Attentats: la riposte
Les Américains appuient l'Alliance du Nord
Alors que les forces spéciales américaines ont commencé leurs opérations terrestres en Afghanistan depuis le 19 octobre, les bombardements continuent, notamment sur la ligne de front au nord de Kaboul, pour aider l'offensive menée par l'Alliance du Nord contre les positions taliban dans cette région stratégique.
L'objectif des bombardements menés depuis trois jours sur la ligne de front au nord de Kaboul est désormais clair. Donald Rumsfeld, secrétaire d'Etat à la Défense, a en effet admis officiellement que les frappes avaient pour but de «d'aider ces forces [celles de l'Alliance du Nord] au sol afin qu'elles puissent être capables d'occuper davantage de terrain».
Malgré ce soutien tant attendu par les troupes du Front Uni, autre dénomination de l'Alliance du Nord, celles-ci n'ont pas réussi pour le moment à prendre un avantage significatif sur les Taliban. Après avoir annoncé plusieurs fois qu'elles étaient sur le point de prendre la ville stratégique de Mazar-e-Sharif, elles ne semblent toujours pas en position d'y arriver rapidement. Les forces de l'opposition afghane ont profité de l'impact des frappes pour lancer, lundi 22 octobre, une offensive grâce à laquelle elles auraient, selon leur porte-parole, réussi à avancer de 20 km avant d'opérer un repli à la suite d'une contre-offensive des Taliban. Pour le moment, la ligne de front se situerait à environ 60 km de Mazar-e-Sharif.
Mazar-e-Sharif encore hors de portée
Pour les Américains, la prise de cette ville stratégique située au nord-ouest du pays dans la province de Balkh, permettrait de disposer d'une base clef pour faire accéder à cette région les troupes actuellement stationnées en Ouzbékistan, un Etat situé à la frontière nord de l'Afghanistan. Pour l'Alliance du Nord, cela représenterait une première victoire de poids dans l'offensive qu'elle a entreprise pour renverser le régime taliban et s'emparer de Kaboul.
Mohammed Atta, l'un des principaux chefs de guerre de l'Alliance, joint par l'AFP, a indiqué que les derniers bombardements américains dans cette région ont «fait suite à une attaque coordonnée air et sol» et surtout que la «coordination» avec les forces américaines s'était renforcée depuis six jours. D'autre part, la présence d'une dizaine de soldats américains (de 8 à 15 suivant les sources) aux côtés de l'un des chefs militaires de l'Alliance du Nord, Abdul Rashid Dostom qui mène les opérations dans la vallée de Dara-e Souf (province de Samangan), semble être aujourd'hui avérée.
La définition de la position américaine par rapport à l'Alliance du Nord a pris un certain temps. Les bombardements de soutien à l'opposition afghane ne sont, en effet, pas intervenus dès le début des frappes américaines malgré les demandes pressantes de cette dernière. Dans un contexte de négociations intenses pour établir ce que pourrait être un régime après Taliban, notamment avec le Pakistan allié de circonstance des Américains qui met en cause la représentativité du Front Uni dans un pays où l'ethnie pachtoune, qui n'en fait pas partie, est majoritaire et demande l'intégration de Taliban modérés à un gouvernement de transition, Washington a pesé le pour et le contre pour finalement décider de changer de tactique. Et de jouer la carte de l'appui militaire à l'Alliance du Nord. Ce choix intervient alors qu'au sud, dans la région de Kandahar, les forces spéciales mènent désormais chaque jour des missions sur le terrain à l'aide d'hélicoptères pour organiser des repérages et tenter de débusquer Mollah Omar et Oussama Ben Laden. L'intervention terrestre pourrait d'ailleurs s'intensifier rapidement car le ministre britannique de la Défense, Geoff Hoon, a annoncé qu'un millier de soldats d'élite étaient «disponibles tout de suite si la décision était prise» de les faire intervenir en Afghanistan. Parmi ceux-ci figurent des commandos des Royal Marines, des parachutistes du Pathfinder Platoon, des fusiliers marins, des membres du Special Air Service (SAS) et surtout les Ghurkas, des mercenaires d'origine népalaise très affûtés dans ce type d'intervention en terrain hostile qui ont fait leurs preuves durant la guerre des Malouines.
Dans le même temps, la guerre des communiqués sur le nombre de victimes civiles continue. Les Taliban ont, par exemple, annoncé qu'un bombardement à Herat avait touché un hôpital et fait une centaine de victimes. Une information dont Donald Rumsfeld a mis en cause la fiabilité en affirmant ne disposer «d'absolument aucune preuve» qu'un hôpital avait effectivement été touché. De même, les Etats-Unis ont démenti formellement que deux de leurs hélicoptères aient été abattus par les Talibans près de Kandahar et dans le désert du Registan. Les Taliban maintiennent, quant à eux, que les frappes américaines n'ont pas réussi à détruire toutes leurs capacités militaires et n'auraient en fait atteint que 10 % de ces dernières.
