Etats-Unis
Washington s'engage au Proche Orient
Le secrétaire d'Etat américain a annoncé l'envoi du diplomate William Burns dans la région. Sans annoncer le revirement attendu par certains, Colin Powell a joué sur la corde de l'émotion pour appeler Israéliens et Palestiniens à faire plus pour la paix, dans un discours qui semble avoir contenté toutes les parties.
New York, de notre correspondant
Le discours était attendu de longue date. Préparé dans le plus grand secret, annoncé comme un revirement de la politique américaine au Proche-Orient, il devait surtout pour la première fois exposer clairement les vues de l'administration Bush sur la question. Finalement sans surprise majeure, l'intervention de Colin Powell devant l'université de Louisville (Kentucky), édulcorée par les conseillers du président, marque toutefois un engagement renouvelé des Etats-Unis dans la région, alors que le soutien du monde musulman reste déterminant dans la lutte mondiale contre le terrorisme.
Pour preuve de cette implication, le secrétaire d'Etat américain a décidé d'envoyer sur place son adjoint William Burns. «Les Etats-Unis restent disposés à contribuer activement en tant que partie tiers pour contrôler et vérifier un mécanisme acceptable pour toutes les parties», a expliqué Colin Powell. Il a également nommé le général Anthony Zinni, ancien commandant des forces américaines dans le golfe, comme son conseiller spécial, avec pour «mission immédiate d'aider les parties à parvenir à un cessez-le-feu durable».
La «bible» de l'engagement américain reste le rapport Mitchell -du nom de l'ancien sénateur du Maine qui en est l'auteur- notamment endossé par l'ONU. Il appelle à un cessez-le-feu, puis à une période de restauration de la confiance (arrêt des violences et gel de la colonisation) avant la reprise des négociations. Conformément à des déclarations faites par le président Bush face à l'assemblée générale de l'ONU la semaine dernière, le secrétaire d'Etat a rappelé que les Etats-Unis ont «la vision d'une région où deux Etats, Israël et la Palestine, vivent côte à côte dans des frontières sûres et reconnues». «Mais au bout du compte», a précisé le secrétaire d'Etat, les deux parties doivent «faire face à des vérités fondamentales».
«Des résultats, pas seulement des mots et des déclarations»
Côté palestinien, cela veut dire «arrêter, traduire en justice et punir les auteurs d'actes terroristes». Il appelle l'autorité palestinienne à faire «100% d'efforts pour mettre un terme à la violence et la terreur», en précisant qu'il voulait «des résultats, pas seulement des mots et des déclarations». Il attend de Yasser Arafat qu'il «lève tout doute, une fois pour toute, sur la légitimité d'Israël en tant qu'Etat juif». «L'intifada est désormais embourbée dans les sables mouvants d'une violence auto destructrice contre Israël», a ajouté Powell. Avec des accents d'émotion, il a en même temps reconnu que trop de Palestiniens ont grandi avec «des checkpoints, des rafles et des humiliations». Et d'ajouter : «Trop de palestiniens innocents, y-compris des enfants, ont été tués ou blessés (...) cela doit s'arrêter». Rappelant que les Etats-Unis sont de longue date opposés aux nouvelles colonies israéliennes qui selon lui ont «gravement sapé la confiance et l'espoir des Palestiniens», il a affirmé que «l'occupation doit s'arrêter, et elle ne peut s'arrêter qu'à travers des négociations».
«Le retour à un processus politique ne sera ni facile ni rapide», a estimé Colin Powell, avant d'ajouter : «Nous ferons tout ce que nous pouvons pour accompagner le processus. Nous allons pousser. Nous allons inciter. Nous allons présenter des idées.» L'engagement américain semble donc plus conforme à la politique initiée par Bill Clinton, qu'à celle annoncée dans un premier temps par le président Bush.
«Le discours du secrétaire Powell est positif et plein de bonnes intentions, mais le gros du travail est encore devant nous,» a estimé le chef de la diplomatie israélienne, Shimon Peres. Dans l'entourage d'Ariel Sharon, on s'avouait soulagé que l'administration Bush n'ai fait aucune nouvelle proposition sur les points les plus controversés du processus de paix, et notamment la question du statut de Jérusalem. Aucune allusion non plus dans le discours de Colin Powell à l'exigence jugée irréaliste par beaucoup du premier ministre Ariel Sharon qui veut une semaine complète sans violence avant de reprendre les négociations. Les premiers signaux côté palestinien indiquaient un satisfecit quant à la demande américaine adressée à Israël pour mettre fin à l'occupation des territoires palestiniens.
