Attentats: la riposte
Des soldats américains sont entrés en Afghanistan
Treize jours après le début des bombardements sur les principales cibles stratégiques et militaires de l'Afghanistan, les forces spéciales américaines auraient commencé leur intervention terrestre depuis mercredi dans le sud du pays.
Après la radio iranienne mercredi, c'est le Washington Post qui a confirmé vendredi la présence de troupes américaines sur le sol afghan. Ces soldats se trouveraient, selon un responsable de la Défense américain, dans le sud du pays et auraient d'abord pour mission d'appuyer les actions des services secrets (CIA) dans la région. Notamment pour essayer de convaincre certains leaders de l'ethnie pachtoune d'abandonner les Taliban. Ces troupes seraient pour le moment en très petit nombre. Mais elles pourraient se trouver renforcées rapidement par l'arrivée de nouvelles forces. L'objectif seraient alors de mener des missions de reconnaissance, de repérage pour permettre des bombardements aériens sur des cibles mobiles notamment grâce aux avions de combat AC-130 qui volent à basse altitude, ou même des attaques directes contre des chefs terroristes.
Stratégiquement, le choix d'envoyer les premières troupes terrestres dans le sud du pays, alors que l'on pouvait plutôt imaginer une intervention au nord, à partir de l'Ouzbékistan où des unités américaines avaient pris position dès le début des frappes, pourrait être destiné à prendre les Taliban en tenaille puisqu'ils se trouveraient ainsi attaqués sur deux fronts. D'un côté, les Américains, de l'autre l'Alliance du Nord. D'ailleurs, pour la première fois, le secrétaire d'Etat à la Défense, Donald Rumsfeld, a annoncé jeudi que l'opposition afghane allait recevoir une aide de la part de la coalition. «Ils vont avoir une assistance en nourriture, ils vont recevoir de l'aide en munitions, ils en auront en appui aérien». Jusque-là, les troupes du défunt commandant Massoud n'ont pas bénéficié d'un véritable soutien de la part des Américains. Mercredi, quelques bombardements avaient été menés sur la ligne de front au nord de Kaboul sans permettre, semble-t-il, à l'opposition d'avancer vers la capitale ou de s'emparer de la ville clef de Mazar-i-Sharif. D'autre part, il semblerait, selon le commandant Mohamed Atta, de l'Alliance du Nord, qu'une équipe américaine de huit hommes soit présente dans cette partie de l'Afghanistan aux côtés du général Abdul Rashid Dostam, avec pour mission d'aider la coordination de la résistance aux Taliban entre les membres des différentes ethnies de la région, tadjik et ouzbek.
Resserrer l'étau
Si George W. Bush s'est refusé à confirmer ou infirmer la présence de soldats des forces spéciales en Afghanistan, il a tout de même admis dès mercredi que les frappes aériennes avaient pour objectif de «préparer le terrain pour que des troupes amies puissent, au sol, resserrer lentement mais sûrement l'étau» autour d'Oussama Ben Laden et de ses protecteurs taliban. Donald Rumsfeld a été encore plus clair pour évoquer la deuxième phase de l'offensive en Afghanistan. Après les bombardements, il semble inévitable d'engager des troupes terrestres car il y a des choses que les avions ne peuvent pas faire. Par exemple, «ramper au sol et trouver des gens». Richard Myers, le chef d'état major interarmes, a lui aussi laissé la porte ouverte à tous les types d'interventions, en expliquant que les Etats-Unis étaient prêts à utiliser «toute la palette de leurs capacités militaires, pas seulement les bombardiers, pas seulement l'aéronaval, mais aussi d'autres actifs. Nous avons déjà parlé des forces spéciales, c'est l'un des éléments».
Lors de l'intervention terrestre, les corps d'élite britanniques et français seront vraisemblablement sollicités en appui des troupes américaines. Hubert Védrine, le ministre français des Affaires étrangères, a d'ailleurs admis vendredi que «nous nous approchons» de la phase des opérations terrestres et que les troupes françaises pourraient intervenir à ce niveau. «Nous sommes en contact pour établir une planification pour une éventuelle participation».
