Football
Le «<i>roi</i>» Pelé soupçonné d'escroquerie
Pelé est depuis une semaine au centre d'un scandale qui risque, s'il est avéré, de ternir à jamais son icône de meilleur footballeur de toute l'Histoire et de sportif du XXème siècle. Il est soupçonné d'avoir sciemment détourné cinq millions de francs pour un match au bénéfice de l'UNICEF qui n'a jamais eu lieu. Le triple champion du monde nie toute implication dans cette affaire. Il aurait, dit-il, été abusé par deux anciens associés.
L'affaire a été révélée par le quotidien brésilien A Folha de Sao Paulo. Elle fait grand bruit compte tenu de ce que représente Pelé, l'incarnation vivante de son sport depuis 1958 et sa première apparition en Coupe du Monde.
Le 31 janvier 1995, explique le journal, alors qu'il vient d'être nommé ministre des sports, sa société, la Pelé Sport & Marketing inc., basée dans le paradis fiscal des Iles Vierges, passe un contrat avec la branche argentine de l'UNICEF. Au terme du dit contrat, Pelé s'engage à organiser gratuitement à Buenos Aires un match de bienfaisance et un spectacle avec des joueurs et des artistes de renom, au bénéfice de l'enfance argentine. Le match n'a jamais eu lieu. Mais la société de Pelé, qui a touché sept cent mille dollars pour promouvoir l'événement, n'a jamais remis l'argent à l'UNICEF.
Une affaire qui concerne plusieurs sociétés dont une banque qui, après avoir avancé des fonds pour l'opération en question, a fait faillite. Ce qui expliquerait que le match de gala n'ait jamais eu lieu. L'enquête du journal brésilien met en avant un autre aspect, tout aussi compromettant pour Pelé. Le contrat aurait été antidaté. L'accord a été signé en février 95, alors que son statut de ministre était difficilement compatible avec une promotion de l'événement qui nécessitait vingt-cinq voyages à l'étranger. Officiellement il a donc signé un document à la date du 20 novembre 1994 avec une société qui n'avait pas encore été créée et qui ne le sera qu'au mois de février 95.
Tout le monde est gêné par cette affaire
Pelé assure qu'il n'était pas au courant de ces malversations, qu'elles ont été tramées à son insu. Il réclame aujourd'hui un audit de sa société. Or Pelé a signé tous les documents de sa main, aussi bien ceux qui cédaient ses droits d'image pour cette opération de bienfaisance à l'UNICEF que ceux qui vendaient ces mêmes droits à une autre société basée à Miami, en Floride. Tout le monde est aujourd'hui extrêmement gêné par cette affaire. L'UNICEF, d'abord, qui n'a cependant pas été lésée dans la mesure où elle n'a pas investi de fonds dans cette opération. La FIFA, ensuite, car même si elle a souvent subi les foucades du Roi, a toujours su utiliser son rayonnement dans ses opérations de promotion du football. Pelé, enfin, car il n'y a jamais de fumée sans feu, et que l'incendie désormais allumé risque de ne pas s'éteindre avant longtemps. Un scandale en puissance qui risque de jeter l'opprobre sur un monde du football décidément trop avide.
Le 31 janvier 1995, explique le journal, alors qu'il vient d'être nommé ministre des sports, sa société, la Pelé Sport & Marketing inc., basée dans le paradis fiscal des Iles Vierges, passe un contrat avec la branche argentine de l'UNICEF. Au terme du dit contrat, Pelé s'engage à organiser gratuitement à Buenos Aires un match de bienfaisance et un spectacle avec des joueurs et des artistes de renom, au bénéfice de l'enfance argentine. Le match n'a jamais eu lieu. Mais la société de Pelé, qui a touché sept cent mille dollars pour promouvoir l'événement, n'a jamais remis l'argent à l'UNICEF.
Une affaire qui concerne plusieurs sociétés dont une banque qui, après avoir avancé des fonds pour l'opération en question, a fait faillite. Ce qui expliquerait que le match de gala n'ait jamais eu lieu. L'enquête du journal brésilien met en avant un autre aspect, tout aussi compromettant pour Pelé. Le contrat aurait été antidaté. L'accord a été signé en février 95, alors que son statut de ministre était difficilement compatible avec une promotion de l'événement qui nécessitait vingt-cinq voyages à l'étranger. Officiellement il a donc signé un document à la date du 20 novembre 1994 avec une société qui n'avait pas encore été créée et qui ne le sera qu'au mois de février 95.
Tout le monde est gêné par cette affaire
Pelé assure qu'il n'était pas au courant de ces malversations, qu'elles ont été tramées à son insu. Il réclame aujourd'hui un audit de sa société. Or Pelé a signé tous les documents de sa main, aussi bien ceux qui cédaient ses droits d'image pour cette opération de bienfaisance à l'UNICEF que ceux qui vendaient ces mêmes droits à une autre société basée à Miami, en Floride. Tout le monde est aujourd'hui extrêmement gêné par cette affaire. L'UNICEF, d'abord, qui n'a cependant pas été lésée dans la mesure où elle n'a pas investi de fonds dans cette opération. La FIFA, ensuite, car même si elle a souvent subi les foucades du Roi, a toujours su utiliser son rayonnement dans ses opérations de promotion du football. Pelé, enfin, car il n'y a jamais de fumée sans feu, et que l'incendie désormais allumé risque de ne pas s'éteindre avant longtemps. Un scandale en puissance qui risque de jeter l'opprobre sur un monde du football décidément trop avide.
par Gérard Dreyfus
Article publié le 23/11/2001