Bosnie
Srebrenica : «Aussi l’échec de la France»
Selon un rapport parlementaire français rendu public, le 29 novembre, la responsabilité du massacre de Srebrenica, le 11 juillet 1995, incombe aux Serbes mais également à l’ONU et aux Etats ayant participé aux opérations de maintien de la paix en Bosnie.
«Srebrenica est aussi un échec pour la France» souligne, sans ménagement, le rapport de la mission d’information des parlementaires français. Il y a plus de six ans, la communauté internationale apprenait, effarée, la chute de cette enclave en Bosnie-Herzégovine, et le massacre de sa population musulmane par les troupes serbes sous les yeux des Casques bleus, impuissants. Srebrenica, alors zone protégée par les Nations Unies, a été envahie par les troupes du général Mladic qui a pu pénétrer dans l’enclave sans rencontrer de résistance et procéder à l’extermination d’environ 8 000 Musulmans dont de nombreux enfants ainsi qu’à la déportation de 40 000 autres. Aujourd’hui, de larges zones d’ombre recouvrent encore cette tragédie que le rapport des députés français ne parvient pas à éclairer totalement.
Au terme de neuf mois d’enquête, dans un rapport de 1225 pages, la mission composée de parlementaires de diverses tendances politiques critique «l’échec des Etats qui ont pris les engagements, notamment au sein du Conseil de sécurité de l’Onu qu’ils n’ont pas respectés, faute de s’en donner les moyens» et à également mis l’accent sur les carences des Casques bleus néerlandais présents à Srebrenica qui n’ont opposé «aucune résistance» aux forces serbes. En revanche, le rapport estime que même si «aucun des Etats impliqués dans le règlement du conflit bosniaque n’a voulu sauver Srebrenica», ce n’est pas pour autant qu’il y a eu conspiration. Les députés ont aussi mis en lumière les «erreurs» du général français Bernard Janvier, alors commandant des Forces de paix des Nations unies (FPNU) qui n’a pas demandé des frappes aériennes lors de l’attaque des Serbes.
Des torts partagés
Par ailleurs, ce rapport met en cause, outre la culture inadaptée au terrain en ex-Yougoslavie, l’absence de réactivité rapide de l’Onu face à une crise rapide comme celle de Srebrenica due selon les parlementaires à une chaîne de commandement et des procédures lourdes et complexes. Alors que 56 soldats français ont perdu la vie dans ce conflit, la mission souligne que «même si Srebrenica a signé l’échec de la politique des zones de sécurité, il ne faut pas oublier que les deux zones défendues par des troupes françaises, Bihac et Sarajevo, ont été préservées jusqu’au bout».
Cette mission d’information parlementaire conclut son rapport en «exigeant que Français, Britanniques et Américains, notamment, consacrent les moyens nécessaires à la capture des chefs militaire et politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic et Radko Mladic». Le premier était le leader des Serbes de Bosnie et le second commandait les troupes qui ont envahi l’enclave. Tous deux, toujours en fuite, sont activement recherchés par le Tribunal pénal international depuis des années. Le TPI qui a qualifié cette tragédie de «génocide» a condamné récemment à 46 ans de prison le général Radislav Krstic, considéré comme l’un des responsables du massacre. Quant à Slobodan Milosevic, ex-président yougoslave, détenu à La Haye, il a été inculpé de génocide pendant la guerre de Bosnie (1992-1995) y compris pour les événements de Srebrenica.
Dirigée par le socialiste François Loncle, le président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, cette mission a entendu, publiquement ou à huis-clos, une quarantaine de responsables politiques et militaires de l’époque.
Au terme de neuf mois d’enquête, dans un rapport de 1225 pages, la mission composée de parlementaires de diverses tendances politiques critique «l’échec des Etats qui ont pris les engagements, notamment au sein du Conseil de sécurité de l’Onu qu’ils n’ont pas respectés, faute de s’en donner les moyens» et à également mis l’accent sur les carences des Casques bleus néerlandais présents à Srebrenica qui n’ont opposé «aucune résistance» aux forces serbes. En revanche, le rapport estime que même si «aucun des Etats impliqués dans le règlement du conflit bosniaque n’a voulu sauver Srebrenica», ce n’est pas pour autant qu’il y a eu conspiration. Les députés ont aussi mis en lumière les «erreurs» du général français Bernard Janvier, alors commandant des Forces de paix des Nations unies (FPNU) qui n’a pas demandé des frappes aériennes lors de l’attaque des Serbes.
Des torts partagés
Par ailleurs, ce rapport met en cause, outre la culture inadaptée au terrain en ex-Yougoslavie, l’absence de réactivité rapide de l’Onu face à une crise rapide comme celle de Srebrenica due selon les parlementaires à une chaîne de commandement et des procédures lourdes et complexes. Alors que 56 soldats français ont perdu la vie dans ce conflit, la mission souligne que «même si Srebrenica a signé l’échec de la politique des zones de sécurité, il ne faut pas oublier que les deux zones défendues par des troupes françaises, Bihac et Sarajevo, ont été préservées jusqu’au bout».
Cette mission d’information parlementaire conclut son rapport en «exigeant que Français, Britanniques et Américains, notamment, consacrent les moyens nécessaires à la capture des chefs militaire et politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic et Radko Mladic». Le premier était le leader des Serbes de Bosnie et le second commandait les troupes qui ont envahi l’enclave. Tous deux, toujours en fuite, sont activement recherchés par le Tribunal pénal international depuis des années. Le TPI qui a qualifié cette tragédie de «génocide» a condamné récemment à 46 ans de prison le général Radislav Krstic, considéré comme l’un des responsables du massacre. Quant à Slobodan Milosevic, ex-président yougoslave, détenu à La Haye, il a été inculpé de génocide pendant la guerre de Bosnie (1992-1995) y compris pour les événements de Srebrenica.
Dirigée par le socialiste François Loncle, le président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, cette mission a entendu, publiquement ou à huis-clos, une quarantaine de responsables politiques et militaires de l’époque.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 29/11/2001