France: présidentielle 2002
La Chiraquie s’inquiète
En baisse dans les sondages, Jacques Chirac, candidat non déclaré, voit désormais se multiplier les menaces avec notamment le retour de Didier Schuller et les fortes intentions de vote en faveur de Jean-Pierre Chevènement qui mord sur l’électorat de droite.
Depuis quelques jours, l’inquiétude gagne le clan du président sortant. Au fil des sondages qui se multiplient, le petit avantage dont bénéficiait depuis plusieurs mois Jacques Chirac, avec un score souvent égal ou supérieur à 52%, au second tour de la présidentielle, semble s’estomper depuis quelques semaines. Du coup l’écart entre le chef de l’Etat et le chef du gouvernement, loin de s’agrandir et de devenir significatif, a tendance à nouveau à s’amenuiser, rendant tout pronostic très aléatoire. Ainsi, depuis le début de la semaine, selon deux sondages - Louis Harris et SOFRES - Jacques Chirac et Lionel Jospin sont au coude à coude. Mercredi 6 février, ces deux instituts sont venus confirmer la tendance selon laquelle le Premier ministre semble regagner du terrain face au président dans la course à l’Elysée. Ils seraient à égalité au premier tour avec un score de 23% mais Lionel Jospin l’emporterait au second avec 51% des voix.
Autre évolution notable mais qui reste encore à confirmer : la situation stable de Jean-Pierre Chevènement, candidat du Mouvement des Citoyens (MDC), dans les sondages qui le créditent de 11 à 14% des intentions de vote. Un score qui semble préoccuper également la droite. Patrick Devedjian, conseiller politique du parti gaulliste est monté au créneau avec virulence : «Si on avait écouté Monsieur Chevènement, on aurait continué les nationalisations, on n’aurait pas l’euro et Saddam Hussein serait maître du Golfe persique». A gauche, on constate que cette progression «se fait essentiellement au détriment de la droite». Ainsi, Vincent Peillon, porte-parole du PS, a affirmé récemment que son parti n’avait «ni d’inquiétude particulière, loin de là, ni en même temps l’idée que cela devrait se poursuivre».
L’ombre de Didier Schuller
Autre sujet d’inquiétude pour le camp chiraquien : le retour en France de Didier Schuller, qui fait à nouveau planer sur la campagne, la menace des affaires. Ancien responsable du RPR, le parti du président, il est soupçonné d’être au cœur d’un système de commissions illicites prélevées sur les marchés publics de l’office HLM des Hauts-de-Seine, dont il a été le directeur général de 1986 à 1994. Une affaire qui depuis une semaine secoue la campagne et où tous les coups sont permis. Les amis politiques du chef de l’Etat ont immédiatement accusé l’opposition socialiste, qui s’en défend, d’avoir orchestré ce retour pour mettre en difficulté le président français. L’ancien Premier ministre, Alain Juppé, a même accusé la gauche de vouloir «remuer la merde» tandis que Jean-Louis Debré, ancien ministre de l’Intérieur affirmait : «Calomnier, calomnier, il en restera toujours quelque chose, c’est maintenant la maxime qui dicte toute l’action des amis de Lionel Jospin». De son côté, Patrick Devedjian a dénoncé «une utilisation d’une situation de droit commun à des fins politiques».
D’autre part, sept personnalités de l’opposition RPR-UDF-DL ont appelé, ce jeudi, dans les colonnes du Figaro, à mettre fin aux «manipulations» et «amalgames» autour de l’affaire Schuller, en accusant la gauche de vouloir «masquer» le «fiasco» gouvernemental de Lionel Jospin. Dans cette tribune intitulée «Trop, c’est trop», les signataires - les RPR Roselyne Bachelot, Pierre Bédier, Jean-François Copé et Patrick Devedjian, les UDF Henri Pagnol, Renaud Dutreil et le DL Dominique Dord - affirment que la «gauche a décidé de priver les Français de tout débat politique réel», au moment où «le bilan de Lionel Jospin tourne au fiasco». En outre, la sortie, le 5 mars prochain, du livre du juge Eric Halphen, magistrat démissionnaire qui a longtemps instruit le dossier de l’office HLM de Paris, pourrait de nouveau donner du grain à moudre à la gauche et ainsi agacer plus encore la droite.
Autre évolution notable mais qui reste encore à confirmer : la situation stable de Jean-Pierre Chevènement, candidat du Mouvement des Citoyens (MDC), dans les sondages qui le créditent de 11 à 14% des intentions de vote. Un score qui semble préoccuper également la droite. Patrick Devedjian, conseiller politique du parti gaulliste est monté au créneau avec virulence : «Si on avait écouté Monsieur Chevènement, on aurait continué les nationalisations, on n’aurait pas l’euro et Saddam Hussein serait maître du Golfe persique». A gauche, on constate que cette progression «se fait essentiellement au détriment de la droite». Ainsi, Vincent Peillon, porte-parole du PS, a affirmé récemment que son parti n’avait «ni d’inquiétude particulière, loin de là, ni en même temps l’idée que cela devrait se poursuivre».
L’ombre de Didier Schuller
Autre sujet d’inquiétude pour le camp chiraquien : le retour en France de Didier Schuller, qui fait à nouveau planer sur la campagne, la menace des affaires. Ancien responsable du RPR, le parti du président, il est soupçonné d’être au cœur d’un système de commissions illicites prélevées sur les marchés publics de l’office HLM des Hauts-de-Seine, dont il a été le directeur général de 1986 à 1994. Une affaire qui depuis une semaine secoue la campagne et où tous les coups sont permis. Les amis politiques du chef de l’Etat ont immédiatement accusé l’opposition socialiste, qui s’en défend, d’avoir orchestré ce retour pour mettre en difficulté le président français. L’ancien Premier ministre, Alain Juppé, a même accusé la gauche de vouloir «remuer la merde» tandis que Jean-Louis Debré, ancien ministre de l’Intérieur affirmait : «Calomnier, calomnier, il en restera toujours quelque chose, c’est maintenant la maxime qui dicte toute l’action des amis de Lionel Jospin». De son côté, Patrick Devedjian a dénoncé «une utilisation d’une situation de droit commun à des fins politiques».
D’autre part, sept personnalités de l’opposition RPR-UDF-DL ont appelé, ce jeudi, dans les colonnes du Figaro, à mettre fin aux «manipulations» et «amalgames» autour de l’affaire Schuller, en accusant la gauche de vouloir «masquer» le «fiasco» gouvernemental de Lionel Jospin. Dans cette tribune intitulée «Trop, c’est trop», les signataires - les RPR Roselyne Bachelot, Pierre Bédier, Jean-François Copé et Patrick Devedjian, les UDF Henri Pagnol, Renaud Dutreil et le DL Dominique Dord - affirment que la «gauche a décidé de priver les Français de tout débat politique réel», au moment où «le bilan de Lionel Jospin tourne au fiasco». En outre, la sortie, le 5 mars prochain, du livre du juge Eric Halphen, magistrat démissionnaire qui a longtemps instruit le dossier de l’office HLM de Paris, pourrait de nouveau donner du grain à moudre à la gauche et ainsi agacer plus encore la droite.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 07/02/2002