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Trafic d''enfants

Le droit des enfants en question

Une centaine de participants étaient attendus mardi à Yamoussoukro pour une réunion de deux jours consacrée au trafic des enfants. Cette initiative du ministère ivoirien de la Famille, de la Femme et de l'Enfant vise à mettre en place une meilleure politique de lutte contre l'exploitation des enfants, un véritable fléau sur le continent.
Deux cent mille enfants sont victimes chaque année de travail forcé en Afrique de l'ouest et en Afrique centrale. Cette estimation émane de l'UNICEF qui a tiré la sonnette d'alarme à plusieurs reprises pour attirer l'attention des pouvoirs publics. Tabou et difficilement vérifiable, le trafic d'enfants a fait ces derniers temps les gros titres de la presse internationale.

Encore récemment, la presse britannique avait accusé la Côte d’Ivoire de faire travailler clandestinement des enfants dans des plantations de cacao, dans des conditions d’esclavage et de total dénuement. On se souvient aussi de cette affaire de «l’Etireno», qui avait fait couler beaucoup d’encre. En avril dernier, ce bateau avait été suspecté par l’Unicef de Libreville de transporter des enfants esclaves depuis le Bénin. Son odyssée au large du Gabon, du Cameroun et du Bénin avait mis au grand jour le trafic d’enfants.

Face à l’émotion provoquée par cette affaire, le Comité contre l’esclavage moderne avait invité les gouvernements africains à «mettre en œuvre une réelle politique de prévention du trafic des enfants».

Sensibilisation et répression

Enfants vendus sur les marchés, dans les campagnes ou enfants victimes de razzias par des rébellions armés, l'esclavage prend des formes multiples. Pour le justifier, sont parfois invoquées des pratiques liées aux traditions mais c'est surtout la misère qui en est la principale cause. La réunion de Yamoussoukro doit permettre d'analyser et d'appréhender les méthodes utilisées par les trafiquants de manière à être plus performants dans leur appréhension.

Le gouvernement ivoirien affirme mettre notamment l'accent sur la sensibilisation, le renforcement du cadre juridique, la répression et la prise en charge des enfants. Il précise notamment que pour lutter contre ce phénomène, les contrôles aux frontières et sur les grands axes routiers ivoiriens ont été renforcés. Les transporteurs routiers par exemple constituent la première cible de l'opération de sensibilisation des autorités. Ceux-ci confondraient très souvent «les convois d’enfants à des regroupements de la famille élargie, pratique courante en Afrique».

Enfin, le 1er septembre 2000, la Côte d’Ivoire a signé avec son voisin malien un accord bilatéral destiné à lutter contre le trafic des petits esclaves. Elle envisage aujourd’hui d’autres accords du même type avec certains pays de la sous-région.



par Sylvie  Berruet

Article publié le 08/01/2002