France: présidentielle 2002
RPR : anniversaire ou enterrement ?
Entre 8 000 et 9 000 militants du RPR se sont rassemblés, le 16 décembre, à Paris, pour fêter les 25 ans du mouvement gaulliste. Mais un quart de siècle après sa fondation par l'actuel chef de l'Etat, le parti s'interroge sur son avenir, sur fond de restructuration de la droite dans une grande formation d'opposition.
Le RPR, créé le 5 décembre 1976 par Jacques Chirac a fêté avec 11 jours de retard son 25e anniversaire, le 16 décembre, à la porte de Versailles, à Paris, là-même où il avait vu le jour. Par la voix de Michèle Alliot-Marie, la présidente du RPR, Jacques Chirac, grand absent de cette réunion, a appelé la droite à l'union dans la perspective des batailles électorales de 2002. Après la gauche plurielle, va-t-on voire naître la droite unie ? Cette question aura donné lieu, dimanche, à un duel feutré entre les gardiens du temple et les partisans de la formation d’un parti unique autour de l’Union en mouvement (UEM). «Les divisions, les querelles au sein d’une même famille sont une faiblesse, une faute et un danger pour l’avenir» a estimé le fondateur du RPR. «Ce qui importe, c’est de faire gagner la France (…) Ces combats exigent l’union, l’union entre vous d’abord» a écrit Jacques Chirac.
Une position partagée par le parrain de l’UEM, Alain Juppé qui a appelé les récalcitrants à ne pas «confondre la forme et le fond». «Ne laissons pas passer la chance de rassembler tous ceux qui veulent soutenir Jacques Chirac» a-t-il lancé en esquissant «un vaste rassemblement dont nous pourrions être l’âme». Pilote de cet embryon de grand parti des chiraquiens, Jérôme Monod, le conseiller politique de l’Elysée a, en revanche, préféré rester discret. Gare à la précipitation a tempéré Nicolas Sarkozy, député-maire de Neuilly-sur-Seine. Farouche partisan d’un «grand mouvement moderne majoritaire» pour réconcilier la droite «trop divisée», l’ancien ministre de l’Economie a souhaité que la «mutation» s’opère en douceur. «25 ans, c’est l’âge de la mutation, pas celui de la disparition» a-t-il déclaré. Membre de l’UEM, il a également mis en garde contre un débat prématuré susceptible de fâcher les alliés de l’opposition.
Bernadette Chirac, la vedette américaine
Mais l’invitation du chef de l’Etat n’a pas été du goût de plusieurs barons du gaullisme qui ont affiché ouvertement leurs réticences. Ainsi Philippe Séguin, ancien président du RPR a refusé de prendre la parole. Le candidat malheureux du mouvement à la mairie de Paris considère en effet que l’UEM «affaiblit Chirac» et annonce la mort du parti. «Imposer un parti unique, c’est considérer que nous, gaullistes, n’avons ni n’aurons plus rien de particulier à dire. Je m’insurge contre cette banalisation» a-t-il affirmé. «Cette idée de la mort du RPR, en 25 ans, ce doit être la douzième ou la treizième fois qu’on en parle. Elle est toujours pour le lendemain ou la semaine suivante. Eh bien, nous sommes toujours là et nous y serons encore longtemps» a souligné Michèle Alliot-Marie. Mais la présidente du RPR, que l’on disait réticente à toute fusion des partis de droite a, dans le même temps, reconnu l’importance de l’union de l’opposition et évoqué l’organisation de «fiançailles». Bernadette Chirac, celle que l’on qualifie aujourd’hui de meilleur agent électoral de son président de mari, est venue apaiser les esprits et entretenir la flamme des espoirs : «Bon anniversaire au RPR. Bonne année 2002. Qu’elle soit l’année de tous les succès et surtout du succès de la France» a-t-elle lancé à la tribune sous un tonnerre d’applaudissements.
