Côte d''Ivoire
Le cas Ouattara à nouveau au coeur du débat
L’intervention d’Alassane Ouattara devant le Forum de réconciliation nationale suscite de nombreuses réactions en Côte d’Ivoire. Partisans comme adversaires du leader du RDR sont au moins d’accord sur un point : son intervention n’a laissé personne indifférent.
La prestation d’Alassane Ouattara devant le Forum de réconciliation, samedi 1er décembre, suscite de nombreuses réactions en Côte d’Ivoire. Dans le discours fleuve qu’il a prononcé au Palais des congrès de l’hôtel Ivoire, ce dernier s’était longuement appesanti sur la polémique concernant sa nationalité, apportant une série d’éléments censés prouver qu’elle est et a toujours été exclusivement ivoirienne. Il avait, par ailleurs, réclamé l’organisation de nouvelles élections présidentielle, dont il avait été exclu en octobre 2000, et législatives, les dernières ayant été boycottées par son parti.
Une chose est sûre, les déclarations de l’ancien Premier ministre ne laissent personne indifférent. En revanche, les réponses divergent dans l’entourage de ses adversaires, en particulier sur la question lancinante de sa nationalité. Pour le PDCI, l’ancien parti unique, c’est à la justice ivoirienne de mettre fin au débat. «La nationalité ne se décrète pas, elle est obtenue parce qu’on remplit les conditions et s’il y a doute, ce sont les tribunaux qui décident», a estimé sur RFI Amoakon Edjampan Thiémélé, vice-président de l’Assemblée nationale. Et celui-ci d’ironiser sur le fait qu’Alassane Ouattara «aura de la peine à prouver sa nationalité», dans la mesure où «il n’a pas envie de se présenter devant les tribunaux».
A l’UDPCI (Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire), de l’ex-chef de la junte Robert Gueï, sous le pouvoir duquel une cour suprême aux ordres avait éliminé le candidat du RDR et tous ceux du PDCI de la présidentielle 2000, on prône une solution politique. «Nous ne reconnaissons ni la voix judiciaire, ni la commission d’enquête internationale pour savoir si Alassane Ouattara est ivoirien ou pas. Nous avons toujours préconisé une solution politique», a déclaré Danielle Boni-Claverie, porte-parole du mouvement de Robert Gueï, sur notre antenne.
Dans le camp du président Gbagbo, le secrétaire général du Front populaire ivoirien, également interrogé sur RFI, considère que les éléments apportés par Alassane Ouattara sur sa nationalité «confortent» le pouvoir quant à son idée de mettre en place une commission internationale d’enquête pour trancher définitivement la question. href=http://www.tv-radio.com/ondemand/rfi/mere/ftp/Audio/SpecialEvents/Dossier32/rfise32-outo20011203.ram > Sylvain Miaka Ouréto relève néanmoins ce qu’il présente comme des contradictions dans les propos du leader du RDR : «le président du RDR a eu à dire que le président de la République est le chef suprême de la magistrature et que, en tant que tel, il avait la clé du problème qui se pose à la Côte d’Ivoire, surtout concernant sa nationalité. En même temps, il soutient qu’il faut reprendre les élections et qu’il faut reprendre la constitution.»
La presse ivoirienne commente également abondamment l’intervention d’Alassane Ouattara devant le Forum de réconciliation nationale. Dans un éditorial, titré «l’homme invincible», Le Patriote, proche du RDR, estime que le chef de file des républicains a «coupé l’herbe sous les pieds de ses adversaires les plus irréductibles et des mercenaires de tout poil qui exploitaient son absence à des fins politiciennes et parfois mercantiles». Tout en estimant qu’ADO a apporté la preuve incontestable de sa nationalité ivoirienne, le journal s’inquiète du fait que ce dernier «ne sera jamais, aux yeux de quelques pyromanes endurcis en tous cas, un citoyen ivoirien authentique».
Le ton est, on s’en doute, radicalement différent dans les pages de Notre Voie, le quotidien du FPI. «Dramane Ouattara falsifie sa propre histoire et se dévoile», titre ainsi le journal qui entend démonter point par point les arguments du leader du RDR dans une série d’articles au vitriol. «Le chien aboie, la caravane passe, le RDR piaille… le pouvoir FPI pose de actes concrets pour le bien-être des Ivoiriens», juge l’éditorialiste du journal qui rejette catégoriquement l’organisation de nouvelles élections, de même que la révision d’une constitution pour laquelle Alassane Ouattara «a lui-même appelé à voter oui».
Pour l’éditorialiste de Soir Info, l’un des principaux quotidiens privés ivoiriens, l’intervention d’Alassane Ouattara aura été «un coup médiatique réussi». «La mise en scène, minutieusement préparée, fut parfaite et le président du RDR a joué avec un art consommé son rôle pour tenter de briser les réticences et les résistances», analyse l’éditorialiste du journal. Ce dernier estime toutefois que «les preuves qu’il a fournies ont convaincu essentiellement ses partisans» et sont loin d’avoir clos le débat. Pour sa part, l’Inter, un autre quotidien privé, ADO a, en apportant de nouveaux éléments de preuve sur sa nationalité, envoyé «un signal fort qui ressemble à un défi à relever par le pouvoir en place». Pour le journal, «le leader du RDR démontre à tous ceux qui croient l’avoir enterré, qu’il leur faudra encore attendre et surtout compter avec lui pour longtemps encore». En d’autres termes, adulé ou haï, Alassane Ouattara est, plus que jamais, au coeur du débat en Côte d’Ivoire.
