes. Pour ce qui est des pays musulmans, la Turquie a proposé sa participation (à condition qu'elle ait son mot à dire sur la future administration afghane), la Jordanie et le Qatar également, de même que l'Indonésie et le Bangladesh. Le Japon a également annoncé vendredi qu'il dépêcherait 1 380 soldats et cinq navires en appui logistique et médical à la campagne militaire. Au total, ce sont plusieurs milliers de soldats étrangers qui vont débarquer sur le sol afghan. Leur mission essentielle, après la victoire de l'Alliance du nord sur les Taliban, est le maintien de la sécurité et la protection de l'acheminement de l'aide humanitaire.

Les militaires de certains pays sont toutefois appelés à jouer un rôle plus offensif. Ainsi les soldats britanniques, dont Tony Blair annonce qu'ils se verront confier une mission de premier plan. «Nous ne pouvons pas exclure que certains de nos soldats pourraient être utilisés pour des opérations d'offensive sur le front» contre les Taliban, a déclaré devant la Chambre des communes le chef du gouvernement. Le ministre britannique des Affaires étrangères Jack Straw a précisé que ces militaires seront également chargés de traquer Oussama Ben Laden «pour le traduire devant la justice», ainsi que de «détruire le réseau terroriste Al Qaïda»La France, de son côté, prévoit d'envoyer 300 soldats. Un premier contingent de 59 hommes du 21ème Régiment d'infanterie de marine (Rima) de Fréjus est parti ce vendredi pour l'Ouzbékistan, d'où il sera héliportés par les forces américaines vers Mazar-i-Sharif, la grande ville du nord de l'Afghanistan libérée des Taliban la semaine dernière. Cette unité d'élite est spécialisée dans les travaux de génie. Elle a acquis, notamment en ex-Yougoslavie et en Afrique, une longue expérience de la coopération avec les organisations humanitaires. En collaboration avec des soldats d'un autre pays, probablement des Jordaniens, elle devra sécuriser la distribution de l'aide internationale dans cette ville de 250 000 habitants qui, en outre, a vu affluer quelque 100 000 personnes déplacées par la guerre.

En Allemagne, le chancelier Schroeder a soumis avec succès la participation de son pays, allant jusqu'à recourir au vote de confiance pour vaincre les réticences de certains éléments de sa majorité face à ce qui sera la première intervention de la Bundeswehr dans un conflit en dehors de l'Europe. Le vote, intervenu vendredi, ouvre la voie à la mobilisation de 3 900 soldats allemands, dont une centaine d'hommes des forces spéciales, une unité équipée de blindés Fuchs pour la détection des armes bactériologiques, chimiques et nucléaires, une unité sanitaire pour l'évacuation des blessés et une unité d'infanterie marine pour la protection des ports dans la région autour de l'Afghanistan.

Deux pays ont explicitement refusé de prendre part à cette force multinationale, les Etats-Unis et l'Egypte. Les premiers, qui ont conduit l'offensive contre les Taliban, ont jugé, par la voix du secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld «hautement improbable» l'implication des forces américaines dans le maintien de la paix. La seconde exclut totalement l'envoi de ses forces : «Si les Etats-Unis veulent une force de maintien de la paix, a déclaré le président Hosni Moubarak, il est préférable d'avoir recours aux pays musulmans de l'Asie de l'est (...) Nous avons déjà envoyé des personnes en Afghanistan comme combattants, et ils revenaient chez nous ensuite comme terroristes. Nous ne voulons pas créer de nouveaux terroristes» a ajouté le Raïs, dans une allusion aux Egyptiens partis combattre les troupes soviétiques dans les années 80, puis auteurs d'attentats en Egypte dans les années 90.



par Philippe  Quillerier-Lesieur

Article publié le 16/11/2001