Grande-Bretagne
Tony Blair en Afrique
Le Premier ministre britannique a entamé mercredi sa première tournée sur le continent africain, qui doit le mener au Nigeria, au Ghana, en Sierra Leone, mais aussi Sénégal. Cette visite, à visée essentiellement économique, est l’occasion pour Tony Blair de promouvoir sa politique africaine.
Tony Blair l’a maintes fois répété, ces derniers mois, il entend faire de l’Afrique une priorité de son deuxième mandat. Et pour faire bonne mesure, il entame, ce mercredi, une tournée en Afrique de l’Ouest. En quatre jour, il se rend au Nigeria, au Ghana, en Sierra Leone mais aussi dans un pays francophone, le Sénégal. Le Premier ministre britannique tient manifestement à donner autant d’importance que possible à ce voyage. Accompagné de son secrétaire de l’Etat à l’Afrique, la baronne Valerie Amos, et de son ministre du développement international, Clare Short, le leader travailliste y voit l’occasion de promouvoir sa vision des relations entre la Grande Bretagne et le continent africain.
A ses yeux, celle-ci doit largement s’articuler autour du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), le fameux plan qui fusionne plusieurs initiatives africaines. Depuis le sommet du G8, à Gênes en juillet 2001, Tony Blair en est même devenu l’avocat le plus fervent en Europe. Le NEPAD sera donc au cœur des discussions avec ses homologues africains, même si Tony Blair entend également évoquer des questions telles que la prévention des conflits et la lutte contre la pauvreté.
Ces thèmes sont particulièrement d’actualité au Nigeria, première étape de son périple. Ancienne colonie britannique, ce géant de 120 millions d’habitants traverse une crise sans précédent. Après des décennies de régime militaire, le pays est revenu à un régime civil, en 1999. Mais la fédération nigériane semble au bord de l’éclatement, alors que 10 000 personnes ont trouvé la mort dans divers affrontements politico-ethniques, ces trois dernières années. Le voyage de Tony Blair intervient au moment où Lagos, la capitale économique, a connu, en à peine dix jours, l’explosion d’une armurerie, qui a fait plus de 1 000 morts, et de très violents affrontements se soldant par au moins 100 morts et 400 blessés. Tony Blair, qui fait escale dans la capitale politique, Abuja, ne s’y rend pas. Mais s’il voulait une illustration de ses propos récents sur l’urgence et le «devoir d’agir» en faveur de l’Afrique, elle est toute trouvée.
L’aide britannique en hausse constante
Aussi inquiétante que soit la situation du Nigeria, le Premier ministre en a fait l’un des partenaires clés de sa nouvelle politique africaine. Bien qu’affaibli sur le plan intérieur, le président Olusegun Obasanjo est l’un des piliers du NEPAD. Il est aussi le principal médiateur entre Londres et les dirigeants du Zimbabwe, dont les relations sont exécrables depuis que Robert Mugabe a durci son régime pour remporter la présidentielle de mars prochain.
La tournée de Tony Blair n’en reste pas moins à visée essentiellement économique. Après un passage au Ghana, où il doit rencontrer le président John Kufuor, une courte étape est certes prévue en Sierra Leone, où quelques 350 soldats britanniques sont toujours stationnés, depuis l’intervention britannique qui a sauvé l’intervention onusienne dans ce pays, en mai 2000. Mais il accorde visiblement plus d’importance à la dernière escale de son périple, à Dakar, les 9 et 10 février. Il doit s’y entretenir avec le président Wade, qu’il avait invité à Londres le 18 septembre dernier, et qu’il considère comme le meilleur défenseur du NEPAD. Du reste, sa visite s'inscrit dans le cadre d'une réunion largement consacrée à ce plan de relance, dans la capitale sénégalaise, à laquelle sont conviés plusieurs leaders africains et de hauts responsables, dont le président de la Banque africaine de développement (BAD) et celui de la commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Avec ce premier déplacement au sud du Sahara, le premier ministre britannique confirme donc sa ferme volonté de donner à son pays une politique africaine. D’autant qu’au-delà des actes symboliques, l’aide britannique à cette région de la planète est en hausse constante. Plus de 770 millions d’euros lui ont été consacrés en 1999-2000, contre 693 millions l’année précédente, et la Grande Bretagne s’est engagée à porter son effort à 0,33% du PNB en 2003, soit plus que la France aujourd’hui. Tony Blair, qui réfute toute velléité de concurrence avec Paris, assure néanmoins agir en parfaite coordination avec ses partenaires européens. La secrétaire d’Etat à l’Afrique, qui fait partie de la délégation britannique, s’éclipsera même brièvement pour participer le 8 février, à Paris, à une réunion de onze chefs d’Etats africains autour de Jacques Chirac pour discuter d’un NEPAD décidément très en vogue, avant de rejoindre le Premier ministre à Dakar.
