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Conjoncture

Pas de reprise économique avant six mois

Début 2002, tous les yeux sont braqués sur la conjoncture américaine dont dépend en grande partie la reprise économique mondiale. Un rebond est bien attendu, mais pas avant le second semestre de l’année. En Europe, on s’interroge : la mise en circulation de l’euro aura-t-elle des effets sur une croissance largement soutenue par la consommation des ménages ?
Aux Etats-Unis la crise de langueur de 2001, qui s’était muée en récession après les événements du 11 septembre, semble avoir atteint son maximum. Les conjoncturistes du monde entier ont observé avec soulagement le rebond de l’indice de confiance des consommateurs américains, fin décembre, le ralentissement des licenciements dans le secteur internet, la stabilisation de l’emploi ailleurs et la reprise des valeurs boursières à Wall Street qui ont, en fin d’année, à peu près rattrapé leurs fortes pertes des derniers mois. Si la crise américaine confirme, en janvier, qu’un palier est atteint, les prévisions de reprise au deuxième semestre 2002 prendront de la consistance.

En Europe, la croissance avait également sensiblement ralenti en 2001, en raison notamment de la hausse des prix du pétrole et de la réduction des exportations, liée au ralentissement aux Etats-Unis. En revanche, la faiblesse relative de l’euro, monnaie commune à 12 des 15 membres de l’Union européenne, face au dollar, participait au maintien de la compétitivité internationale de l’Europe. Au total, la croissance européenne est passée de 3,4% en 2000 à 1,7% seulement en 2001, l’Allemagne étant particulièrement touchée à moins de 1% de croissance du PIB. Pour 2002, les prévisions de l’OFCE (Observatoire français de conjoncture économique) s’établissent à 1,9% dans l’Union européenne, avec une reprise au deuxième semestre seulement. L’Allemagne et l’Italie resteraient cependant au-dessous de cette moyenne européenne, à 1,6%.

Mise en circulation de l’euro

Les effets attendus de la mise en circulation, le 1er janvier, des pièces et billets en euros dans les 12 pays du groupe euro sont divers. Wim Duisenberg, président de la Banque centrale européenne, évalue à 1% la croissance due à des échanges commerciaux facilités. Le président de la Bundesbank Ernst Welteke est plus nuancé : on pourrait observer une diminution de la consommation en début d’année, les consommateurs attendant de bien maîtriser la nouvelle monnaie. Mais il reconnaît aussi que le changement d’échelle de référence des prix pourrait avoir l’effet inverse…Quant à l’euro, il enregistrait le 2 janvier une poussée « europhorique » sur les marchés des changes, à 0,90 dollar.

En France, le ministre de l’Economie et des Finances, Laurent Fabius, ne croit pas à une véritable récession, c’est-à-dire une croissance négative pendant deux trimestres consécutifs. En revanche il reconnaît que le début de l’année sera difficile et les mauvais chiffres de l’emploi des derniers mois n’invitent pas les consommateurs à l’optimisme, alors que leurs dépenses en 2001 avaient évité le pire. Les investissement des entreprises sont en effet au point mort. Dès février les prévisions de croissance officielles, de 2,25% à 2,50%, devraient être revues à la baisse, pour plus de réalisme.



par Francine  Quentin

Article publié le 02/01/2002