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Conjoncture

La reprise économique repoussée à 2003

Après les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis les prévisions économiques ont été revues à la baisse, tant pour les pays industrialisés que pour les pays en développement. Les perspectives sont sombres pour 2001 et 2002 et la reprise de la croissance mondiale est remise à une date ultérieure, probablement 2003.
Les conséquences économiques des attentats terroristes contre New York et Washington ont aggravé une conjoncture déjà morose en raison du ralentissement sensible aux Etats-Unis et en Europe. Depuis le 11 septembre, les prévisions des organisations économiques internationales concernant les pays industrialisés et les pays en développement ont été révisées, les résultats 2001 comme les perspectives 2002-2003. La reprise n'interviendrait qu'en 2003, après une année 2002 difficile, nécessaire pour panser les plaies de 2001.

L'OCDE qui regroupe trente pays développés table sur une croissance négative de 0,3% pour ses membres au deuxième semestre 2001, ce qui ne s'était jamais produit depuis 1982. Au total la croissance dans ces pays devrait s'établir à un petit 1% cette année et rester à ce niveau en 2002 avant de repartir à 3,2% en 2003, selon les conjoncturistes de l'OCDE. Avant les attentats, cet organisme prévoyait une croissance de 2% cette année et entre 2,5% et 3% l'année prochaine. Les trois acteurs majeurs de l'économie mondiale, Etats-Unis, Europe et Japon connaîtront cependant des trajectoires différenciées, bien que liés entre eux par des relations commerciales intenses.

Ainsi, les incertitudes qui pèsent sur l'économie américaine entretiennent une attitude prudente des entreprises et des ménages avec pour effet une contraction de la consommation et une augmentation du chômage. Résultat, la croissance américaine à 1,1% cette année devrait encore reculer à 0,7% en 2002 avant de se redresser sensiblement en 2003.

En Europe, la zone euro, soit 12 des 15 pays de l'Union européenne, devrait enregistrer une croissance de 1,6% cette année, ralentie à 1,4 % en 2002 et une reprise escomptée à 3% en 2003. Parmi les pays de la zone euro, l'Allemagne souffre particulièrement de l'atonie économique mais devrait se ressaisir en 2003 et rejoindre des taux de croissance comparables à ceux de la France ou de l'Italie en 2003. Les « petits pays » de l'Union européenne comme la Grèce, l'Irlande ou même l'Espagne devraient connaître une reprise supérieure à la moyenne européenne. Pendant ce temps, le Japon, homme malade des pays industrialisés, va probablement connaître deux années de récession ( -0,75% en 2001 et encore -1% en 2002) avant de remonter faiblement à 0,75% en 2003.

Chute des recettes touristiques

Les prévisions de croissance de la Banque mondiale concernant les pays développés après le 11 septembre ne diffèrent pas sensiblement de celles de l'OCDE, sinon par une reprise plus optimiste à 3,5% en 2003. Mais la Banque mondiale évalue aussi les répercussions sur les pays en développement du ralentissement au Nord. De 5,5% de croissance en 2000, les pays en développement ne devrait progresser que de 2,9% en 2001 et réduire à 3,7% au lieu de 4,3% leurs espoirs pour 2002. Mais, là encore, la reprise est attendue pour 2003.

Quel est l'impact du ralentissement de l'économie sur les pays en développement ? La Banque mondiale le situe à différents niveaux. La chute des recettes touristiques notamment qui touche nombre de pays des Caraïbes, d'Afrique, d'Asie, mais surtout le Moyen-Orient et le Maghreb.
Le resserrement de l'accès aux marchés des capitaux en raison d'une prudence accrue des préteurs pourrait nuire aux pays en développement dépendants des investissements et des financements extérieurs. La faiblesse des prix des produits de base, ensuite, qui devrait peser sur la situation des pays producteurs de matières premières agricoles ou énergétiques. La réduction des échanges commerciaux, aussi, avec une diminution de la demande étrangère des produits manufacturés en provenance des pays en développement.

Toutefois, les pays du Sud devraient bénéficier de la reprise au Nord en 2003 comme ils pâtissent aujourd'hui du ralentissement, avec une prévision de croissance de plus de 5%.



par Francine  Quentin

Article publié le 20/11/2001