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Attentats: la riposte

Intensification des frappes

L'offensive américaine contre l'Afghanistan semble être passée depuis lundi à la vitesse supérieure. Entre l'intensification des raids sur les principales villes et l'utilisation à la fois de bombardiers lourds et d'hélicoptères, les forces de la coalition pilonnent le pays sans discontinuer.
Kaboul a subi pour la dixième nuit consécutive les bombardements américains. Au moins quinze explosions ont retenti, selon les témoins, autour de la capitale afghane. Pour la première fois depuis le début des raids, des bombardiers possédant une très forte puissance de feu, de type AC-130, ont été utilisés par l'armée américaine pour atteindre des cibles proches de Kaboul. Plusieurs dépôts d'hydrocarbures situés au nord de la ville auraient été détruits au cours de ces bombardements, selon l'agence Afghan Islamic Press.

L'envoi de ces appareils très lourds qui volent à basse altitude, semblerait indiquer, pour les spécialistes, que les responsables du Pentagone estiment que les défenses antiaériennes des Taliban sont suffisamment atteintes pour ne plus risquer d'empêcher de telles attaques de proximité. Les AC-130 avaient déjà été envoyés pour bombarder près de Kandahar, le bastion des Taliban situé au sud-est du pays, un casernement militaire et un quartier général des Taliban. De même, des hélicoptères ont été utilisés depuis quelques jours lors des raids de l'aviation.

Deuxième phase de l'offensive

L'opposition afghane a aussi annoncé mercredi, par la voix de Mohammad Habeel, son porte-parole, que les avions américains avaient bombardé pour la première fois la ligne de front entre les forces de l'Alliance du Nord et celles des Taliban, à environ 60 kilomètres au nord-est de Kaboul. Une information démentie immédiatement par le gouvernement des étudiants en religion, via son organe d'information officiel, l'agence Bakhtar. Après plusieurs annonces enthousiastes sur le soutien apporté par les Américains à leur offensive, le commandant Djan Akhamat, numéro deux de l'Alliance du Nord, a pourtant fait part mercredi d'une certaine déception. Ces frappes très attendues par les troupes du défunt commandant Massoud, n'auraient, en fait, été que très limitées (trois bombes) et n'auraient pas provoqué de gros dégâts au sein des forces des Taliban sur cette position stratégique. En tout cas, elles n'ont pas mis, pour le moment, l'opposition en situation de percer la ligne de front actuelle qui n'a pratiquement pas bougé depuis des mois.

Les frappes américaines n'ont connu aucun ralentissement depuis qu'elles ont commencé, le 7 octobre dernier. Au contraire, elles ont monté en puissance ces jours derniers avec la mise en £uvre de bombardiers lourds et d'hélicoptères. L'offensive américano-britannique semble donc être entrée dans une nouvelle phase à la suite de laquelle une intervention terrestre pourrait être décidée. Tony Blair, le Premier ministre britannique, a été dans ce même sens en affirmant mercredi que les bombardements en cours avaient bien pour objectif de préparer «de nouvelles actions militaires». Le Premier ministre australien, John Howard, a quant à lui annoncé l'envoi d'ici mi-novembre de 1 550 hommes, dont 150 soldats d'élites des commandos parachutistes, pour appuyer les forces de la coalition antiterroriste. Ces troupes sont destinées à intervenir directement sur le terrain et non pas à se cantonner à des opérations de sauvetage, a précisé John Howard, pour préparer ses concitoyens à l'éventualité de pertes humaines importantes. La radio iranienne a en outre annoncé mercredi que des soldats américains avaient été débarqués par des hélicoptères près de Kandahar. Une information qui n'a pas pu être vérifiée auprès d'une autre source pour le moment. Mais le Pentagone a indiqué dans le même temps que des forces spéciales héliportées, prêtes à intervenir à tout moment, se trouvent actuellement à bord du porte-avions américain Kitty Hawk qui croise dans l'Océan Indien.



par Valérie  Gas

Article publié le 17/10/2001