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Afghanistan

Les donateurs se mobilisent

Près de deux milliards de dollars en 2002 et 4,5 milliards sur cinq ans, les promesses des pays et organisations donateurs pour la reconstruction de l’Afghanistan, réunis à Tokyo, ont rendu leur optimisme aux représentants du gouvernement intérimaire afghan. Encore faut-il que engagements se concrétisent rapidement car les besoins sont évalués à près de 2 milliards de dollars d’ici mars 2003.
L’Union européenne s’est placée au premier rang des 60 pays et 20 organisations internationales rassemblés à Tokyo pour apporter leur contribution financière au redressement de l’Afghanistan détruit par 20 ans de guerre. Son apport a été fixé à 487 millions de dollars en 2002. Le Japon a promis 500 millions de dollars sur deux ans et demi dont 250 millions cette année. Les Etats-Unis, qui avaient fait savoir que leur contribution tiendrait compte de ce qu’ils dépensent déjà en opérations militaires, se sont engagés sur 300 millions de dollars en 2002. Et, en comptant les autres pays comme l'Arabie saoudite qui a promis 220 millions de dollars sur trois ans, l'Iran, 560 millions de dollars sur cinq ans, le Pakistan, 100 millions sur cinq ans, l’Allemagne, 283 millions de dollars sur quatre ans, la Grande-Bretagne, 288 millions sur cinq ans et les banques internationales, Banque asiatique de développement et Banque mondiale, 500 millions sur deux ans et demi chacune, on parvient à 4,5 milliards de dollars à moyen terme. En outre, un fonds spécial pour l’Afghanistan devrait permettre aux petits pays de verser leur obole en en laissant la gestion aux grandes agences internationales spécialisées.

Le chef du gouvernement intérimaire afghan s’est déclaré satisfait de ces promesses de dons, tout en souhaitant qu’elles se concrétisent le plus rapidement possible. En effet, il a chiffré les besoins de son gouvernement à près de 2 milliards de dollars d’ici mars 2003 pour boucler un budget de relance des administrations, services scolaires et de santé, notamment en recommençant à payer les 250 000 fonctionnaires qui ne l’ont pas été depuis six mois.

Rassurer les contributeurs

Avant la conférence de Tokyo, des organisations internationales avaient évalué à 5 milliards de dollars sur deux ans et demi et 15 milliards sur dix ans les besoins de l’afghanistan. C’est pourquoi le chef du gouvernement Hamid Karzaï va poursuivre sa tournée diplomatico-financière par la Chine dès que sera achevée la conférence des donateurs de Tokyo.

Afin de rassurer les contributeurs sur ses intentions, Hamid Karzaï s’est engagé à poursuivre la démocratisation et la reconstruction de son pays, selon les accords conclus à Bonn. Il a réaffirmé la sauvegarde des droits des femmes et promis l’instauration de l’économie de marché ainsi que d’un gouvernement réduit en nombre. Il s’est également engagé à assurer la transparence et l’efficacité de l’usage des fonds alloués par la communauté internationale, en réponse aux doutes possibles sur les compétences gestionnaires de responsables qui ont plutôt fait la preuve, jusqu'à présent, de talents de chefs militaires.

Le conseiller économique du gouvernement intérimaire afghan Torek R. Farhadi voit déjà plus loin pour son pays. Il a fixé l’objectif de faire de l’Afghanistan un pays où s’investiraient les capitaux étrangers. Et, pas totalement dupe des assauts de générosité des pays industrialisés en faveur de la reconstruction il a souligné que, concernant la France, par exemple, des entreprises comme Alcatel dans les télécommunications, Alstom pour les transports ou Vivendi dans la distribution d’eau pourraient être intéressées par le marché afghan.

Ecoutez également:
Farida Ayari, journaliste à RFI (22/01/02, 6')

Cyril Dupré, Coordinateur de l'organisation humanitaire ACTED, pour le nord de l'Afghanistan au micro d'Arnaud Pontus (21/01/2002, 8'10")



par Francine  Quentin

Article publié le 22/01/2002