Ghana
Drame au stade : la justice passera
Six mois après le drame qui avait coûté la vie à 126 spectateurs du stade d'Accra, la commission d'enquête a remis un rapport de cinquante-trois pages, au terme duquel six responsables de la police ghanéenne ont été inculpés d'homicide involontaire.
Mercredi 9 mai 2001: on s'achemine vers le coup de sifflet final du sommet du championnat qui oppose à l'Accra Stadium, Hearts of Oak, plus grand club de la capitale, champion sortant et dernier vainqueur de la Ligue des champions d'Afrique, à son éternel rival, Ashanti Kotoko de Kumasi.
Les supporteurs des «porcs-épics» de Kumasi, mécontents de l'arbitrage et de la défaite prévisible de leur équipe, jettent des projectiles sur la pelouse. Les policiers répliquent aussitôt en tirant des grenades lacrymogènes dans la foule, déclenchant un mouvement de panique. En tentant de s'enfuir, les spectateurs trouvent les portes fermées et des dizaines périssent écrasés ou étouffés.
Du désastre, on retire cent vingt-six cadavres, la plus grande catastrophe dans l'histoire du football africain. Dès le lendemain, le président John Kufuor décrète un deuil national de trois jours et la mise en place d'une commission d'enquête indépendante assurant que les coupables seraient puni avec toutes les rigueurs de la loi. La police est immédiatement montrée du doigt -il semble qu'elle aurait réagi de façon disproportionnée reconnaît alors le porte-parole du gouvernement- et certains commissariats de la capitale subissent l'assaut de jeunes révoltés par le drame.
«Négligence grossière»
Les coupables sont désignés alors que l'enquête n'a pas encore commencé. Dans la foulée, le responsable des unités présentes au stade est suspendu pour une période indéterminée. Six mois plus tard, les premières impressions sont avérées: six responsables de la police viennent d'être inculpés d'homicide involontaire. Il s'agit de hauts gradés dont quatre d'entre eux n'étaient pas de service ou pas été affectés au stade le 9 mai. Ce qui, naturellement accrédite la thèse de négligences coupables au commandement des forces de police. D'autres officiers, les subalternes qui ont agi sur l'ordre de leurs supérieurs, n'échapperont pas non plus à des sanctions prononcées soit par le conseil de la police, soit par l'inspection générale des services d'ordre. Le gouvernement envisage également de limoger les responsables du Conseil national des sports pour «négligence grossière». Il a également décidé l'érection d'un monument du souvenir dans l'enceinte même du stade où sera disputé chaque année un match-anniversaire à la mémoire des victimes.
Le Ghana a fait plus vite que l'Afrique du Sud qui avait connu un mois plus tôt un drame similaire à l'occasion du choc du championnat entre Kaizer Chiefs et Orlando Pirates à l'Ellis Park de Johannesbourg. Un drame qui avait fait quarante-trois morts. La commission d'enquête poursuit ses travaux afin de déterminer si l'usage de gaz lacrymogène avait pu contribuer à semer la panique lorsque plusieurs dizaines de milliers de spectateurs sans billets avaient forcé l'accès au stade qui était déjà archicomble. Jusqu'à présent, il n'a pas encore été établi si oui ou non la police avait fait usage de ces gaz.
Une chose est sûre, il y aura des sanctions au Ghana, et ce ne sont pas les lampistes qui paieront.
Les supporteurs des «porcs-épics» de Kumasi, mécontents de l'arbitrage et de la défaite prévisible de leur équipe, jettent des projectiles sur la pelouse. Les policiers répliquent aussitôt en tirant des grenades lacrymogènes dans la foule, déclenchant un mouvement de panique. En tentant de s'enfuir, les spectateurs trouvent les portes fermées et des dizaines périssent écrasés ou étouffés.
Du désastre, on retire cent vingt-six cadavres, la plus grande catastrophe dans l'histoire du football africain. Dès le lendemain, le président John Kufuor décrète un deuil national de trois jours et la mise en place d'une commission d'enquête indépendante assurant que les coupables seraient puni avec toutes les rigueurs de la loi. La police est immédiatement montrée du doigt -il semble qu'elle aurait réagi de façon disproportionnée reconnaît alors le porte-parole du gouvernement- et certains commissariats de la capitale subissent l'assaut de jeunes révoltés par le drame.
«Négligence grossière»
Les coupables sont désignés alors que l'enquête n'a pas encore commencé. Dans la foulée, le responsable des unités présentes au stade est suspendu pour une période indéterminée. Six mois plus tard, les premières impressions sont avérées: six responsables de la police viennent d'être inculpés d'homicide involontaire. Il s'agit de hauts gradés dont quatre d'entre eux n'étaient pas de service ou pas été affectés au stade le 9 mai. Ce qui, naturellement accrédite la thèse de négligences coupables au commandement des forces de police. D'autres officiers, les subalternes qui ont agi sur l'ordre de leurs supérieurs, n'échapperont pas non plus à des sanctions prononcées soit par le conseil de la police, soit par l'inspection générale des services d'ordre. Le gouvernement envisage également de limoger les responsables du Conseil national des sports pour «négligence grossière». Il a également décidé l'érection d'un monument du souvenir dans l'enceinte même du stade où sera disputé chaque année un match-anniversaire à la mémoire des victimes.
Le Ghana a fait plus vite que l'Afrique du Sud qui avait connu un mois plus tôt un drame similaire à l'occasion du choc du championnat entre Kaizer Chiefs et Orlando Pirates à l'Ellis Park de Johannesbourg. Un drame qui avait fait quarante-trois morts. La commission d'enquête poursuit ses travaux afin de déterminer si l'usage de gaz lacrymogène avait pu contribuer à semer la panique lorsque plusieurs dizaines de milliers de spectateurs sans billets avaient forcé l'accès au stade qui était déjà archicomble. Jusqu'à présent, il n'a pas encore été établi si oui ou non la police avait fait usage de ces gaz.
Une chose est sûre, il y aura des sanctions au Ghana, et ce ne sont pas les lampistes qui paieront.
par Gérard Dreyfus
Article publié le 08/11/2001