A ses yeux, celle-ci doit largement s’articuler autour du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), le fameux plan qui fusionne plusieurs initiatives africaines. Depuis le sommet du G8, à Gênes en juillet 2001, Tony Blair en est même devenu l’avocat le plus fervent en Europe. Le NEPAD sera donc au cœur des discussions avec ses homologues africains, même si Tony Blair entend également évoquer des questions telles que la prévention des conflits et la lutte contre la pauvreté.
Ces thèmes sont particulièrement d’actualité au Nigeria, première étape de son périple. Ancienne colonie britannique, ce géant de 120 millions d’habitants traverse une crise sans précédent. Après des décennies de régime militaire, le pays est revenu à un régime civil, en 1999. Mais la fédération nigériane semble au bord de l’éclatement, alors que 10 000 personnes ont trouvé la mort dans divers affrontements politico-ethniques, ces trois dernières années. Le voyage de Tony Blair intervient au moment où Lagos, la capitale économique, a connu, en à peine dix jours, l’explosion d’une armurerie, qui a fait plus de 1 000 morts, et de très violents affrontements se soldant par au moins 100 morts et 400 blessés. Tony Blair, qui fait escale dans la capitale politique, Abuja, ne s’y rend pas. Mais s’il voulait une illustration de ses propos récents sur l’urgence et le «devoir d’agir» en faveur de l’Afrique, elle est toute trouvée.
L’aide britannique en hausse constante
Aussi inquiétante que soit la situation du Nigeria, le Premier ministre en a fait l’un des partenaires clés de sa nouvelle politique africaine. Bien qu’affaibli sur le plan intérieur, le président Olusegun Obasanjo est l’un des piliers du NEPAD. Il est aussi le principal médiateur entre Londres et les dirigeants du Zimbabwe, dont les relations sont exécrables depuis que Robert Mugabe a durci son régime pour remporter la présidentielle de mars prochain.
La tournée de Tony Blair n’en reste pas moins à visée essentiellement économique. Après un passage au Ghana, où il doit rencontrer le président John Kufuor, une courte étape est certes prévue en Sierra Leone, où quelques 350 soldats britanniques sont toujours stationnés, depuis l’intervention britannique qui a sauvé l’intervention onusienne dans ce pays, en mai 2000. Mais il accorde visiblement plus d’importance à la dernière escale de son périple, à Dakar, les 9 et 10 février. Il doit s’y entretenir avec le président Wade, qu’il avait invité à Londres le 18 septembre dernier, et qu’il considère comme le meilleur défenseur du NEPAD. Du reste, sa visite s'inscrit dans le cadre d'une réunion largement consacrée à ce plan de relance, dans la capitale sénégalaise, à laquelle sont conviés plusieurs leaders africains et de hauts responsables, dont le président de la Banque africaine de développement (BAD) et celui de la commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Avec ce premier déplacement au sud du Sahara, le premier ministre britannique confirme donc sa ferme volonté de donner à son pays une politique africaine. D’autant qu’au-delà des actes symboliques, l’aide britannique à cette région de la planète est en hausse constante. Plus de 770 millions d’euros lui ont été consacrés en 1999-2000, contre 693 millions l’année précédente, et la Grande Bretagne s’est engagée à porter son effort à 0,33% du PNB en 2003, soit plus que la France aujourd’hui. Tony Blair, qui réfute toute velléité de concurrence avec Paris, assure néanmoins agir en parfaite coordination avec ses partenaires européens. La secrétaire d’Etat à l’Afrique, qui fait partie de la délégation britannique, s’éclipsera même brièvement pour participer le 8 février, à Paris, à une réunion de onze chefs d’Etats africains autour de Jacques Chirac pour discuter d’un NEPAD décidément très en vogue, avant de rejoindre le Premier ministre à Dakar.
par Christophe Champin
Article publié le 06/02/2002