Le discours était attendu de longue date. Préparé dans le plus grand secret, annoncé comme un revirement de la politique américaine au Proche-Orient, il devait surtout pour la première fois exposer clairement les vues de l'administration Bush sur la question. Finalement sans surprise majeure, l'intervention de Colin Powell devant l'université de Louisville (Kentucky), édulcorée par les conseillers du président, marque toutefois un engagement renouvelé des Etats-Unis dans la région, alors que le soutien du monde musulman reste déterminant dans la lutte mondiale contre le terrorisme.
Pour preuve de cette implication, le secrétaire d'Etat américain a décidé d'envoyer sur place son adjoint William Burns. «Les Etats-Unis restent disposés à contribuer activement en tant que partie tiers pour contrôler et vérifier un mécanisme acceptable pour toutes les parties», a expliqué Colin Powell. Il a également nommé le général Anthony Zinni, ancien commandant des forces américaines dans le golfe, comme son conseiller spécial, avec pour «mission immédiate d'aider les parties à parvenir à un cessez-le-feu durable».
La «bible» de l'engagement américain reste le rapport Mitchell -du nom de l'ancien sénateur du Maine qui en est l'auteur- notamment endossé par l'ONU. Il appelle à un cessez-le-feu, puis à une période de restauration de la confiance (arrêt des violences et gel de la colonisation) avant la reprise des négociations. Conformément à des déclarations faites par le président Bush face à l'assemblée générale de l'ONU la semaine dernière, le secrétaire d'Etat a rappelé que les Etats-Unis ont «la vision d'une région où deux Etats, Israël et la Palestine, vivent côte à côte dans des frontières sûres et reconnues». «Mais au bout du compte», a précisé le secrétaire d'Etat, les deux parties doivent «faire face à des vérités fondamentales».
«Des résultats, pas seulement des mots et des déclarations»
Côté palestinien, cela veut dire «arrêter, traduire en justice et punir les auteurs d'actes terroristes». Il appelle l'autorité palestinienne à faire «100% d'efforts pour mettre un terme à la violence et la terreur», en précisant qu'il voulait «des résultats, pas seulement des mots et des déclarations». Il attend de Yasser Arafat qu'il «lève tout doute, une fois pour toute, sur la légitimité d'Israël en tant qu'Etat juif». «L'intifada est désormais embourbée dans les sables mouvants d'une violence auto destructrice contre Israël», a ajouté Powell. Avec des accents d'émotion, il a en même temps reconnu que trop de Palestiniens ont grandi avec «des checkpoints, des rafles et des humiliations». Et d'ajouter : «Trop de palestiniens innocents, y-compris des enfants, ont été tués ou blessés (...) cela doit s'arrêter». Rappelant que les Etats-Unis sont de longue date opposés aux nouvelles colonies israéliennes qui selon lui ont «gravement sapé la confiance et l'espoir des Palestiniens», il a affirmé que «l'occupation doit s'arrêter, et elle ne peut s'arrêter qu'à travers des négociations».
«Le retour à un processus politique ne sera ni facile ni rapide», a estimé Colin Powell, avant d'ajouter : «Nous ferons tout ce que nous pouvons pour accompagner le processus. Nous allons pousser. Nous allons inciter. Nous allons présenter des idées.» L'engagement américain semble donc plus conforme à la politique initiée par Bill Clinton, qu'à celle annoncée dans un premier temps par le président Bush.
«Le discours du secrétaire Powell est positif et plein de bonnes intentions, mais le gros du travail est encore devant nous,» a estimé le chef de la diplomatie israélienne, Shimon Peres. Dans l'entourage d'Ariel Sharon, on s'avouait soulagé que l'administration Bush n'ai fait aucune nouvelle proposition sur les points les plus controversés du processus de paix, et notamment la question du statut de Jérusalem. Aucune allusion non plus dans le discours de Colin Powell à l'exigence jugée irréaliste par beaucoup du premier ministre Ariel Sharon qui veut une semaine complète sans violence avant de reprendre les négociations. Les premiers signaux côté palestinien indiquaient un satisfecit quant à la demande américaine adressée à Israël pour mettre fin à l'occupation des territoires palestiniens.
par Philippe Bolopion
Article publié le 19/11/2001