Une chose est sûre, les déclarations de l’ancien Premier ministre ne laissent personne indifférent. En revanche, les réponses divergent dans l’entourage de ses adversaires, en particulier sur la question lancinante de sa nationalité. Pour le PDCI, l’ancien parti unique, c’est à la justice ivoirienne de mettre fin au débat. «La nationalité ne se décrète pas, elle est obtenue parce qu’on remplit les conditions et s’il y a doute, ce sont les tribunaux qui décident», a estimé sur RFI Amoakon Edjampan Thiémélé, vice-président de l’Assemblée nationale. Et celui-ci d’ironiser sur le fait qu’Alassane Ouattara «aura de la peine à prouver sa nationalité», dans la mesure où «il n’a pas envie de se présenter devant les tribunaux».
A l’UDPCI (Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire), de l’ex-chef de la junte Robert Gueï, sous le pouvoir duquel une cour suprême aux ordres avait éliminé le candidat du RDR et tous ceux du PDCI de la présidentielle 2000, on prône une solution politique. «Nous ne reconnaissons ni la voix judiciaire, ni la commission d’enquête internationale pour savoir si Alassane Ouattara est ivoirien ou pas. Nous avons toujours préconisé une solution politique», a déclaré Danielle Boni-Claverie, porte-parole du mouvement de Robert Gueï, sur notre antenne.
Dans le camp du président Gbagbo, le secrétaire général du Front populaire ivoirien, également interrogé sur RFI, considère que les éléments apportés par Alassane Ouattara sur sa nationalité «confortent» le pouvoir quant à son idée de mettre en place une commission internationale d’enquête pour trancher définitivement la question. href=http://www.tv-radio.com/ondemand/rfi/mere/ftp/Audio/SpecialEvents/Dossier32/rfise32-outo20011203.ram > Sylvain Miaka Ouréto relève néanmoins ce qu’il présente comme des contradictions dans les propos du leader du RDR : «le président du RDR a eu à dire que le président de la République est le chef suprême de la magistrature et que, en tant que tel, il avait la clé du problème qui se pose à la Côte d’Ivoire, surtout concernant sa nationalité. En même temps, il soutient qu’il faut reprendre les élections et qu’il faut reprendre la constitution.»
La presse ivoirienne commente également abondamment l’intervention d’Alassane Ouattara devant le Forum de réconciliation nationale. Dans un éditorial, titré «l’homme invincible», Le Patriote, proche du RDR, estime que le chef de file des républicains a «coupé l’herbe sous les pieds de ses adversaires les plus irréductibles et des mercenaires de tout poil qui exploitaient son absence à des fins politiciennes et parfois mercantiles». Tout en estimant qu’ADO a apporté la preuve incontestable de sa nationalité ivoirienne, le journal s’inquiète du fait que ce dernier «ne sera jamais, aux yeux de quelques pyromanes endurcis en tous cas, un citoyen ivoirien authentique».
Le ton est, on s’en doute, radicalement différent dans les pages de Notre Voie, le quotidien du FPI. «Dramane Ouattara falsifie sa propre histoire et se dévoile», titre ainsi le journal qui entend démonter point par point les arguments du leader du RDR dans une série d’articles au vitriol. «Le chien aboie, la caravane passe, le RDR piaille… le pouvoir FPI pose de actes concrets pour le bien-être des Ivoiriens», juge l’éditorialiste du journal qui rejette catégoriquement l’organisation de nouvelles élections, de même que la révision d’une constitution pour laquelle Alassane Ouattara «a lui-même appelé à voter oui».
Pour l’éditorialiste de Soir Info, l’un des principaux quotidiens privés ivoiriens, l’intervention d’Alassane Ouattara aura été «un coup médiatique réussi». «La mise en scène, minutieusement préparée, fut parfaite et le président du RDR a joué avec un art consommé son rôle pour tenter de briser les réticences et les résistances», analyse l’éditorialiste du journal. Ce dernier estime toutefois que «les preuves qu’il a fournies ont convaincu essentiellement ses partisans» et sont loin d’avoir clos le débat. Pour sa part, l’Inter, un autre quotidien privé, ADO a, en apportant de nouveaux éléments de preuve sur sa nationalité, envoyé «un signal fort qui ressemble à un défi à relever par le pouvoir en place». Pour le journal, «le leader du RDR démontre à tous ceux qui croient l’avoir enterré, qu’il leur faudra encore attendre et surtout compter avec lui pour longtemps encore». En d’autres termes, adulé ou haï, Alassane Ouattara est, plus que jamais, au coeur du débat en Côte d’Ivoire.
par Christophe Champin
Article publié le 03/12/2001