Proche-Orient
Arafat pris entre deux feux
Pressé par Israël et les États-Unis d’agir contre les activistes palestiniens, le président de l’Autorité palestinienne a entamé un difficile dialogue avec ces derniers pour les convaincre d’interrompre leurs opérations conte Israël. D’où cette trêve proposée par quatre groupes palestiniens, mais rejetée par Israël.
De notre correspondant dans les Territoires palestiniens
L’ultimatum lancé dimanche soir par le médiateur américain Anthony Zinni, qui a menacé de rentrer à Washington si aucun progrès n’était accompli entre Israéliens et Palestiniens d’ici quarante-huit heures, a porté ses premiers fruits. L’Autorité palestinienne, à qui cet ultimatum est adressé en priorité, a entamé un dialogue avec les factions extrémistes qui ont perpétré les attentats il y a une semaine.
Premier résultat : dans un communiqué conjoint les branches armées du Fatah, les brigades al-Aqsa, celle du Hamas, les Ezzedine al-Qassem, et les brigades al Qods l’aile militaire du Jihad islamique, ont annoncé qu’elles suspendraient leurs attentats en Israël jusqu'à la fin du Ramadan, c’est-à-dire jusqu'à la fin de la semaine, si l’État hébreu interrompait ses opérations militaires en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
Une certaine confusion règne cependant autour de cette offre de trêve. Les mouvements islamistes ont fait savoir qu’elle avait été publiée prématurément. Elle émanerait en outre de l’aile politique des organisations fondamentalistes, et non pas de leurs branches militaires, celles la même qui commettent les attentats. En se rétractant ainsi, les intégristes ne veulent sans doute pas porter publiquement la responsabilité d’une telle annonce, face à une base radicalisée qui s’oppose à toute concession, sans contrepartie. Les jours qui viennent permettront de savoir quelle est la réalité de cette trêve.
Un risque de fracture entre Palestiniens
Les contacts entre l’Autorité et ses opposants intégristes sont difficiles. Les islamistes sont d’autant moins enclins à se laisser tordre le bras, que sur le terrain depuis une semaine, les policiers de Yasser Arafat traquent les «barbus». Les forces de sécurité en ont arrêté plus d’une centaine. Elles ont mis en résidence surveillé le chef du Hamas, Cheikh Yassine, une personnalité très populaire à Gaza.
Malgré leurs coups de boutoir, les fondamentalistes n’entendent pas se départir de leur ligne rouge : pas de guerre civile inter-palestinienne. Ils n’ont pas forcément envie, pour autant, d’entrer dans le jeu de Yasser Arafat, condamné à agir, s’il ne veut pas y laisser des plumes. Or, le Hamas, le principal des mouvements islamistes, est dans une logique d’accession au pouvoir.
Avant d’obtempérer aux injonctions d’Arafat, ils vont réclamer des garanties sur leur propre avenir. C’est l’enjeu des tractations en cours. Elles peuvent paraître superflues aux yeux de la communauté internationale, acquise à l’idée d’une lutte sans merci contre le terrorisme. Mais ces pourparlers témoignent de la complexité de la situation en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, et de la difficulté de la tâche pour Yasser Arafat. Ces contacts conditionnent en grande partie l’avenir du vieux leader palestinien.
Ariel Sharon, fidèle à une tactique éprouvée depuis des mois, n’est pas prêt à renvoyer l’ascenseur à son ennemi-juré. L’État hébreu a d’ores et déjà rejeté cette offre de trêve. «Cette annonce n’est pas sérieuse. Elle signifie que ces organisations terroristes veulent continuer leurs opérations de la façon qui leur est la plus commode», a déclaré un haut responsable du ministère de la Défense. Israël ne prévoit d’ailleurs aucun allègement des blocus imposés à la population palestinienne, non plus qu’un arrêt des incursions en zones autonomes et la suspension de sa politique de liquidation ciblée d’activistes, accusés de perpétrer des attentats. Pas le moindre répit n’est donc offert à Yasser Arafat.
L’ultimatum lancé dimanche soir par le médiateur américain Anthony Zinni, qui a menacé de rentrer à Washington si aucun progrès n’était accompli entre Israéliens et Palestiniens d’ici quarante-huit heures, a porté ses premiers fruits. L’Autorité palestinienne, à qui cet ultimatum est adressé en priorité, a entamé un dialogue avec les factions extrémistes qui ont perpétré les attentats il y a une semaine.
Premier résultat : dans un communiqué conjoint les branches armées du Fatah, les brigades al-Aqsa, celle du Hamas, les Ezzedine al-Qassem, et les brigades al Qods l’aile militaire du Jihad islamique, ont annoncé qu’elles suspendraient leurs attentats en Israël jusqu'à la fin du Ramadan, c’est-à-dire jusqu'à la fin de la semaine, si l’État hébreu interrompait ses opérations militaires en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
Une certaine confusion règne cependant autour de cette offre de trêve. Les mouvements islamistes ont fait savoir qu’elle avait été publiée prématurément. Elle émanerait en outre de l’aile politique des organisations fondamentalistes, et non pas de leurs branches militaires, celles la même qui commettent les attentats. En se rétractant ainsi, les intégristes ne veulent sans doute pas porter publiquement la responsabilité d’une telle annonce, face à une base radicalisée qui s’oppose à toute concession, sans contrepartie. Les jours qui viennent permettront de savoir quelle est la réalité de cette trêve.
Un risque de fracture entre Palestiniens
Les contacts entre l’Autorité et ses opposants intégristes sont difficiles. Les islamistes sont d’autant moins enclins à se laisser tordre le bras, que sur le terrain depuis une semaine, les policiers de Yasser Arafat traquent les «barbus». Les forces de sécurité en ont arrêté plus d’une centaine. Elles ont mis en résidence surveillé le chef du Hamas, Cheikh Yassine, une personnalité très populaire à Gaza.
Malgré leurs coups de boutoir, les fondamentalistes n’entendent pas se départir de leur ligne rouge : pas de guerre civile inter-palestinienne. Ils n’ont pas forcément envie, pour autant, d’entrer dans le jeu de Yasser Arafat, condamné à agir, s’il ne veut pas y laisser des plumes. Or, le Hamas, le principal des mouvements islamistes, est dans une logique d’accession au pouvoir.
Avant d’obtempérer aux injonctions d’Arafat, ils vont réclamer des garanties sur leur propre avenir. C’est l’enjeu des tractations en cours. Elles peuvent paraître superflues aux yeux de la communauté internationale, acquise à l’idée d’une lutte sans merci contre le terrorisme. Mais ces pourparlers témoignent de la complexité de la situation en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, et de la difficulté de la tâche pour Yasser Arafat. Ces contacts conditionnent en grande partie l’avenir du vieux leader palestinien.
Ariel Sharon, fidèle à une tactique éprouvée depuis des mois, n’est pas prêt à renvoyer l’ascenseur à son ennemi-juré. L’État hébreu a d’ores et déjà rejeté cette offre de trêve. «Cette annonce n’est pas sérieuse. Elle signifie que ces organisations terroristes veulent continuer leurs opérations de la façon qui leur est la plus commode», a déclaré un haut responsable du ministère de la Défense. Israël ne prévoit d’ailleurs aucun allègement des blocus imposés à la population palestinienne, non plus qu’un arrêt des incursions en zones autonomes et la suspension de sa politique de liquidation ciblée d’activistes, accusés de perpétrer des attentats. Pas le moindre répit n’est donc offert à Yasser Arafat.
par Georges Malbrunot
Article publié le 10/12/2001