Officiellement donc, tout le monde est pour l’union mais reste à savoir comment la droite veut la faire et quand. Selon un récent sondage, 82% des sympathisants de la droite parlementaire et 84% des sympathisants du parti gaulliste se disent tout à fait ou plutôt favorables à la création d’une formation politique unique regroupant le RPR, l’UDF et DL après l’élection présidentielle. Mais les militants du RPR, redevenus plus chiraquiens que jamais à l’approche de cette échéance, attendent que le président tranche. Ces dernières semaines, ils ont compris, semble-t-il, que la stratégie de Jacques Chirac penchait vers l’Union en mouvement mais ils sont également inquiets à l’idée de perdre ce parti qui rythme leur vie depuis de si longues années. Pour poser la première pierre de ce futur contrat de mariage à trois, Michèle Alliot-Marie (RPR), François Bayrou (UDF) et Alain Madelin (DL) se sont rencontrés, le 5 décembre dernier, pour mettre sur pied une commission d’investiture et un projet commun en vue des législatives.
Une position partagée par le parrain de l’UEM, Alain Juppé qui a appelé les récalcitrants à ne pas «confondre la forme et le fond». «Ne laissons pas passer la chance de rassembler tous ceux qui veulent soutenir Jacques Chirac» a-t-il lancé en esquissant «un vaste rassemblement dont nous pourrions être l’âme». Pilote de cet embryon de grand parti des chiraquiens, Jérôme Monod, le conseiller politique de l’Elysée a, en revanche, préféré rester discret. Gare à la précipitation a tempéré Nicolas Sarkozy, député-maire de Neuilly-sur-Seine. Farouche partisan d’un «grand mouvement moderne majoritaire» pour réconcilier la droite «trop divisée», l’ancien ministre de l’Economie a souhaité que la «mutation» s’opère en douceur. «25 ans, c’est l’âge de la mutation, pas celui de la disparition» a-t-il déclaré. Membre de l’UEM, il a également mis en garde contre un débat prématuré susceptible de fâcher les alliés de l’opposition.
Bernadette Chirac, la vedette américaine
Mais l’invitation du chef de l’Etat n’a pas été du goût de plusieurs barons du gaullisme qui ont affiché ouvertement leurs réticences. Ainsi Philippe Séguin, ancien président du RPR a refusé de prendre la parole. Le candidat malheureux du mouvement à la mairie de Paris considère en effet que l’UEM «affaiblit Chirac» et annonce la mort du parti. «Imposer un parti unique, c’est considérer que nous, gaullistes, n’avons ni n’aurons plus rien de particulier à dire. Je m’insurge contre cette banalisation» a-t-il affirmé. «Cette idée de la mort du RPR, en 25 ans, ce doit être la douzième ou la treizième fois qu’on en parle. Elle est toujours pour le lendemain ou la semaine suivante. Eh bien, nous sommes toujours là et nous y serons encore longtemps» a souligné Michèle Alliot-Marie. Mais la présidente du RPR, que l’on disait réticente à toute fusion des partis de droite a, dans le même temps, reconnu l’importance de l’union de l’opposition et évoqué l’organisation de «fiançailles». Bernadette Chirac, celle que l’on qualifie aujourd’hui de meilleur agent électoral de son président de mari, est venue apaiser les esprits et entretenir la flamme des espoirs : «Bon anniversaire au RPR. Bonne année 2002. Qu’elle soit l’année de tous les succès et surtout du succès de la France» a-t-elle lancé à la tribune sous un tonnerre d’applaudissements.
Officiellement donc, tout le monde est pour l’union mais reste à savoir comment la droite veut la faire et quand. Selon un récent sondage, 82% des sympathisants de la droite parlementaire et 84% des sympathisants du parti gaulliste se disent tout à fait ou plutôt favorables à la création d’une formation politique unique regroupant le RPR, l’UDF et DL après l’élection présidentielle. Mais les militants du RPR, redevenus plus chiraquiens que jamais à l’approche de cette échéance, attendent que le président tranche. Ces dernières semaines, ils ont compris, semble-t-il, que la stratégie de Jacques Chirac penchait vers l’Union en mouvement mais ils sont également inquiets à l’idée de perdre ce parti qui rythme leur vie depuis de si longues années. Pour poser la première pierre de ce futur contrat de mariage à trois, Michèle Alliot-Marie (RPR), François Bayrou (UDF) et Alain Madelin (DL) se sont rencontrés, le 5 décembre dernier, pour mettre sur pied une commission d’investiture et un projet commun en vue des législatives.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 17/12/2001