Grande-Bretagne
Les électeurs donnent une nouvelle chance à Blair
Comme prévu, les électeurs britanniques ont donné une majorité abslue au New Labour de Tony Blair. Mais la forte abstention est aussi un avertissement pour le Premier ministre britannique.
De notre correspondante en Grande Bretagne
Les résultats de ces élections générales restent encore quelque peu irréels... Ils font penser à ces histoires fantastiques où les personnages se retrouvent dans un monde parallèle, en apparence identique, mais qui s'avère légèrement différent. Ainsi la composition du parlement britannique est à peu de choses près la même qu'il y a quatre ans: une écrasante majorité travailliste avec quelques sièges en moins, des conservateurs qui restent au purgatoire mais avec le même nombre de députés et des libéraux-démocrates qui avec au moins 7 députés de plus sont récompensés pour leur excellente campagne électorale.
Néanmoins ce que redoutaient les partis est arrivé, le taux de participation est le plus bas depuis 1918 avec 59,2% comparé aux 71% de 1997. Pour Tony Blair, le message est clair: le manque d'enthousiasme ressenti tout au long de la campagne et le taux d'abstention record sont autant d'avertissements de la part des électeurs: certes ils ont clairement exprimé leur refus de voir les conservateurs revenir au pouvoir, mais ils viennent d'indiquer qu'ils ne se contenteront pas dans les prochaines années des promesses d'amélioration des services publics. Cette fois c'est l'heure de vérité et le Labour ne pourra plus se servir de l'excuse de 18 ans de pouvoir conservateur pour expliquer l'état désastreux du système de santé, des transports ou des écoles. Pas question donc de compter sur un état de grâce post-électoral. Au contraire comme le conseille la Une du Daily Mirror ce vendredi 8 juin, il faut se remettre au travail et tout de suite.
Les conservateurs en état de choc
Tony Blair en est très conscient, c'est d'ailleurs pour cela qu'après avoir salué un moment historique : pour la première fois, les travaillistes vont assumer la charge d'un deuxième mandat, le Premier ministre s'est aussi empressé de souligner que si beaucoup a été fait depuis quatre ans, beaucoup reste encore à faire. Quant à l'épineuse question de l'euro, là non plus Tony Blair ne peut plus se permettre d'attendre. Il devrait d'ailleurs profiter de sa victoire mais aussi surtout d'une économie encore forte pour annoncer rapidement un référendum sur la monnaie unique.
Certains politologues pensent même que cette consultation pourrait se tenir dans dix mois, avec avant cela le lancement d'un grand débat à l'automne. Tony Blair va devoir convaincre des britanniques finalement plus indécis que farouchement opposés à l'euro. La défaite des Conservateurs a d'ailleurs clairement montré que leur slogan «sauvez la livre» résonne moins fort qu'on aurait pu penser. Des conservateurs qui subissent actuellement les violentes répliques du séisme électoral. Leur leader William Hague vient d'annoncer sa démission. «Aucun homme n'est indispensable, aucun homme n'est plus important que son parti», a-t-il déclaré devant le siège des Tories à Londres. Malgré la défaite, sa décision est un grand choc pour les conservateurs: beaucoup auraient préféré en l'absence de réélle alternative que William Hague reste aux commandes.
La bataille pour sa succession risque d'être sanglante et déjà plusieurs personnalités manoeuvrent dans l'ombre comme le «fidèle second» de Hague, Michael Portillo, mais aussi Ann Widdecombe, ministre de l'intérieur dans le cabinet fantôme jusqu'à Kenneth Clarke. Cet ancien ministre de l'intérieur sous John Major est resté très populaire dans l'opinion mais ses convictions très europhiles ont toujours provoqué la méfiance d'un grand nombre de députés conservateurs. Peu importe qui gagnera , la tâche s'annonce difficile pour le nouveau leader qui doit surtout regagner la confiance d'un électorat désorienté par l'image de formation très à droite et xénophobe qu'a pu présenter la seconde force du pays.
Les résultats de ces élections générales restent encore quelque peu irréels... Ils font penser à ces histoires fantastiques où les personnages se retrouvent dans un monde parallèle, en apparence identique, mais qui s'avère légèrement différent. Ainsi la composition du parlement britannique est à peu de choses près la même qu'il y a quatre ans: une écrasante majorité travailliste avec quelques sièges en moins, des conservateurs qui restent au purgatoire mais avec le même nombre de députés et des libéraux-démocrates qui avec au moins 7 députés de plus sont récompensés pour leur excellente campagne électorale.
Néanmoins ce que redoutaient les partis est arrivé, le taux de participation est le plus bas depuis 1918 avec 59,2% comparé aux 71% de 1997. Pour Tony Blair, le message est clair: le manque d'enthousiasme ressenti tout au long de la campagne et le taux d'abstention record sont autant d'avertissements de la part des électeurs: certes ils ont clairement exprimé leur refus de voir les conservateurs revenir au pouvoir, mais ils viennent d'indiquer qu'ils ne se contenteront pas dans les prochaines années des promesses d'amélioration des services publics. Cette fois c'est l'heure de vérité et le Labour ne pourra plus se servir de l'excuse de 18 ans de pouvoir conservateur pour expliquer l'état désastreux du système de santé, des transports ou des écoles. Pas question donc de compter sur un état de grâce post-électoral. Au contraire comme le conseille la Une du Daily Mirror ce vendredi 8 juin, il faut se remettre au travail et tout de suite.
Les conservateurs en état de choc
Tony Blair en est très conscient, c'est d'ailleurs pour cela qu'après avoir salué un moment historique : pour la première fois, les travaillistes vont assumer la charge d'un deuxième mandat, le Premier ministre s'est aussi empressé de souligner que si beaucoup a été fait depuis quatre ans, beaucoup reste encore à faire. Quant à l'épineuse question de l'euro, là non plus Tony Blair ne peut plus se permettre d'attendre. Il devrait d'ailleurs profiter de sa victoire mais aussi surtout d'une économie encore forte pour annoncer rapidement un référendum sur la monnaie unique.
Certains politologues pensent même que cette consultation pourrait se tenir dans dix mois, avec avant cela le lancement d'un grand débat à l'automne. Tony Blair va devoir convaincre des britanniques finalement plus indécis que farouchement opposés à l'euro. La défaite des Conservateurs a d'ailleurs clairement montré que leur slogan «sauvez la livre» résonne moins fort qu'on aurait pu penser. Des conservateurs qui subissent actuellement les violentes répliques du séisme électoral. Leur leader William Hague vient d'annoncer sa démission. «Aucun homme n'est indispensable, aucun homme n'est plus important que son parti», a-t-il déclaré devant le siège des Tories à Londres. Malgré la défaite, sa décision est un grand choc pour les conservateurs: beaucoup auraient préféré en l'absence de réélle alternative que William Hague reste aux commandes.
La bataille pour sa succession risque d'être sanglante et déjà plusieurs personnalités manoeuvrent dans l'ombre comme le «fidèle second» de Hague, Michael Portillo, mais aussi Ann Widdecombe, ministre de l'intérieur dans le cabinet fantôme jusqu'à Kenneth Clarke. Cet ancien ministre de l'intérieur sous John Major est resté très populaire dans l'opinion mais ses convictions très europhiles ont toujours provoqué la méfiance d'un grand nombre de députés conservateurs. Peu importe qui gagnera , la tâche s'annonce difficile pour le nouveau leader qui doit surtout regagner la confiance d'un électorat désorienté par l'image de formation très à droite et xénophobe qu'a pu présenter la seconde force du pays.
par Muriel Delcroix
Article publié le 08/06/2001