Malgré ce soutien tant attendu par les troupes du Front Uni, autre dénomination de l'Alliance du Nord, celles-ci n'ont pas réussi pour le moment à prendre un avantage significatif sur les Taliban. Après avoir annoncé plusieurs fois qu'elles étaient sur le point de prendre la ville stratégique de Mazar-e-Sharif, elles ne semblent toujours pas en position d'y arriver rapidement. Les forces de l'opposition afghane ont profité de l'impact des frappes pour lancer, lundi 22 octobre, une offensive grâce à laquelle elles auraient, selon leur porte-parole, réussi à avancer de 20 km avant d'opérer un repli à la suite d'une contre-offensive des Taliban. Pour le moment, la ligne de front se situerait à environ 60 km de Mazar-e-Sharif.
Mazar-e-Sharif encore hors de portée
Pour les Américains, la prise de cette ville stratégique située au nord-ouest du pays dans la province de Balkh, permettrait de disposer d'une base clef pour faire accéder à cette région les troupes actuellement stationnées en Ouzbékistan, un Etat situé à la frontière nord de l'Afghanistan. Pour l'Alliance du Nord, cela représenterait une première victoire de poids dans l'offensive qu'elle a entreprise pour renverser le régime taliban et s'emparer de Kaboul.
Mohammed Atta, l'un des principaux chefs de guerre de l'Alliance, joint par l'AFP, a indiqué que les derniers bombardements américains dans cette région ont «fait suite à une attaque coordonnée air et sol» et surtout que la «coordination» avec les forces américaines s'était renforcée depuis six jours. D'autre part, la présence d'une dizaine de soldats américains (de 8 à 15 suivant les sources) aux côtés de l'un des chefs militaires de l'Alliance du Nord, Abdul Rashid Dostom qui mène les opérations dans la vallée de Dara-e Souf (province de Samangan), semble être aujourd'hui avérée.
La définition de la position américaine par rapport à l'Alliance du Nord a pris un certain temps. Les bombardements de soutien à l'opposition afghane ne sont, en effet, pas intervenus dès le début des frappes américaines malgré les demandes pressantes de cette dernière. Dans un contexte de négociations intenses pour établir ce que pourrait être un régime après Taliban, notamment avec le Pakistan allié de circonstance des Américains qui met en cause la représentativité du Front Uni dans un pays où l'ethnie pachtoune, qui n'en fait pas partie, est majoritaire et demande l'intégration de Taliban modérés à un gouvernement de transition, Washington a pesé le pour et le contre pour finalement décider de changer de tactique. Et de jouer la carte de l'appui militaire à l'Alliance du Nord. Ce choix intervient alors qu'au sud, dans la région de Kandahar, les forces spéciales mènent désormais chaque jour des missions sur le terrain à l'aide d'hélicoptères pour organiser des repérages et tenter de débusquer Mollah Omar et Oussama Ben Laden. L'intervention terrestre pourrait d'ailleurs s'intensifier rapidement car le ministre britannique de la Défense, Geoff Hoon, a annoncé qu'un millier de soldats d'élite étaient «disponibles tout de suite si la décision était prise» de les faire intervenir en Afghanistan. Parmi ceux-ci figurent des commandos des Royal Marines, des parachutistes du Pathfinder Platoon, des fusiliers marins, des membres du Special Air Service (SAS) et surtout les Ghurkas, des mercenaires d'origine népalaise très affûtés dans ce type d'intervention en terrain hostile qui ont fait leurs preuves durant la guerre des Malouines.
Dans le même temps, la guerre des communiqués sur le nombre de victimes civiles continue. Les Taliban ont, par exemple, annoncé qu'un bombardement à Herat avait touché un hôpital et fait une centaine de victimes. Une information dont Donald Rumsfeld a mis en cause la fiabilité en affirmant ne disposer «d'absolument aucune preuve» qu'un hôpital avait effectivement été touché. De même, les Etats-Unis ont démenti formellement que deux de leurs hélicoptères aient été abattus par les Talibans près de Kandahar et dans le désert du Registan. Les Taliban maintiennent, quant à eux, que les frappes américaines n'ont pas réussi à détruire toutes leurs capacités militaires et n'auraient en fait atteint que 10 % de ces dernières.
par Valérie Gas
Article publié le 23/10/2001