Moins de deux semaines après le début des bombardements, la deuxième phase de l'offensive est sur les rails. Et officiellement, les Taliban s'en réjouissent. S'ils n'ont pas été en mesure d'opposer une véritable résistance face aux frappes aériennes engagées par les Etats-Unis, ils semblent confiants en leurs qualités de combattants sur un terrain qu'ils maîtrisent parfaitement. «Tout au long de l'histoire, les Afghans ont fait leurs preuves sur le champ de bataille, particulièrement au cours des 25 dernières années», a indiqué le chef de l'agence Bakhtar, l'organe d'information officiel des Taliban.
Stratégiquement, le choix d'envoyer les premières troupes terrestres dans le sud du pays, alors que l'on pouvait plutôt imaginer une intervention au nord, à partir de l'Ouzbékistan où des unités américaines avaient pris position dès le début des frappes, pourrait être destiné à prendre les Taliban en tenaille puisqu'ils se trouveraient ainsi attaqués sur deux fronts. D'un côté, les Américains, de l'autre l'Alliance du Nord. D'ailleurs, pour la première fois, le secrétaire d'Etat à la Défense, Donald Rumsfeld, a annoncé jeudi que l'opposition afghane allait recevoir une aide de la part de la coalition. «Ils vont avoir une assistance en nourriture, ils vont recevoir de l'aide en munitions, ils en auront en appui aérien». Jusque-là, les troupes du défunt commandant Massoud n'ont pas bénéficié d'un véritable soutien de la part des Américains. Mercredi, quelques bombardements avaient été menés sur la ligne de front au nord de Kaboul sans permettre, semble-t-il, à l'opposition d'avancer vers la capitale ou de s'emparer de la ville clef de Mazar-i-Sharif. D'autre part, il semblerait, selon le commandant Mohamed Atta, de l'Alliance du Nord, qu'une équipe américaine de huit hommes soit présente dans cette partie de l'Afghanistan aux côtés du général Abdul Rashid Dostam, avec pour mission d'aider la coordination de la résistance aux Taliban entre les membres des différentes ethnies de la région, tadjik et ouzbek.
Resserrer l'étau
Si George W. Bush s'est refusé à confirmer ou infirmer la présence de soldats des forces spéciales en Afghanistan, il a tout de même admis dès mercredi que les frappes aériennes avaient pour objectif de «préparer le terrain pour que des troupes amies puissent, au sol, resserrer lentement mais sûrement l'étau» autour d'Oussama Ben Laden et de ses protecteurs taliban. Donald Rumsfeld a été encore plus clair pour évoquer la deuxième phase de l'offensive en Afghanistan. Après les bombardements, il semble inévitable d'engager des troupes terrestres car il y a des choses que les avions ne peuvent pas faire. Par exemple, «ramper au sol et trouver des gens». Richard Myers, le chef d'état major interarmes, a lui aussi laissé la porte ouverte à tous les types d'interventions, en expliquant que les Etats-Unis étaient prêts à utiliser «toute la palette de leurs capacités militaires, pas seulement les bombardiers, pas seulement l'aéronaval, mais aussi d'autres actifs. Nous avons déjà parlé des forces spéciales, c'est l'un des éléments».
Lors de l'intervention terrestre, les corps d'élite britanniques et français seront vraisemblablement sollicités en appui des troupes américaines. Hubert Védrine, le ministre français des Affaires étrangères, a d'ailleurs admis vendredi que «nous nous approchons» de la phase des opérations terrestres et que les troupes françaises pourraient intervenir à ce niveau. «Nous sommes en contact pour établir une planification pour une éventuelle participation».
Moins de deux semaines après le début des bombardements, la deuxième phase de l'offensive est sur les rails. Et officiellement, les Taliban s'en réjouissent. S'ils n'ont pas été en mesure d'opposer une véritable résistance face aux frappes aériennes engagées par les Etats-Unis, ils semblent confiants en leurs qualités de combattants sur un terrain qu'ils maîtrisent parfaitement. «Tout au long de l'histoire, les Afghans ont fait leurs preuves sur le champ de bataille, particulièrement au cours des 25 dernières années», a indiqué le chef de l'agence Bakhtar, l'organe d'information officiel des Taliban.
par Valérie Gas
Article publié le 19/10/2001