Droits de l''enfant
La maltraitance des enfants en France
Sévices sexuels au sein de leur famille, violences psychologiques, les petites victimes ne sont pas toujours à même de dénoncer leur bourreau.
ReporteurAnne-Laure Marie, 21 novembre 2001, 15 min
Elles sont quatre cet après-midi. Quatre fillettes de moins de dix ans, toutes victimes présumées de sévices sexuels au sein de leur famille. Membre de l'Unité Médicale de l'Enfance en Danger au Centre Hospitalo-Universitaire de Lille, c'est Christelle, assistante sociale, qui les guide dans leur jeux. Objectif : recréer, si possible, un certain nombre de situations quotidiennes, pour tenter de confimer ou non, une suspiscion de mauvais traitements. Parfois, l'enfant parle vraiment à l'équipe de l'Umed, mais en matière de maltraitance, rien n'est jamais sûr.
Confinés dans l'initimité des familles, en difficulté financière ou pas, les coups, les violences psychologiques, les négligences laissent des traces que l'on peut toujours expliquer autrement. Et ce ne sont pas les petites victimes qui sont à mêmes de dénoncer leur bourreau quand le «méchant» ou la «méchante» est aussi la personne qu'elles aiment le plus: papa ou maman. Face à ce double verrou, l'Umed travaille en équipe-une nécessité absolue si l'on en veut pas se cacher à soi-même l'insupportable - et dans un seul but : le bien-être de l'enfant. Pas question de se substituer à la justice ou de juger les parents. Pas question non plus de s'enfermer dans une seule méthode de diagnostic: ici, psychologues, assistantes sociales, médecins pour les examens physiques: tout le monde travaille au minimum en binôme. Une spécificité à la disposition de tous les professionnels de l'enfance de la région Nord, la plus touchée par la maltrataitance en France. Car si au final, le message des équipes spécialisées est de n'avoir aucune certitude en matière de maltraitance, une règle absolue demeure: ne jamais être seul pour éviter le pire. Passer à côté d'un enfant en danger.
par Anne-Laure MARIE
Article publié le 22/11/2001
