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France: présidentielle 2002

Le projet politique de Christine Boutin

Christine Boutin, députée qui a été suspendue de l'UDF, à la mi-décembre et qui concourt pour la première fois à la course à l’Elysée, lance le 27 janvier, sa campagne avec son premier meeting national, à Paris. Rencontre avec la militante anti-avortement connue pour son opposition au PACS.
RFI : Quel est le fil conducteur de votre projet présidentiel ?
Christine Boutin : Mon slogan est «La France au service de l’Homme. Aujourd’hui pas demain». Et cela résume bien mon projet. Il s’agit d’avoir cette préoccupation de la dignité de la personne humaine dans tous les facteurs qui touchent à la politique, que ce soit sur le plan économique, par rapport à la mondialisation, à la biotechnologie, aux affaires internationales, aux relations avec les pays pauvres et riches. En fait, il s’agit d’avoir véritablement la volonté de mettre l’homme au cœur de nos préoccupations plutôt que de le prendre en otage par rapport à nos décisions qui sont souvent d’ordre économique. Quant à mes propositions, elles sont nombreuses : la famille est le point d’encrage de la reconstruction de notre communauté et dans le cadre de cette politique familiale, je propose l’allocation parentale de libre choix. Mais il y a bien d’autres propositions qui sont les suivantes : ne pas fonder la construction européenne fondée uniquement sur des bases économiques, lutter contre la pauvreté. Concernant la sécurité, il est normal qu’un délit soit sanctionné, ceci ne veut pas dire obligatoirement l’emprisonnement. La tolérance zéro est un objectif vers lequel on tend mais il est nécessaire que les délits soient sanctionnés et que ces sanctions soit faites en respectant la dignité de la personne. Il faut que les victimes soient également associées à toutes les procédures car aujourd’hui la victime est laissée pour compte.

RFI : Quel est votre électorat ?
CB : Très sincèrement, je ne sais pas encore l’identifier. Mais je pense qu’avec mon premier meeting au Zénith, dimanche, nous pourrons mieux le cerner. Le 27 janvier, qui ce sera le début de la grande campagne que je vais mener sera l’occasion de pouvoir voir mon électorat de près. D’après ce que je sais, il y a un peu tout le monde et je commence à avoir, à mes côtés, des gens que nous n’attendions pas forcément.

RFI : Ne mordez-vous pas sur l’électorat du Rassemblement pour la France (RPF) de Philippe de Villiers, attaché aux mêmes valeurs que vous défendez ?
CB : Je n’ai pas à me positionner vis-à-vis de l’un ou des autres des candidats déclarés, potentiels ou probables. Mon projet est un projet de cohérence et d’exigence, moi je souhaite le respect de la personne dans toute sa dimension, de la conception à sa mort naturelle. C’est la raison pour laquelle je ne suis pas favorable au rétablissement de la peine de mort, ce qui me différencie ainsi de Philippe de Villiers.

RFI : Après avoir connu une gloire médiatique nationale à l’occasion des débats sur le PACS. Comment abordez-vous celle à laquelle vous allez être confrontée pour la présidentielle ?
CB : L’avantage de la pression médiatique au moment des débats sur le PACS m’a appris à dompter mes attitudes. Aujourd’hui, je suis prête à supporter cette pression mais ce qui m’intéresse davantage ce sont les Françaises et les Français et je veux les rencontrer, discuter avec eux. Quant aux médias, vous le verrez, j’ai un passage les concernant dans mon introduction de programme que je vous invite à lire.

RFI : Si Jacques Chirac et Lionel Jospin ont l’intention de se présenter. Pensez-vous qu’ils doivent le faire maintenant, le plus vite possible ?
CB : Je trouve dommage qu’on les ait autoproclamé candidats. Je trouve cela assez surprenant, après tout, ils sont libres. Mais c’est vrai que s’ils ont vraiment l’intention d’être candidats, ils ne peuvent pas priver les Français d’un débat politique de fond.



par Propos recueillis par Clarisse  VERNHES

Article publié le 25/01/2002